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Transport interurbain : brouillamini municipal entre Libreville et Owendo
Publié le jeudi 2 octobre 2014   |  Gabon Review


Transport
© Autre presse par DR
Transport interurbain : brouillamini municipal entre Libreville et Owendo


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Depuis quelques semaines, les habitants de Libreville sont confrontés à la raréfaction des taxis, déjà insuffisants en temps normal. Une situation exacerbée par la guéguerre que se livrent, pour l’argent, les municipalités de Libreville et d’Owendo. Enjeu : 300 millions de francs CFA.

Au-delà des véhicules de la Société gabonaise de transport (Sogatra) qui essaient, tant bien que mal, d’apporter une solution à la problématique du transport dans la capitale gabonaise, les taxis identifiés dans la commune d’Owendo et dont les propriétaires ne se pas acquittés du paiement de la vignette leur donnant accès au territoire municipal de Libreville, ne savent plus à quel saint se vouer. La mairie de Libreville a déployé ses agents dans les rues de la ville afin d’interpeller ces véhicules, mais surtout de leur infliger une sanction de 100.000 francs CFA pour les taxis et 200.000 francs CFA pour les taxis-bus.

En aout dernier, le maire de la commune de Libreville, Rose Christiane Ossouka Raponda, informait, par communiqué, les «transporteurs de personnes ayant peint leurs véhicules aux couleurs de la Commune d’Owendo et exerçant dans la commune de Libreville que suite aux accords en matière de transport urbain entre les deux communes, le quota d’immatriculation qui est de 1500 ayant été atteint, tout véhicule taxi arborant les couleurs d’Owendo et circulant sans le numéro de portière 2014 ou ayant un numéro supérieur à 1500 sera arraisonné et parqué à l’hôtel de ville jusqu’à régularisation de l’infraction».

Il circulerait donc, à Libreville, un grand nombre de taxis affiliés à la mairie d’Owendo, au-delà des 1500 convenus, pour lesquels l’opération «coup de poing» a été lancée. Là se trouve l’explication de la «disparition» ou de la réduction du nombre de taxis dans la ville. Il y a une dizaine de jour, en effet, l’arrière de l’hôtel de ville de Libreville, transformée en fourrière, était bondé des taxis mauves d’Owendo. Si tous les véhicules en surplus n’ont pas été interpellés et mis en fourrière, certains des transporteurs n’étant pas en conformité avec la norme des quotas «ont choisi de planquer leur véhicule pour ne les sortir qu’aux moments où ils sont sûrs que les agents de la marie ont déserté le terrain», confie un taximan de Libreville.

«Le problème entre la mairie de Libreville et celle d’Owendo ne date pas d’aujourd’hui à cause de la proximité des communes. Or, vous savez que le paiement d’un impôt est conditionné par un problème de territorialité. Si vous habitez une zone, vous devez payer pour cette zone et travailler dans cette zone. Il se trouve que la commune voisine d’Owendo n’a pas un grand espace pour avoir un si grand nombre de taxis. La loi dit donc ceci : lorsqu’il y a une commune voisine, si vous voulez travailler dans les deux communes, vous devez payer dans l’autre commune l’équivalent de la taxe municipale et on va donc vous coller une vignette sur la pare brise», a expliqué une source de la municipalité de Libreville, sous couvert de l’anonymat. Le taximan sus cité explique, lui, que nombreux d’entre eux préfèrent se faire immatriculer à Owendo où le service est plus fluide et le coût de 50.000 francs moins qu’à Libreville.

L’on note que l’équivalent de la taxe municipale à la mairie de Libreville est de 110.000 francs CFA lorsque l’on se situe entre le 1er janvier et le 31 mars de l’année en cours. Or, si un taximan décide de circuler à Owendo et à Libreville, il doit les payer cette somme Libreville après s’être acquitté de toutes les autres taxes. Pour l’agent municipal sus cité, le principe de quota n’a pas été respecté : «Nous sommes aujourd’hui, tenant compte des chiffres officiels, à plus de 2800 taxis pour Owendo. Soit un dépassement de 1300». Or, ayant tablé sur 4000 taxis cette année, soit une recette de 400 millions de francs CFA, le nouveau maire de Libreville déchante sur ses prévisions. Une raison suffisante pour que les taxis d’Owendo marqués de numéros dépassant chiffre 1500, soient interpellés et contraints à l’amende. Un autre agent municipal interrogé rappelle que les propriétaires de ces véhicules peuvent toujours aller revendiquer auprès de la mairie d’Owendo qui n’a pas respecté l’accord. Plus de 500 taxis ont ainsi été arraisonnés alors que les autres «jouent à cache-cache».

Les deux communes sont pourtant gérées par les membres d’un même parti politique qui, du reste, est au pouvoir. Mais au parti du «Dialogue – Tolérance – Paix», devise du PDG, les choses semblent encore loin de s’arranger. «Aujourd’hui, chacun prêche pour sa chapelle. Lorsqu’Owendo prend 1000 taxis en plus, je vous fais un calcul simple : la patente à la mairie de Libreville c’est 300.000 francs CFA. Cela fait 300 millions de francs CFA de perte», tente d’expliquer l’agent municipal qui se demande si l’appartenance au même bord politique que le maire d’Owendo, doit contraindre celui de Libreville à accepter de perdre 300 millions de francs CFA. «Si Owendo prend 300 millions, ils vont développer leur commune. Or, il y a aussi des projets pour Libreville. Il y a aussi un besoin d’argent ici pour les projets. Il y a un dépassement et l’erreur doit être réparée», relève l’agent municipal.

Les taximen, pour ce qui les concerne, ne comprennent pas cette situation qui les saigne, en plus de tout ce qu’ils étaient déjà obligés de débourser pour mettre leur véhicule en service. «Pour mettre un taxi en route ce n’est pas facile. Mais si après ça il y a encore des problèmes de ce type, ce n’est pas la peine», estime un taximan dépité qui se demande si les encaissements des deux municipalités n’aboutissent pas au même Trésor public. Il estime avoir payé cette amende pour ne pas perdre son investissement. Mais, il invite le gouvernement à revoir la situation. «Nous, on perd et on cherche à récupérer ça sur le dos des clients. Voilà pourquoi avec 100 francs CFA vous ne pouvez plus avoir de taxi», lance-t-il.

Une chose reste certaine : cette guéguerre n’est pas du goût des citoyens dont les enfants ont repris, le lundi 29 septembre dernier, le chemin de l’école. Dès lors, il y a lieu de revoir cette situation qui accable, en réalité, tout le monde.

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