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Table-ronde sur l’économie gabonaise
Publié le samedi 18 janvier 2014   |  Gabon Review


Makhtar
© Autre presse par DR
Makhtar Diop, Vice-président en charge de la région Afrique à la Banque mondiale (BM)


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Autour du thème, « Opportunités, défis et perspectives de développement des pays à revenus intermédiaires en Afrique », de nombreuses personnalités gabonaises du monde des affaires, celles en charge de la gestion des finances publiques et des acteurs de la société civile se sont réunies autour du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, dans le cadre d’une table-ronde. Objectif : évaluer le projet de développement du Gabon.

C’est par une table-ronde organisée dans l’après-midi du 14 janvier dernier, à l’auditorium de Gabon Télévision que la visite en terre gabonaise du vice-président de la Banque mondiale pour la zone Afrique a pris fin. Réunis autour de Makhtar Diop, Luc Oyoubi, Jean-Baptiste Bikalou, Pr Albert Ondo Ossa et Zouera Youssoufou, se sont entretenu sur divers problématiques relatives aussi bien à l’aboutissement de certains projets engagés par le gouvernement gabonais qu’aux perspectives d’avenir. Une certaine évaluation de l’économie gabonaise a notamment été faite par les différents invités et l’assistance qui s’est prêtée au jeu de la discussion. Quelques thématiques majeures :

Chômage et politiques inclusives

Suite au propos liminaire du vice-président de la Banque mondiale pour la zone Afrique qui a plaidé pour la mise en place de « politiques inclusives au Gabon » et de ceux du ministre de l’Economie, de l’Emploi et du Développement durable qui a passé en revue les différents projets engagés par l’Etat depuis 2009, de vives réactions se sont fait entendre. Le Pr Albert Ondo Ossa de l’Université Omar Bongo (UOB) s’est d’ailleurs chargé de relever quelques points, somme toute négatifs qui, selon lui, attestent de ce que les politiques publiques ne tiennent pas toujours compte des besoins réels des populations. Aussi, a-t-il indiqué, qu’avec sa capacité d’absorption qui est fortement limitée, il est vicieux que le pays investisse au-delà de ses capacités à faire face aux risques d’échec dans l’aboutissement de certains projets. « Il ne s’agit plus d’investir à outrance, mais plutôt de calculer la capacité d’absorption. En un mot mieux tenir compte des facteurs de risque de tels que les investissements », a-t-il laissé entendre.

En effet, si l’exposé de Luc Oyoubi sur les nombreux et divers projets entrepris par le gouvernement depuis l’entrée en vigueur du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) n’a pas toujours reçu l’assentiment de l’universitaire c’est que, à en croire Pr Albert Ondo Ossa, « on ne peut faire le bonheur de quelqu’un contre son gré ». Or, selon lui, c’est la voie vers laquelle évoluent le Gabon et généralement tous les pays à revenus intermédiaires. Des projets seraient donc lancés sans que les Gabonais en connaissent réellement l’importance. Pis, bien que le pays bénéficie d’un taux d’endettement de 20% à ce jour, selon l’estimation de Luc Oyoubi, la confiance de ses pourvoyeurs sera bientôt atteinte. Le pays semble même se complaire dans son taux de croissance actuel mettant de côté la réflexion visant un traitement du chômage.

Des propos qui ont fait réagir Jean Baptiste Bikalou. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie a estimé à son tour que « le chômage que nous subissons au Gabon est un chômage artificiel ». Pour lui, « si nous arrivons à rattraper le phénomène en formant les jeunes, mais davantage en accompagnant ces chômeurs dans leur volonté d’entreprendre et de devenir indépendants, l’on atteindra une meilleure croissance. » Pour ce faire, il a identifié l’attribution des moyens logistiques et financiers nécessaires à l’accompagnement de ces Gabonais en manque d’emploi comme un facteur inhérents au projet de développement du Gabon à l’horizon 2025.

L’intrusion de la politique dans le monde des affaires

Comme à son habitude, Albert Ondo Ossa, lors des échanges s’est attiré sur lui toutes les foudres. En effet, l’universitaire dont on connaît le franc-parler a multiplié les déclarations chocs sur l’intrusion, au Gabon, de la politique dans monde des affaires. Toute chose qui, selon, lui tue des vocations et annihile les chances du pays de permettre le développement d’entreprises privées nationales compétitives et totalement indépendantes.

Pour Ondo Ossa, « le Gabon a un problème : l’Etat est prépondérant dans plusieurs entreprises et cela ne permet pas l’éclosion de véritable entreprises privées ». Selon lui, « derrière chaque entreprise se cache un ministre ou un homme politique haut placé ». Ce qu’a notamment corroboré Alexandre Barro Chambrier, ancien ministre du Pétrole, qui a soutenu l’idée selon laquelle « l’économie au Gabon est politique », avant d’ajouter que la période de transition dans laquelle évoluent désormais de nombreux pays, en attendant de sortir définitivement de la dépendance des ressources générées par le seul pétrole, n’attendra pas indéfiniment le Gabon. Pour les deux hommes, c’est indéniable : le pays a besoin de libéraliser davantage le climat des affaires et travailler à l’accompagnement puis à l’indépendance des entreprises privées gabonaises.

Au terme des échanges avec les invités et le public constitué de ministres, de chefs d’entreprise et des membres de la société civile gabonaise, Makhtar Diop en a appelé à l’«hétérogénéité des pays africains » face à la pauvreté ou simplement pour le maintien de leur croissance respective. De même, a-t-il exhorté les dirigeants gabonais à travailler à la réduction du coût de certains facteurs tels que le coût du logement social, celui de l’importation des produits alimentaires qui coûterait moins cher si l’on se donne la peine de développer le secteur agricole, par exemple et l’adoption d’une meilleure gouvernance qui passe nécessairement par « une gestion rationnelle des finances publiques ».

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