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Me Mayila aux arrêts pour une histoire de fausse monnaie
Publié le vendredi 19 septembre 2014   |  Gabon Review


Louis
© Autre presse par DR
Louis Gaston Mayila,président sortant de l`Union pour la nouvelle République (UNPR)


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Plusieurs fois ministre dans les années 70-80, ancien président du Conseil économique et social (1997-2005), Me Louis-Gaston Mayila, président de l’UNPR, a été arrêté par la Police judiciaire, le 18 septembre 2014. Il est impliqué dans une affaire contrefaction de billets de banque dont il voulait se tirer en portant plainte.

Louis-Gaston Mayila, «Le plus grand employeur du département de Tsamba-Magotsi», ainsi qu’il aimait à se définir, a passé la nuit du 18 au 19 septembre 2014 dans un cachot de la Police judiciaire à Libreville. Il a été mis aux arrêts pour une affaire de fausse monnaie.

Selon une source judiciaire, le président de l’Union pour la nouvelle République (UNPR) qui était en tractations douteuses avec des faux-monnayeurs devait miser une somme de 30 millions de francs CFA. Ne les ayant pas, il s’est résolu à mettre en gage son automobile de marque Range Rover et un acompte de 3 millions. L’affaire dont les contours et scenarios ne sont pas encore bien connus, semble avoir mal tourné et le Grand Officier dans l’Ordre national du mérite qu’est Mayila a porté plainte pour vol de voiture avec perte d’une somme de 3 millions de francs CFA. L’enquête menée à ce sujet à conduit les limiers de la Police à retrouver le Range Rover «recherché» auprès d’un magistrat du nom d’Edzo-Edzo. Se trouvant être le prêteur auprès de qui Me Mayila avait gagé sa voiture et son argent «en échange d’une protection», ce magistrat a été contraint de passer aux aveux et, de fil en aiguille, l’enquête a mené à l’arrestation des complices de Me Mayila et à la saisie de l’outillage et de toute la machinerie nécessaire à la fabrication de fausses coupures de banque.

«Si Me Mayila est un avocat et qu’il faut une procédure spéciale pour l’arrêter, celle-ci n’est pas valable en cas de flagrant délit», explique une source policière, soutenant qu’il en est de même pour le magistrat impliqué dans le réseau de faux-monnayeurs ainsi démantelé. On est bien loin du temps d’Omar Bongo lorsque quelques coups de fil auraient suffit à faire libérer le tribun à la voix enrouée et à étouffer l’affaire. Ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et de la Sécurité Mobile en 1995, Louis-Gaston qui, parlant d’Omar Bongo, soutenait à la fin des années 90 «J’ai toujours une chambre dans la maison de mon père», ne jouit plus des mêmes libertés avec la loi. Le Gabon a changé avec l’accession au pouvoir d’Ali Bongo.

L’affaire qui va absolument faire du bruit, devrait livrer d’autres détails avec la procédure judicaire enclenchée. Elle va également mettre à l’épreuve le corps judiciaire dont l’opinion publique va nécessairement scruter la moindre solidarité corporatiste quant au traitement d’Edzo-Edzo, le magistrat qui a dû être mis sous le coup d’une inculpation. Décrit par des sources concordantes comme un magistrat au train de vie pour le moins étonnant, sinon trop faste, Edzo-Edzo est porté sous les feux de la rampe moins de deux mois après la session du Conseil supérieur de la Magistrature tenue le 31 juillet 2014, au cours de laquelle un coup de pied a été botté dans la fourmilière par Ali Bongo (président du Conseil supérieur de la Magistrature) et Séraphin Moundounga (ministre de la Justice, Garde des Sceaux) pour dénoncer et mettre un terme à certains errements des membres du corps judiciaire.

On ose donc croire que l’appareil judiciaire saura donner l’exemple maintenant que l’un de ses membres doit être jugé pour un délit aussi gravissime que la contrefaçon de billets de banque. De même, pour Me Mayila, on ose croire que les pressions politiques ne viendront pas le tirer facilement d’affaire. Au quel cas, quel message enverrait-on ainsi au peuple et à tous les petits justiciables ?

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