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Gemalto : la plainte pour complicité de détournement de fonds publics au Gabon
Publié le samedi 28 decembre 2013   |  Gabon Review




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Controversé au Gabon depuis que lui a échu la constitution d’un fichier biométrique dans le pays, Gemalto n’en a pas fini avec les critiques acerbes des Gabonais. Après avoir subi le désaveu simplement verbal de certains hommes politiques nationaux, voilà qu’une plainte pour « complicité de détournement de fonds publics », lui est intenté. Une initiative de la société civile gabonaise.

Depuis le 21 décembre dernier, une pétition contre Gemalto, le leader mondial de la sécurité numérique circule, en version numérique sur internet et à travers la capitale du Gabon dans une version papier. Visiblement sans grand bruit, constate-t-on. Pourtant, à l’initiative de cette « plainte » se trouve un membre de la société civile connu pour son verbe dur, Marc Ona Essangui, par ailleurs président de l’ONG Brainforest et membre de la coalition gabonaise «Publiez ce que vous payez» (PCQV), habituellement fort bien relayé, notamment sur les réseaux sociaux.

«Gemalto doit être poursuivie pour complicité de détournement de fonds publics au Gabon. Pour la mise en place d’un système électoral biométrique au Gabon l’entreprise française avait été retenue sans appel d’offre par le ministère de l’intérieur. Dans le cahier de charge, enrôlement, fichier électoral biométrique avec photo et empruntes digitales. Une facture de 12 milliards avait été introduite par cet opérateur alors même que les lois des finances 2012-2013 affichaient un montant faramineux de 40 milliards pour la mise en place de la biométrie. À la fin du processus, pas de cartes électorales biométriques, pas d’authentification des électeurs, pas d’interconnexion et la machine de fraude était plus opérationnelle qu’avant. À quoi ont servi les 40 milliards,», lit-on sur avaaz.org, la page Internet des pétitions citoyennes. Ainsi, bien qu’elle n’en soit qu’à la première partie de son processus de conception du fichier biométrique au Gabon, l’entreprise aurait livré un travail bâclé et non fiable, crient les 112 signataires enregistrés à ce jour sur la Toile (consultation du vendredi 27 décembre 2013 au soir).

Le principal initiateur de la pétition et de la dite « plainte », loin d’être dupe devant le silence et le peu d’intérêt affiché par les populations depuis la mise en circulation de la fameuse pétition, reste tout de même confiant en déclarant que « l’instruction de la plainte, tant en France qu’au Gabon […] est en bonne voie ». Même si l’on s’interroge sur le trajet et la direction prises par la version papier de sa pétition. D’autant plus qu’il s’agit, à en croire Marc Ona, d’« un acte citoyen pour dire non à la mascarade biométrique de Gemalto ». Un acte important, voire « patriotique » donc. Soit. En attendant, pour l’aboutissement de ce énième « combat », l’initiateur espère atteindre « 2 000 signatures » d’ici à 2014.

Indiquant pourquoi il est important de signer cette pétition, ses initiateurs, martèlent que Gemalto est «une entreprise européenne complice d’escroquerie et détournement de fonds publics est non conforme à la directive européenne contre la corruption à l’étranger.»

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