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Léon Nzouba ne devrait-il pas démissionner ?
Publié le samedi 23 aout 2014   |  Gabon Review


Léon
© Autre presse par DR
Léon Nzouba, ministre de la Santé


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Après l’invalidation, mercredi, par le Conseil des ministres, de la décision prise par le ministre de l’Education nationale sur l’octroi du baccalauréat aux élèves en grève de la faim, et après le coup de semonce que lui a porté, jeudi, le porte-parole de la présidence de la République, le médecin général inspecteur va-t-il rendre son tablier ? En tout cas, à travers cette affaire à rebondissement, la machine gouvernementale vient encore de faire entendre des couacs.

Léon Nzouba vient de recevoir trois coups sur la tête en moins de soixante-douze heures. Le billet Makaya du quotidien L’Union tout d’abord qui se demandait pourquoi le ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique s’était résigné à octroyer le baccalauréat à des élèves qui ne le méritaient pas. Puis, il y a eu l’invalidation de sa décision par le Conseil des ministres. Enfin, le porte-parole de la présidence de la République est venu lui porter l’estocade au lendemain de cette réunion gouvernementale : «on n’obtient pas le bac par la grève de la faim». Quelle sentence !

Figure emblématique du gouvernement depuis 2009, parfois annoncé comme premier ministrable il y a deux-trois ans, le Pr. Léon Nzouba, médecin militaire, va-t-il se laisser tondre la laine sur le dos ? Le coup de semonce d’Alain-Claude Billie By Nzé à son égard sonne, dans l’opinion, comme une humiliation. Léon Nzouba ne pourra pas se contenter de n’être que le responsable du service après-vente de cette décision gouvernementale. Tout se passe depuis quarante-huit heures comme si le patron de l’Education nationale avait pris cette décision tout seul sans se référer au chef du gouvernement. Si Daniel Ona Ondo, lui, a déjà avalé son chapeau et ravalé ses grandes ambitions pour son équipe, Léon Nzouba, lui, est-il homme à se laisser désavouer aussi publiquement, aussi solennellement ? Si le Conseil des ministres, si le porte-voix du Palais du Bord de mer, désavouent un ministre, que peut-il rester à faire à ce membre du gouvernement ?

Sachant qu’au niveau du ministère, le responsable du département va perdre toute crédibilité, son image sera brouillée, il va enregistrer une côte de popularité négative, son discours n’en sera plus que dilué et donc dévalué, son action va pâtir de tout cela, et tous les efforts d’aménité qu’il essaie de faire depuis quelques semaines vont s’amenuiser. Intellectuellement, le ministre de l’Education nationale va nourrir un complexe d’infériorité à l’égard du porte-parole de la présidence. A 58 ans, et après près de cinq ans au gouvernement, Léon Nzouba -ce haut gradé de nos forces de sécurité- doit prendre conscience de ce qu’un tel désaveu infligé par la présidence de la République et le Conseil des ministres le met dans une situation extrêmement difficile auprès de l’opinion.

Pour moins que ça, sous d’autres cieux, des ministres ont démissionné. Cela avait démontré leur force de caractère, une certaine rigueur et une grande maturité politique. Une telle démission démontre que ces personnes tenaient à leur honneur et à leur dignité, et qu’elles savaient qu’il y a une vie après le gouvernement ! Sauf s’il a pris goût au pouvoir et à ses privilèges, Léon Nzouba devrait démissionner. Malgré sa longue amitié avec le chef de l’Etat, il doit pouvoir laver l’affront subi pour ne pas laisser son image dégringoler dans l’opinion. Le chef du gouvernement peut aussi lui demander sa lettre de démission, s’il estime que son ministre de l’Education a commis une erreur qui a failli faire perdre à l’Etat son crédit. «Au sommet de l’Etat, il n’y a pas de sentimentalisme, les gouvernants ne doivent pas donner à croire que c’est avec les sentiments que l’on dirige l’Etat», doit-on rappeler pour paraphraser un ancien ministre français de la Culture.

A la faveur d’un sommaire micro-trottoir de Gabonreview sur cette affaire, de nombreuses personnes ont demandé au ministre de refuser l’humiliation dont il est l’objet en quittant l’équipe gouvernementale. «De toutes les façons, il ne perdra rien, il est député», affirme une journaliste de Télé Hermon. Le ministère de l’Education nationale est le quatrième département ministériel dirigé par Léon Nzouba après celui de l’Enseignement Technique à partir d’octobre 2009, celui des Travaux Publics dès janvier 2011, et la Santé Publique à dater de février 2012.

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