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Ntumpa Lébani, entre Ali Bongo et Dieu
Publié le lundi 20 octobre 2014   |  Gabon Review




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Deux ans, jour pour jour, après sa sortie de prison, le général Jean-Philippe Ntumpa Lébani, ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité, s’est fendu d’une déclaration sur sa page Facebook. S’il s’y réfère énormément à Dieu, il n’indique pas moins qu’il reste à la disposition de son pays et n’entrera dans aucune formation politique.
La grâce présidentielle accordée au général Jean-Philippe Ntumpa Lébani et à 278 autres prisonniers, le 19 octobre 2012, a été commémoré, deux après, jour pour jour, par le concerné à travers un post sur sa page Facebook. Sa déclaration, très pieuse, pourrait laisser penser qu’il a rencontré Dieu, à qui il réfère énormément, durant son séjour en prison.

En ce 2e anniversaire de sa libération, le général qui dit avoir compris que «l’humanisme demeure en l’homme où qu’il se trouve», assure avoir bénéficié en prison du soutient de ses codétenus et laisse entendre qu’il a «une pensée pour les prisonniers du monde entier en ce jour et particulièrement pour ceux de la prison centrale de Libreville. J’ai une pensée pour ceux-là qui se retrouvent en prison à cause d’une erreur de justice. J’ai une pensée sincère et profonde pour tous les innocents qui croupissent dans les milieux carcéraux et pour ceux-là qui attendent depuis des années un jugement.» Et d’assurer avoir compris que «l’humanisme demeure en l’homme où qu’il se trouve.»

Non sans rendre hommage aux «nombreux compatriotes de la société civile, des ONG à but humanitaire, des sympathisants, des anonymes, ainsi que de nombreux militaires, tous corps confondus» dont il a pu mesurer la solidarité et la mobilisation spontanée, Ntumpa Lébani revient sommairement sur le contexte et les conditions de son arrestation et sur l’épique procès dont il a été l’objet en 2011.

S’adressant à ses compatriotes, enfants, petits-enfants et familles, le général déchu, toujours très croyant, a tenu à préciser les choses, comme pour couper court à toutes les supputations à son sujet : «Je tiens également à lever une équivoque, que chacun le sache bien, je ne compte pas adhérer à un parti politique. Je n’entretiens donc pour le moment aucune relation politique avec quiconque. Je suis militaire et je reste militaire. De ce fait, n’ayant pas atteint l’âge de la retraite, je souhaiterais comme tout citoyen continuer à servir mon pays.»

S’il n’a pas manqué de rappeler que, depuis 5 ans, tous ses salaires sont coupés, il déplore également que «Voilà plus de cinq ans que je n’ai pas eu l’opportunité d’avoir un «tête à tête» avec le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Ali Bongo Ondimba. Cependant, Dieu étant le Maître des temps et des circonstances, je sais que le jour arrive où Il permettra qu’on se rencontre. En attendant, je remets le Gabon mon pays entre les Mains de son Créateur et je continue à prier l’Eternel des Armées, le Dieu Tout Puissant afin qu’Il veille sur ce pays.» Invitant ses compatriotes à méditer sur les paroles de La Concorde, l’hymne national du Gabon, Ntumpa Lébani dit prier «afin que l’Amour soit au centre de tout, comme vous le savez Rien de bon ne peut se construire dans la violence, la haine, la calomnie, la diffamation et le mensonge. Le Gabon qui est un pays béni a besoin de tous ses fils et filles et doit absolument se construire dans Un climat d’Amour, de justice, de paix et de fraternité.» Car, soutient-il, «Rien de bon ne peut se construire dans la violence, la haine, la calomnie, la diffamation et le mensonge.»

Pour rappel, cet ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité a passé trois ans et un mois à «Sans-Famille», le pénitencier de Libreville. Il en est sorti onze mois avant l’échéance finale de sa condamnation pour atteinte à la sûreté de l’État. L’homme avait écopé sept ans de prison ferme, dont deux avec sursis. Incarcéré le 3 septembre 2009, Ntumpa Lébani, initialement accusé de «tentative d’atteinte à la sûreté de l’État» avec cinq coprévenus, avait été jugé du 21 février au 11 mars 2011, pour «complot» pendant la transition qui a suivi la mort du président Omar Bongo Ondimba en juin 2009. Ce «complot», élaboré à l’insu de son bénéficiaire pressenti, aurait visé à placer Ali Bongo Ondimba au pouvoir. Lors de son procès, Jean-Philippe Ntumpa Lébani a révélé que le président Omar Bongo avait choisi d’être remplacé à la tête de l’État par son fils Ali Bongo. Voyant que Rose Francine Rogombé, présidente de la République par intérim, pouvait fausser cette volonté et que les sondages commandés par le pouvoir n’étaient pas en faveur d’Ali Bongo, le général avait envisagé un scénario «à la togolaise», mais, ayant eu tout le mal du monde à rencontrer Ali Bongo, il en serait resté au stade de l’idée. Face aux faits qui lui étaient reprochés, Ntumpa Lébani avait clamé son innocence lors d’une audience de plus de deux heures devant la Cour.

Âgé de 54 ans, Jean-Philippe Ntumpa Lébani est connu notamment pour avoir servi comme attaché de défense près l’ambassade du Gabon à Paris entre 2002 et 2006. Après sa sorti de prison, nombreux le voyaient repartir comme attaché de défense dans une des missions diplomatiques du Gabon à l’étranger. Il s’était en tout cas «mis à la disposition du chef suprême des armées» et vient là de lui faire, d’une certaine manière, un appel. Ali Bongo va-t-il accorder la rédemption à ce militaire qui a nécessairement gagné la sympathie de l’opinion nationale avec son célèbre procès.

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