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Mariage gay du PK 8 : les précisions d’un anonyme via le net
Publié le mardi 14 janvier 2014   |  Gabon Review




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Le mariage coutumier gay qui aurait eu lieu le 29 décembre dernier à Libreville n’en finit plus de faire couler encre et salive. A travers son compte Facebook, un anonyme qui affirme être âgé de moins de 40 ans et s’exprime sous le pseudonyme de «Dayenic Purcell» livre sa version des faits. Selon lui, de mariage il n’a jamais été question. Il s’agirait plutôt d’une fête ordinaire comme on en organise un peu partout durant la période de fin d’année. «Je suis allé voir un ami à son domicile afin d’avoir son approbation sur l’organisation d’une fête de fin d’année. Il m’a dit oui et il s’est tenu à Libreville au Gabon, la nuit du 29 décembre, une fête organisée entre amis dans un quartier de la place qui n’est nul autre qu’aux deux écoles, entre le Beau-séjour et le PK 8. La fête s’est tenue jusqu’à 4 heures du matin sans débordements apparents ni blessés», peut-on lire sur le compte Facebook précité.

Se posant en persécuté ou en victime, Dayenic Purcell prévient qu’au moment où son propos sera lu, il ne sera plus en liberté. «Quand vous recevrez cette lettre, je serai déjà détenu», prédit l’anonyme correspondant, qui se dit recherché par les services de la Police judiciaire depuis deux semaines. «Voilà deux semaines que la police judiciaire gabonaise me trace à cause d’un article publier sur facebook par un farfelu journaliste dans le but de se faire de la publicité», apprend-t-on sous le plume d’une personne visiblement étonnée par la tournure prise par les événements. Pour lui, l’auteur de l’article «a eu bien plus que l’écoute qu’il espérait. Car, un autre journaliste s’est empressé de mettre l’article [dans] Echos du Nord», poursuit-il.

Tentant d’expliquer l’écho obtenu par cette histoire qu’il qualifie de «scoop de l’année», il revient sur la mise en page de notre confrère Echos du Nord : «Le journal s’est arrangé à mettre en première page un article avec en tête d’affiche le président de la République gabonaise et en-dessous, le journal s’est permis de mettre en titre «Le Premier mariage coutumier Gay au Gabon», sans pour autant vérifier la source de cette nouvelle invraisemblable», écrit-il, ajoutant : «Et l’article décrit le mâle du couple comme un homme d’une quarantaine d’année alors qu’il n’en est rien». Et de trancher : «Mes amis sont arrêtés à cause de ce journaliste véreux et de la légèreté de ce journal Echos du Nord. Moi-même je ne réalisais pas que c’était de notre soirée dont il s’agissait. Car, ce que dit le journal est le contraire de la vérité».

Pour autant, l’auteur de ce post semble admettre que cette soirée concernait avant tout des homosexuels. «Si oui ou non les invités à cette soirée étaient gays, bi ou lesbiennes ? Je vous dis oui ! Je suis moi-même bi. Je vous dis oui et alors ? C’est un crime ? Que des personnes qui partagent la même vision des choses soient amies ou célèbrent la nouvelle année ensemble, en un lieu clos, où l’on a fait que manger, boire et danser. C’était des retrouvailles», lance-t-il, avant de s’interroger : «Jusqu’à quand va-t-on toujours faire semblant qu’il y a bel et bien une communauté homo au Gabon qui se laisse toujours stigmatiser par les populations etc. ? Tout le monde a des droits. Même le plus criminels des sociopathes a des droits. On s’acharne sur des personnes d’une couche modeste parce qu’elles n’ont pas le long bras ici et là. Tout le monde n’est pas né avec des dents dorées et une famille blindée jusqu’à l’os».

Une supplique qui semble tout de même perdre de sa puissance et de sa sincérité, au regard des menaces proférées à l’encontre des journalistes. «Le rédacteur en chef de ce journal doit rendre des comptes et doit payer le prix fort pour son article», menace-t-il. Curieux tout de même de la part de quelqu’un qui se pose en défenseur de la liberté et des droits. «C’est à cause de moi que mes amis sont détenus. J’ai écrit à RFI, à Africa 24 aux associations des droits de l’homme, à l’ONU, à la Cour internationale afin de faire savoir à tout le monde mon ras-le-bol», assène-t-il, avant de confier : «Je ne me tuerai pas. Ce serait trop facile. Je suis un homme pas un PD. Depuis plus de 20 ans je me cache pour ne pas déplaire à ceux qui ne cachent pas leur extrême haine envers les homo et lesbiennes».

Visiblement, cette histoire n’a pas encore livré tous ses dessous. On pourrait en effet se demander pourquoi le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, qui a entendu les prétendus mariés, a-t-elle insinué que le mariage a eu lieu mais sans en respecter les formes. «Au terme de la loi gabonaise, le mariage coutumier est contracté en présence des deux familles des mariés. Or pour le cas d’espèce, aucun membre de la famille biologique des prétendus mariés n’était présent à la cérémonie. Il ne s’agit donc pas d’un mariage coutumier». Si les amis du surnommé Dayenic Purcell n’avait participé qu’à une fête, cette version aurait été livrée au procureur qui n’aurait pas manqué de le spécifier, à moins que… Vraisemblablement le texte de Dayenic Purcell est anachronique par rapport à l’audition des gays prétendument mariés et il ne s’attendait pas à ce que ses amis soient libérés. On sait que, dans la panique, de multitudes de versions sont élaborées pour tenter de se dédouaner de la réprobation publique. Mais, les enquêteurs et les juges savent bien souvent, au terme d’un interrogatoire méthodique, distinguer le plausible de l’invraisemblable.

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