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Ali Bongo face au dialogue inclusif sollicité par l’opposition
Publié le lundi 3 novembre 2014   |  Gabon Review


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba face à la presse le conseil présidentiel sur la santé


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Après la rencontre qu’il a eue mercredi dernier, à son initiative, avec les signataires du Pacte social, Ali Bongo est attendu sur un autre front, celui d’un dialogue avec son opposition. Va-t-il enfin discuter avec les responsables de l’opposition radicale notamment, ceux qui, dit-il, «n’ont que de la haine» envers lui ? De sa capacité à dialoguer avec ses opposants sera jugée sa capacité d’homme d’Etat ean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’aile loyaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG), a lancé, il y a quelques jours, un appel à la tenue d’un dialogue inclusif dans le pays. Pour ce leader de l’opposition dite radicale, il s’agirait, lors d’une telle rencontre, de chercher les voies d’apaisement, de tout mettre en œuvre pour pacifier un climat politique et social assez tendu. L’appel de Jean de Dieu Moukagni Iwangou intervient au moment où, en Guinée-Equatoriale, le président Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo que l’on ne pouvait soupçonner d’une telle envie de dialogue avec ses contempteurs, vient de signer une amnistie pour tous les prisonniers politiques (jugés par contumace) et appelle à un «dialogue national» avec une opposition qu’il a ignorée depuis trente-cinq ans ! Qui aurait pu penser que le chef de l’Etat Equato-guinéen, au pouvoir depuis 1979, à la tête d’un régime qui a longtemps fait fi des principes démocratiques et de bonne gouvernance, prendrait une telle décision ?

L’appel du leader de la branche loyaliste de l’UPG arrive aussi alors que l’entêtement d’un chef d’Etat de l’Afrique de l’Ouest sur les questions de respect des dispositions constitutionnelles vient d’amener celui-ci à démissionner et à fuir son pays. L’actualité politique africaine de ces tout derniers jours enseigne en effet que l’entêtement, le mépris, la non-prise en compte des aspirations du peuple, peuvent être de mauvais conseillers. En tout cas, au moment où partout à travers le monde, s’opèrent des mutations permettant d’introduire plus de démocratie et plus de respect des droits de l’homme dans les lois fondamentales, l’Afrique est à la traîne : modification des Constitutions par-ci, subterfuge ou volonté de prorogation de mandat par là, non-prise en compte des desiderata exprimés par les forces opposées, etc. «Tout cela peut conduire à de graves conflits civils», pense Sophie Bessis, ancienne journaliste de Jeune Afrique.

On notera, pour rappel, qu’au Gabon Guy Nzouba Ndama avait fait voter une proposition de loi portant adoption de l’élection à un tour pour, avait-il justifié, «limiter les dépenses publiques», tandis que, pour ce qui est de la Cenap, aujourd’hui, les textes en vigueur disposent que même si le vice-président représentant l’opposition ne signe pas les procès-verbaux des résultats de l’élection, la seule signature du président de la Cenap suffit. En 2009, par exemple, Daniel Ndzembi, le vice-président représentant l’opposition n’avait pas signé les procès-verbaux «pour ne pas, avait-il affirmé, cautionner la fraude massive de cette élection». C’est ainsi que les demandes de l’opposition gabonaise portent, entre autres, sur le retour de l’élection à deux tours, la limitation à deux du mandat présidentiel, la réforme de la Cenap, le changement du mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle et de ceux du Conseil national de la communication qui ressemblent par trop à des mini-Bureaux politiques du PDG. Ali Bongo peut discuter de tous ces sujets avec l’opposition sans avoir à mettre en avant que «je ne discute pas avec des gens qui ne me reconnaissent pas comme chef d’Etat», alors que le simple fait de l’appeler au dialogue signifie de facto qu’il est le chef de l’Etat.

Le président de la République peut-il accepter l’appel à une rencontre politique, même si cet appel est lancé par l’opposition radicale ? Ali Bongo a-t-il conscience des craintes des Gabonais pour l’avenir de leur pays, et de leurs aspirations démocratiques ? Peut-il saisir cette occasion, lui le Père de la Nation, le garant de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire national, pour jouer la carte de l’humilité et du dévouement ? Depuis juillet 2012, une partie de l’opposition avait déjà appelé le chef de l’Etat à organiser une Conférence nationale. L’erreur de l’opposition, faut-il penser, était d’en avoir fixé unilatéralement l’ordre du jour et les thèmes. Ali Bongo y avait opposé, comme on pouvait s’y attendre, une fin de non-recevoir lors du congrès du Parlement convoqué en septembre 2012. Il n’avait transigé sur aucune demande de l’opposition, n’acceptant ni la tenue d’une conférence nationale, ni la réhabilitation de l’Union nationale, le parti d’opposition qu’il avait fait dissoudre par le gouvernement en janvier 2011.

A 21 mois de l’élection présidentielle, et dans l’unique intérêt du peuple, il serait souhaitable que les deux parties s’asseyent pour dessiner ensemble l’avenir d’un Gabon pacifique. «C’est à cela aussi que l’on saura s’il est un homme d’Etat ou non. Un homme d’Etat n’est pas celui qui se préoccupe de ce que l’opposition dit sur sa personne, mais plutôt tout ce qui concerne l’intérêt général», estime un sociologue enseignant à l’Université de Libreville.

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