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Port-Gentil : Descente musclée de Patience Dabany sur des titres fonciers problématiques
Publié le jeudi 25 septembre 2014   |  Gabon Review


Patience
© Autre presse par DR
Patience Dabany dite La Mama,artiste chanteuse


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Patience Dabany, la mère d’Ali Bongo, est l’objet de tous les commérages à Port-Gentil depuis la descente musclée qu’elle y a effectué le 22 septembre dernier. Arguant détenir des titres fonciers sur des terrains que l’opinion croit appartenir à l’Etat, elle a multiplié les ultimatums envers des personnes déjà dans la précarité immobilière.

Sandrine, une Gabonaise de 42 ans, habite «La Cité perdue» (nom donné à la zone abritant les bâtiments inachevés qui devaient accueillir la maternité Joséphine Bongo) depuis l’âge de 15 ans. Elle s’y est installée en 1987 à la demande de la mairesse de l’époque, Marie Augustine Houagni Ambourouet, qui n’avait trouvé mieux que cet espace pour reloger les populations déguerpies de la zone du littoral où la mairie procédait à l’extraction du sable. La dame a vu ses parents mourir dans ces bâtiments pris d’assaut par plusieurs Gabonais à la recherche d’un toit. Ses cinq enfants y sont nés et pour les aider à survivre, elle achète des rebuts de pavés auprès des sociétés de travaux publics. Elle les casse à longueur de journée pour les transformer en gravier et le revendre.

Mais le 22 septembre dernier, Joséphine Patience Kama Dabany, mère de l’actuel chef de l’Etat Gabonais, est venue briser l’instinct de survie qui poussait la jeune femme à se battre. L’ultimatum est tombé comme un couperet : tous ceux qui habitent la cité doivent déguerpir au plus tard le 30 septembre prochain. La mère du président est descendue elle-même sur le terrain accompagnée d’officiers supérieurs de la Garde républicaine (GR) pour le leur signifier. «Nous l’avons suppliée de nous accorder encore du temps mais elle était intraitable. Elle nous a demandé d’aller voir la maire Houagni qui nous avait logés ici. Elle nous a fait comprendre qu’elle détient un titre foncier et qu’elle n’a pas à négocier avec nous», a confié Sandrine. Depuis ce lundi noir, quelques-uns ont fait leurs valises mais beaucoup, ne sachant où aller, sont restés là, attendant sans aucun doute le jour où la mère du président viendra avec ses sbires pour les jeter dehors de force. «Quand on est venu ici, on nous a pourtant fait savoir que c’est l’Etat qui avait construit ces bâtiments et que c’est Elf qui lui avait cédé le terrain. Ce n’est pas parce que la maternité porte son nom que c’est sa propriété !», s’est insurgé un voisin de Sandrine qui, comme elle, habite la zone depuis plus de 25 ans.

Mais Sandrine et ses voisins ne sont pas les seuls qui ont perdu le sommeil depuis la descente spectaculaire de Patience Dabany à Port-Gentil le 22 septembre dernier. Les Port-Gentillais ont découvert, ahuris, que la mère du président possède des titres fonciers sur une bonne partie de la ville. Elle est ainsi, accompagnée de ses gardes du corps, allée rudoyer ceux qui occupent les appartements situés en face du commissariat central de la ville pétrolière avant de faire un tour du côté du Cinéma L’Ogooué puis en face de Gabon Télécom où elle vient de construire un grand hôtel nommé «Tara Mè». Le centre ville n’a pas suffit pour assouvir les appétits fonciers de la mère du président dont le cortège s’est ébranlé du côté de la Sogara où elle est également propriétaire d’un grand espace.

Les habitants de la capitale économique ont surtout été choqués de voir la mère du président réclamer également l’espace sur lequel est construit le marché Josaphat Rapotchombo (très connu sous le nom de Bornaves) et ses environs. Elle y a également fait une descente impressionnante, demandant à tous ceux qui y ont érigé des échoppes de lui verser une redevance et à d’autres de déguerpir dans les plus brefs délais. Le cameraman de la chaîne de télévision privée Canal Delta, qui traînait par là, a vu sa caméra confisquée par les officiers de la GR. C’est, à en croire une source digne de foi, grâce à l’intervention de certaines personnalités de la localité que l’appareil confisqué a été restitué, plusieurs heures plus tard.

Sur le marché Josaphat Rapotchombo, on a appris, de source sûre, que celle que les Gabonais appellent affectueusement la «Mama» avait saisi les autorités municipales il y a près d’un an pour leur signifier que le terrain sur lequel ce marché a été construit était sa propriété. Elle avait alors interdit à la mairie de collecter les redevances auprès des propriétaires d’échoppes. «C’est quand même curieux ! Quand on construisait ce marché, à l’époque du maire Ndaot, on nous a dit que ce terrain appartenait au ministère de l’Agriculture. Il y a eu à l’époque un échange de correspondances entre les deux institutions pour que la mairie, qui avait promis un autre terrain au ministère de l’Agriculture, obtienne l’autorisation du ministère de l’agriculture», a confié un cadre de la Mairie. La municipalité qui, selon la même source, avait saisi la tutelle attend toujours qu’on lui dicte la conduite à tenir face à cette situation.

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