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Marcel Libama : «Ce sont les syndicats mallettes et cabines téléphoniques qui font la surenchère»
Publié le mercredi 4 decembre 2013   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
arcel Libama : «Ce sont les syndicats mallettes et cabines téléphoniques qui font la surenchère»


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Accusé, par le Sena et l’USEG, de faire de la surenchère, Marcel Libama, le délégué administratif de la Consasysed, y répond à travers cet entretien à chaud avec Gabonreview, un peu après l’AG du 2 décembre 2013 à Libreville. Tournée interprovinciale, rivalités intersyndicales, argent, Raymond Ndong Sima, Séraphin Moundounga et revendications pécuniaires y sont abordés.


Gabonreview : Quelques jours après la concertation entre le Premier ministre et les organisations syndicales de l’Education ayant abouti à une certaine entente. Quelles sont les raisons qui vous réunissent encore ce jour en assemblée générale (AG) ?

Marcel Libama : Quoi qu’en disent les autres syndicats, nous, à la Conasysed, nous sommes encore en grève. Et pour cette raison, nous devons nous réunir tous les jours. Lorsqu’on est en grève, il y a des sit-in, des marches et des AG qui doivent être entrepris sans discontinuer pour galvaniser les troupes et se souder. Il faut qu’on se donne la force les un les autres et qu’on informe les camarades de l’avancée des échanges avec le gouvernement. Il était donc nécessaire que nous nous retrouvions ici (Rond-point de la démocratie. Ndlr), après la première étape de ma tournée provinciale, afin de rendre compte à la base et aux collègues.

Quelles provinces avez-vous visité exactement, et qu’y êtes-vous allé faire ?

J’ai visité un certain nombre de provinces dont le Moyen-Ogooué, le Woleu-Ntem, l’Ogooué-Maritime et hier encore (dimanche 1er décembre), le Haut-Ogooué. Sans oublier la province de l’Ogooué-Lolo où j’ai subi un certain nombre de menaces et de tracasseries de la part des autorités administratives et académiques, pour m’empêcher de m’exprimer. On m’a refusé les places publiques pour mes communications. J’ai demandé à m’exprimer dans certains établissements qui m’ont simplement été interdits d’accès.

De même, les affiches que je disposais ici et là ont été arrachées par des individus non identifiés à ce jour, ceci pour m’empêcher de m’entretenir avec les enseignants des provinces. J’étais donc obligé d’utiliser ma concession familiale à Franceville, par exemple. Voyez en quoi nous en sommes réduits. Mais malgré la présence de plusieurs enseignants ce jour-là, il y a eu l’irruption de la PJ (Police judiciaire) dans ma propre concession. Des agents qui voulaient coûte que coûte m’interroger. Dieu merci, ils ont subi l’attaque des militants et celle d’un de mes aînés présent lors de ce rassemblement.

A Koulamoutou, presque la même chose s’est produite. La cours des établissements scolaires m’ont été refusées. J’ai dû tenir l’AG à la gare routière. Pis, le véhicule dont je disposais pour ma tournée a eu les pneus dégonflés, la veille du rassemblement. Et toute la nuit, j’ai été suivi par les éléments de la PJ qui étaient à bord d’un véhicule à double cabine, Toyota, blanche.

Etes-vous sous le coup d’une poursuite officielle de la part de la justice ? Une plainte aurait-elle été déposée contre votre personne ?

Je ne me reproche de rien, par conséquent j’affirme n’être sous le coup d’aucune plainte officielle de la part de la justice Gabonaise. Si faire du syndicalisme ou simplement revendiquer ses droits est une faute à l’encontre de la loi dans ce pays, qu’on me le dise. Mais ce que je sais, c’est que je suis poursuivi par des agents qui le font tout simplement pour m’intimider. Pour me faire peur, m’empêcher de m’exprimer devant les enseignants, parce qu’ils savent que si je m’exprime devant les enseignants, il y a le risque que la grève soit suivie et s’intensifie.

A Radio Masuku (Franceville) par exemple, bien que j’aie donné de l’argent pour intervenir sur les antennes de cette station de radio publique, mon passage a été refusé et la diffusion de mon communiqué n’a pas été faite conformément à notre entente, sans m’avoir remboursé mon argent, d’ailleurs. Une journaliste est pourtant venu couvrir mon AG, mais ses responsables lui signifié que l’élément ne passera pas au cours de l’édition d’informations, voyez-vous. Nos éléments passent au niveau de Libreville, mais à l’intérieur du pays, les gouverneurs, les préfets et les autorités académiques se considèrent comme des roitelets et nous empêchent de jouir de nos droits en tant que syndicalistes.

