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La pénurie de carburant se corse à Libreville
Publié le samedi 13 decembre 2014   |  Gabon actu


Pénurie
© Autre presse par DR
Pénurie de carburant: les assurances de Hyacinthe Mamboundou Moundziegou


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La pénurie de carburant, marginale une semaine après le déclenchement de la grève des employés du pétrole, le 1er décembre dernier, s’aggrave et devient très inquiétante dans la capitale gabonaise où les stations services sont assiégées nuit et jour par des automobilistes désespérés.

Les petites stations de quartier sont hors jeu depuis plus d’une semaine. Le personnel ne vient même plus. Seuls des agents de sécurité veillent sur les installations.

Les autres stations, même à sec sont assiégées. Les voitures aux réservoirs vides sont parquées à l’entrée de ces désormais oasis asséchées.

Aux premières heures de la matinée vendredi, la queue s’étalait de la sortie de l’échangeur de Nzeng ayong jusqu’à la station Petro Gabon située avant l’échangeur de la démocratie. Pourtant aucune voiture n’était servie.

Même scénario pour la station du même groupe située non loin de l’échangeur des Charbonnages.
les colonnes de voitures interminables@gabonactu.comles colonnes de voitures interminables@gabonactu.com

Au Beau-séjour (5ème arrondissement), la circulation est devenue aléatoire. Les voitures sont coincées les unes après les autres de part et d’autres de la minuscule rue 1X1 voie à cause des stations mitoyennes (Petro Gabon et Total Gabon).

Bakchich

La situation est idem un peu partout dans la ville. Les automobilistes passent des heures à attendre une hypothétique livraison. Et quand une station est servie, c’est la cohue, le tohu-bohu. Les véhicules sont surclassés par les porteurs des bidons. Tout le monde a compris la botte. Les bidons jaunes connues pour transporter l’eau ont pris la vedette devant les stations.

La pénurie a créé un phénomène jamais existant à Libreville : le versement d’un petit bakchich pour espérer être servi. Officiellement c’est pour contenter les soldats déployés devant les stations pour plus de sécurité. Mais la réalité est toute autre.

Quasiment toutes les stations rationnent la distribution. 5 000 FCFA pour soulager chaque client présent.

D’autres ont imposé une liste de présence avec numéro de téléphone dans l’espoir d’être appelé quand le précieux liquide arrivera.

Dans un communiqué, le Premier ministre a promis un retour à une situation normale dès lundi prochain.

« Rien de bon ne profile à l’horizon », a confié à Gabonactu.com le Secrétaire général de l’Organisation gabonaise des employés du pétrole (ONEP), Paul Aimé Bagafou.

Points d’achoppement

Les négociations piétinent car les positions sont quasiment tranchées sur les principaux points à l’ordre du jour.

Le gouvernement gabonais rejette toutes les revendications de l’ONEP. Le syndicat affirme que le gouvernement n’a pas favorablement répondu aux quatre préalables à satisfaire avant l’ouverture de toute négociation.

Le premier porte sur la suspension immédiate des prélèvements auprès des employés du pétrole en faveur de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Le gouvernement a rejeté cette demande estimant qu’elle entrainera automatiquement la fin de la prise en charge des personnes concernées par ces prélèvements ce qui est dangereux pour leur sécurité sociale.

L’ONEP ne veut pas des prélèvements de la CNAMGS car la majorité des employés du pétrole jouissent déjà d’une assurance maladie souscrite par leurs employeurs.

Le gouvernement a également refusé d’entériner la réintégration des délégués du personnel de Perenco limogés suite à une grève. Il a cependant dit sa disponibilité de discuter d’éventuelles mesures d’accompagnement pour ces désormais chômeurs.
Station service Oil Libya du PK 7@gabonactu.comStation service Oil Libya du PK 7@gabonactu.com

L’exécutif n’est pas aussi favorable au limogeage du patron d’Oil Libya accusé d’arrogance et de manque de considération pour son personnel.

En fin le gouvernement n’a pas immédiatement accepté l’expulsion du Directeur général de STSI Boccard travaillant illégalement au Gabon où il a limogé 53 ouvriers. Le gouvernement dit attendre les arbitrages d’une commission technique à ce sujet.

Samedi, l’ONEP donnera une conférence de presse pour faire le point de la situation qui devient assez chaotique.

Yves Laurent GOMA

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