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L'Union N° 11425 du 8/1/2014

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Abus sexuels et violences faites aux enfants/Trois questions à la présidente de l’ONG Samba Mwanas : Hortense Nname : " Nous avons relevé 313 victimes en 2013 "
Publié le mercredi 8 janvier 2014   |  L'Union




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Ayant bénéficié d'un financement de l'ambassade de France au Gabon, l'ONG Samba Mwanas compte étendre ses activités, cette année, à Owendo et dans certains établissements scolaires secondaires d'Oyem, de Port-Gentil et Lambaréné.

Abus sexuels et violences faites aux enfants/Trois questions à la présidente de l'ONG Samba Mwanas.

L'Union : Votre structure a mené de novembre 2012 à mai 2013, une campagne de conscientisation et d'éducation préventive dans certains établissements secondaires de l'Estuaire sur les abus sexuels et les violences faites aux enfants. Quels en sont les résultats ?

Hortense Nname : Nous avons mené une campagne de conscientisation et d'éducation préventive sur les abus sexuels et les violences faites aux enfants, que nous avons intitulée « 19 jours d'activisme ». Nous avons lancé cette activité le 2 novembre 2012 au CES Pascal Nzé de Cocobeach, dans le département de la Noya, puis à Ntoum, Libreville, Owendo et Cap Estérias. 313 enfants (82 garçons et 231 filles) ont révélé avoir été victimes d'abus sexuels et violences de tous genres, aussi bien au sein de leur cellule familiale, qu'à l'école et dans la rue, sur un échantillon de 15 359 élèves. De ces 313 cas, 267 victimes nous ont révélés, à bâtons rompus, au cours de nos entretiens privés, des sévices qu'elles ont subis, ou qu'elles subissent encore aujourd'hui. Les 46 autres élèves, par peur d'être stigmatisés, ont préféré se confier à nous par téléphone. Nous avons pu relever 70 cas de viol, 61 d'inceste, 53 de harcèlement sexuel, 47 d'attouchement sexuel, 31 d'homosexualité, 18 d'exhibition sexuelle, 12 de violence physique, 6 de pornographie, 6 d'abus dus aux rites, 4 de pédophilie et 3 d'excision. Autant de maux dont sont victimes les enfants et les jeunes au sein de leur cellule familiale avec 200 cas d'abus, soit 64%, à l'école avec 79 cas, soit 25% et dans la rue avec 34 cas, soit 11%.

Avez-vous eu un feed-back des autorités du pays et de vos partenaires, face à ces données très alarmantes que vous avez compilées dans un rapport d'activités ?

Notre vision est d'amener notre pays à améliorer la politique de protection de ses enfants mineurs et pour créer un monde sans abus sexuel, ni violence envers ces enfants, où chacun d'entre eux peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Convention relative aux droits des enfants. A la suite de cette campagne, nous avons rédigé un rapport d'activités et réalisé un spot publicitaire dont les enfants eux-mêmes étaient des principaux acteurs. Nous avons envoyé ces deux éléments à notre partenaire WWSF, qui est une organisation internationale basée à Genève en Suisse. Elle regroupe 283 associations à travers le monde. A travers le travail que nous abattu sur le terrain, cette organisation nous a décerné en novembre 2013, le deuxième prix, pour nous encourager à poursuivre notre lutte contre les abus sexuels et les violences faites aux enfants. Nous avons travaillé sur fonds propres et simplement grâce à notre volonté. C'est pour dire que nous n'avons eu droit qu'à quelques encouragements par téléphone de certaines autorités locales.

Quelles sont les perspectives pour 2014 ?

Après avoir rendu public notre rapport d'activités 2013, nous avons obtenu un financement de l'ambassade de France pour étendre notre combat cette année dans les autres localités du pays. Nous comptons lancer nos activités le 25 janvier à Owendo, par un atelier intercommunautaire, à l'Ecole conventionnée de l'Octra. Cet atelier verra la présence des partenaires étatiques, para-étatiques, la société civile, les responsables religieux, les chefs de quartier, les organismes internationaux et le corps diplomatique. Cette campagne va s'ébranler ensuite à Oyem, Port-Gentil et Lambaréné. Nos activités se tenant principalement dans les établissements scolaires, nous comptons signer, dans les tous prochains jours, une convention de partenariat avec le ministère de l'Education nationale.

Propos recueillis par E.E-M.

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