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Gabon : Franceville blues
Publié le jeudi 18 septembre 2014   |  Jeune Afrique


Omar
© Autre presse par DR
Omar Bongo Ondimba, président gabonais de 1967 à 2009.


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Dans le fief de l'ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, les demeures laissées à l'abandon illustrent le changement d'ère. Les cartes du pouvoir sont aujourd'hui redistribuées.
On ne peut pas la rater. Sur la droite de la R16, à la sortie de Franceville, la majestueuse résidence s'impose, au milieu du paysage de savane. "Ce château a été construit par un ancien ambassadeur qui n'a plus d'argent pour l'entretenir", ironise notre chauffeur, qui se plaît visiblement à s'improviser guide touristique des résidences abandonnées dans le Haut-Ogooué. Les propriétaires de ces belles demeures ont été ministres, directeurs généraux, ambassadeurs... Dans une autre vie.
Celle des années de prospérité pétrolière et du temps d'Omar Bongo Ondimba (OBO), l'ex-président, né à une trentaine de kilomètres de Franceville, à Lewaï, devenue Bongoville en 1972.
Alors qu'ils étaient aux affaires, qu'ils travaillaient et vivaient à Libreville, ils ont fait construire de vastes demeures dans leur province d'origine. "C'était l'affichage de la réussite, explique un enseignant de l'Université Omar-Bongo (UOB) de Libreville. Feu le président Bongo n'y voyait aucun inconvénient. Il fermait les yeux sur les excès et ne voulait y voir qu'une volonté de doter Franceville et la province d'un visage moderne."
Sauf que, mis sur la touche par Ali Bongo Ondimba à partir de 2009, les barons de la province ont perdu de leurs capacités financières et ont dû réduire leur train de vie. On ne compte plus les demeures aux façades décrépites, aux murs lézardés et aux jardins colonisés par l'herbe folle. "Là, c'est celle d'un ancien commandant de la Garde républicaine qui vient de décéder. Ses enfants ne peuvent pas faire face aux dépenses", pointe notre guide en arrivant à Ngouoni.
S'ensuit alors un curieux tour de la bourgade. Près du centre-ville s'étend le vaste domaine d'un ancien aide de camp d'Omar Bongo Ondimba. Ici aussi, les murs sont plus que défraîchis. Plus loin, nous voilà devant la résidence d'un autre général et ancien ministre, qui, lui, est parvenu à se maintenir à l'Assemblée nationale. Et ça se voit : la demeure est bien mieux entretenue
Ffolie architecturale
À Bongoville, Akiéni, Lekoni, Okondja, c'est comme ça. Il y a ceux dont les étoiles ont pâli, et ceux, plus jeunes, qui ont profité du renouvellement de l'élite au pouvoir pour se faire une place au soleil. Des dizaines d'amis d'OBO sont restés sur le carreau lorsque le Palais du bord de mer a changé de locataire. Et dans le Haut-Ogooué, on sait désormais à quel point la fin de leurs privilèges est douloureusement ressentie. D'autant que dans cette province, très avantageusement pourvue en hauts fonctionnaires, on avait vécu pendant quarante et un ans dans un sentiment d'éternelle abondance, à l'instar du débit du fleuve Ogooué qui jamais ne tarit.
Omar Bongo Ondimba était resté attaché à Franceville, où il a été inhumé le 18 juin 2009. C'est grâce à lui que le petit poste de transbordement et de transit fondé en 1880 par Pierre Savorgnan de Brazza a bénéficié d'un développement fulgurant.
Érigée en commune en 1972, dotée d'un aéroport international en 1973, pourvue en infrastructures (des routes, des hôpitaux, une université, une école polytechnique, un parcours de golf, etc.), Franceville est devenue la grande ville de l'est en même temps que le fief politique du président. "Son successeur n'a pas voulu du costume de chef batéké traditionaliste et paternaliste. Il préfère celui d'une élite mondialisée", explique un observateur politique.

La folie architecturale des barons du Haut-Ogooué s'est nourrie de la mansuétude de leur ami "Omar" à l'égard des gestionnaires de toute évidence indélicats. C'est lui qui avait donné à ses protégés le goût des résidences somptueuses. Même si lui les aimait plus simple, étendues, à l'horizontale, entourées de grands espaces verdis de pelouses et de plantes.
... suite de l'article sur Jeune Afrique


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