Pourtant, la continuité du mouvement de grève n’est pas suivie par tous les syndicats de l’éducation. D’aucuns disent même que vous faites de la surenchère face aux signes de bonne volonté du gouvernement. Qu’y répondez-vous ?

Je l’ai moi-même entendu ici et là. Même au terme des rencontres initiées par le Premier ministre, il y a quelques jours, des représentants syndicaux y faisaient déjà allusion. Mais de quels syndicats parlons-nous ? Ce ne sont pas des organisations syndicales qui disent de nous que nous faisons de la surenchère, ce sont plutôt des syndicats mallettes, des syndicats cabines téléphoniques. C’est-à-dire un groupuscule d’individus qui ne représentent qu’eux-mêmes.

Plus précisément…

(Rires) Je prends le cas d’Emanuel Mvé Mba (président de l’Union syndicale des enseignants du Gabon, USEG). Il parle au nom de qui ? Il a qui derrière lui ? Mvé Mba n’a jamais fait une grève dans ce pays, ni même une simple action de mobilisation. Je prendrais aussi le cas de Fridolin Mve Messa (secrétaire général du Syndicat de l’Education nationale, SENA). Je suis moi aussi du SENA, je suis l’un des responsables de l’organisation et vous voyez le monde que j’ai réussi à rassembler aujourd’hui. Fridolin n’est pas capable d’en faire autant. Partout où je suis allé, à travers le Gabon, je suis reçu par les responsables du SENA, ils me soutiennent.

Mve Messa et Mvé Mba sont des hommes qui, aujourd’hui sont seuls et qui ne représentent qu’eux-mêmes. Et on ne peut pas aller négocier avec des gens qui disent ne pas être en grève quand bien même on revendique les mêmes droits. Ce n’est pas possible. Alors, pourquoi le gouvernement a appelé ces gens-là sur la même table de négociation que nous ? Je le répète, ce sont des gens seuls.

Et quand on parle de surenchère, c’est du mensonge ! Entre nous, ce que nous leur demandons c’est le respect de leurs engagements. Qui a dit qu’il va construire 400 salles de classe à la rentrée 2013-2014 ? Le revendiquer avec fermeté est-ce là une surenchère ? Aussi, qui a dit qui va payer les rappels de salaires dès le mois de juin 2013 ? C’est bien le Premier ministre. Revendiquer un meilleur salaire pour les enseignants du pré-primaire qui ne touchent que 80 000 francs CFA par mois, soit 2 600 francs/jour, est-ce faire dans la surenchère ? Je le répète haut et fort, nous ne sommes pas dans une grève pour les revendications, c’est le gouvernement, PV (procès verbal) comme preuve, qui s’est engagé à régulariser la situation, et nous ne demandons rien d’autre que ce qui a été établi entre le gouvernement et la Conasysed.

Rien d’autre que les revendications contenues dans le PV. Mais pourquoi évoquer lors de cette AG le départ du ministre de l’Education, Séraphin Moundounga ?

Si aujourd’hui la Conasysed demande le départ de Moundounga, c’est en partie à cause de son comportement qui montre qu’il n’a plus rien à faire à la tête du ministère de l’Education nationale si ce n’est foutre le camp. A propos, en province il m’a été rapporté qu’il a dû me citer lors d’une de ses récentes interventions. Il a notamment parlé des états généraux auxquels j’avais pris part et au terme desquels j’aurais tout accepté, en précisant que j’avais reçu de l’argent.

Votre réponse…

J’étais aux états généraux en qualité d’expert. J’ai reçu de l’argent : 600 000 francs CFA comme tous les experts qui y ont pris part. Ceci pour une durée de six mois de travaux. Je vous signale qu’en tant que formateur international, lors de mes interventions, pour un séminaire de dix jours par exemple, je perçois plus de 2 millions de francs CFA. Comprenez donc que j’ai été payé en monnaie de singe lors des travaux dont il aurait fait allusion.

Il se dit que vous convoitez, vous-même, la place de Moundounga. Qu’y répondez-vous ?

(Rires) Non. Je ne convoite pas sa place. Ce que je combats le plus, ce n’est pas Moundounga en tant qu’individu, je combats plutôt le système. Parce que n’importe quel ministre dans ce système produira les mêmes résultats. De même, rendez-vous compte, devant la crise qui secoue depuis quelques temps le secteur éducatif, l’outil de dialogue qu’est le Conseil national de l’éducation et de la formation, présidé par le chef de l’Etat, ne se met pas en branle. Curieusement. Nous sommes dans un système qui veut que, quelque soit les volontés d’un ministre à cette place, il va se casser la figure. J’ai n’ai donc pas envie de faire sauter Moundounga pour prendre sa place. Je n’ai jamais occupé de fonction dans ceci ou cela. Je fais du syndicalisme pur et sincère.

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