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L'Union N° 11430 du 14/1/2014

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Démantèlement des panneaux publicitaires : des signaux négatifs envoyés aux investisseurs
Publié le jeudi 16 janvier 2014   |  L'Union


Démantèlement
© Autre presse par DR
Démantèlement des panneaux publicitaires : des signaux négatifs envoyés aux investisseurs


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Le ministère des Transports a décidé de démanteler les panneaux publicitaires. Cette mesure, aussi salutaire qu'elle puisse paraître, parce que visant à assainir le domaine public, comporte cependant des risques de refroidir les investisseurs nationaux et ceux désirant investir au Gabon. Il ne s'agit pas ici d'amener l'administration à faire marche-arrière, mais de montrer que telle qu'elle a été conduite, cette opération sectorielle de démantèlement des panneaux publicitaires court le risque de contrarier la politique économique initiée par les plus hautes autorités du pays.

Selon un universitaire, agrégé en sciences de gestion professant à l'Institut national des sciences de gestion (INSG) de Libreville, la croyance qu'une telle opération aura un impact sur la perception du climat des affaires se fonde sur au moins deux théories : la première relevant de sciences de gestion ( théorie du signal) et la seconde de la macroéconomique ( théorie des anticipations rationnelles ).

Le monde des affaires fonctionnant le plus souvent en vase clos, en réseaux, cette opération, conduite par l'administration des Transports, est avant tout une forme de communication, un signal (théorie du signal) lancé à la communauté des investisseurs nationaux et internationaux. Car le langage de l'administration n'est pas toujours celui des entreprises où les planifications et décaissement de budget s'élaborent sur plusieurs années ou moins.

A titre d'exemple, certains publicitaires et leurs clients avaient déjà engagé des dépenses pour la Saint-Valentin (14 février 2014). Pour un annonceur, par la faute de cette opération brutale, le manque à gagner pourrait s'élever à 800 millions de francs en 2014.

Selon notre universitaire, " p ar ce signal, le Gabon véhicule l'image d'un pays où les risques légaux, c'est-à-dire les risques de faillite des entreprises lié à lune modification brutale et imprévisible des textes, sont importants. Du coup, aucun investisseur ne peut engager des sommes importantes dans un projet s'il nourrit le doute que son activité peut, à tout moment, subir les contre-coup de l'administration ."

A l'heure de la mondialisation, la théorie du signal indique que l'impact négatif d'une action sectorielle peut avoir des conséquences internationales sur la perception-risque du pays. L'enseignant cite en exemple une autre mesure inattendue, qui a décidé de l'arrêt de l'importation des véhicules de plus de trois ans. Cette crainte d'une administration changeante est confortée par les banquiers, pour ce qui est du financement du secteur agricole par exemple.

ANTICIPATIONS RATIONNELLES • En effet, faute d'un système d'aménagement de terres agricoles qui inspirent confiance, les banquiers refusent de financer les exploitants agricoles. " Rien ne nous garantit que l’État ne viendra pas vous déraciner la plantation et la mettre sous scellés pour un projet ou une raison quelconque ", dit un cadre de la Banque gabonaise de développement (BGD). Rappelons que ce sont les hommes d'affaires interrogés par les agences de notation qui participent à l'élaboration des notes pays. De ce fait, elles influent sur l'attractivité économique d'un pays.

Quant à la théorie des anticipations rationnelles, elle soutient que les investisseurs élaborent souvent leur budget d'investissement futur, en tenant compte des déclarations et projets énoncés par les gouvernements. La décision d'anticiper des investissement, suite aux paroles et actes d'une autorité politique sera d'autant plus ferme que les investisseurs auront foi dans la capacité des administratifs à respecter leur parole et à protéger le patrimoine découlant des investissements.

Encore une fois, dans sa quête de l'émergence économique, le Gabon est en compétition avec d'autres États de la sous-région, qui aspirent eux-aussi à l'émergence économique (Tchad, Cameroun, Congo-B, Guinée Équatoriale) et même au-delà (Ghana, Côte d'Ivoire), où règnent des forts potentiels de croissance comme la Libye, la Tunisie...

Les investisseurs ont donc des choix à opérer et la qualité du climat des affaires est un élément de décision.

I.M'B.

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