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Ils étaient à Washinton… : Willy Conrad Asseko
Publié le mardi 12 aout 2014   |  Gaboneco


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© Autre presse par DR
Sélectionné parmi plus de 50.000 candidats à travers l’Afrique, Willy Conrad Asseko, jeune entrepreneur gabonais, a pris part pendant six semaine.


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Sélectionné parmi plus de 50.000 candidats à travers l’Afrique, Willy Conrad Asseko, jeune entrepreneur gabonais, a pris part pendant six semaines au programme Young African Leaders Initiative, aux Etats Unis au sein de la prestigieuse université de Yale. A la tête depuis quatre ans d’une entreprise dénommée Les Transports Citadins (location de véhicules et services logistiques destinés à des hommes d’affaires installés au Gabon), il a également participé au Business Forum organisé à l’occasion du US-Africa Summit. Dans le cadre de son édition spéciale dénommée « Ils étaient à Washington », la rédaction de Gaboneco.com l’a rencontré en marge du Sommet, pour faire le point sur sa participation à ces prestigieux évènements. Entretien.


Gaboneco (Ge) : Vous êtes à Washington depuis plusieurs semaines pour prendre part au programme YALI initié par le président Barack Obama à l’endroit des jeunes leaders africains. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste ce programme ?



Willy Conrad Asseko (WCA) : Comme l’avez si bien dit, c’est une initiative du président Obama qui offre des opportunités aux jeunes leaders africains d’échanger avec le milieu des affaires et le monde du business aux Etats-Unis.



Ge : Comment vous êtes-vous retrouvé à participer à ce programme ?



WCA : J’ai participé à une sélection très compétitive car il n’y avait que 500 places à pourvoir. Cette année par exemple, il y a eu plus de 50.000 candidats à travers l’Afrique.

Pour ma part, j’ai appris l’existence de ce programme grâce à un spot publicitaire diffusé sur Téléafrica et qui donnait le lien pour postuler. J’ai donc posé ma candidature en ligne. Ensuite, j’ai été contacté par l’Ambassade des Etats Unis au Gabon qui m’a fait passer un entretien qui s’est très bien déroulé. Puis j’ai reçu un mail de l’Ambassade qui m’annonçait que j’avais été choisi.

Une fois retenus, les sélectionnés participent à une première phase académique de 6 semaines. Ensuite, il y a un Sommet à Washington en présence du couple présidentiel Michelle et Barack Obama.

Pour la phase académique, on vous propose trois filières : celle du Public management, celle des acteurs de la société civile et enfin celle de l’entreprenariat.

Les 500 jeunes qui sont retenus sont divisés en groupes de 25 avant d’être envoyés dans 20 universités américaines différentes. Moi j’ai été envoyé à Yale University qui est l’une des plus prestigieuses universités au monde. Là-bas, j’ai suivi une formation en Business et Entreprenariat pendant près de deux mois.

Après cela, nous sommes arrivés à Washington pour faire des restitutions de la formation académique.



Ge : Quel souvenir gardez-vous de ce programme ?



WCA : C’est un programme très enrichissant, mais éprouvant à cause des horaires qui étaient très contraignants. On commençait très tôt le matin et on finissait très tard le soir. Mais ce que je retiens surtout c’est l’enrichissement à travers des échanges très fructueux et instructifs avec les autres jeunes leaders africains.

Contrairement à ce que certains pourraient penser, c’est un programme qui rend très humble. Le fait de croiser d’autres jeunes, parfois plus jeunes que vous, mais qui ont déjà accompli l’équivalent de toute une vie en matières d’initiatives et d’actions, on en arrive à minimiser son propre parcours. Et cela a l’avantage de nous donner l’envie d’en faire plus, d’oser plus et de considérer avec humilité et reconnaissance ce que l’on a déjà réalisé.

Je garde également en souvenir une phrase du président Obama qui s’est adressé à la jeunesse en disant que « Si nous travaillons tous ensemble, on laissera une Afrique très forte pour les générations futures ».



Cette phrase m’a particulièrement marqué car elle me rappelle que si on veut réellement développer notre pays, on a besoin de tout le monde. Or, il subsiste encore entre nous des comportements égoïstes qui devraient nous amener à réfléchir.



Ge : Quel rôle pensez-vous que de jeunes leaders comme vous peuvent jouer pour le développement du Gabon ?



WCA : Je dis souvent dans notre association APJA (Agir pour une jeunesse autonome dont je suis le porte-parole) que le gouvernement ne peut pas être le seul moteur de développement dans notre pays.

J’ai eu la chance de visiter des pays où il existe le concept des travaux communautaires. Un peu l’équivalent de la journée citoyenne instaurée chez nous il y a quelques années. Dans ces pays, tout le monde participe à ces travaux qui renforcent d’ailleurs le sentiment de patriotisme chez les populations. Mais chez nous, quand on parle par exemple de la journée citoyenne, tout le monde rigole et personne ne participe.



Il est important qu’on change de mentalités si on veut se développer. On doit pouvoir prendre exemple sur des pays comme les Etats Unis qui sont des modèles de développement grâce à un sentiment accru d’appartenance à une patrie.



Je compte pour ma part, en tant que jeune leader, mettre ce que j’ai appris ici au service de la jeunesse gabonaise en participant à différentes initiatives de jeunes au sein desquelles il s’agira de les sensibiliser et leur inculquer les valeurs du travail, de l’effort, de l’ambition et de l’amour de son pays.



Je travaille déjà avec les jeunes dans mon association BAC qui œuvre actuellement pour la réhabilitation des terrains de basket dans les quartiers de Libreville. J’ai également participé à la mise en place de l’Incubateur d’entreprises en faveur des jeunes.

Si chacun à son niveau vient apporter sa petite pierre à l’édifice, beaucoup de choses pourraient réellement avancer.

Et en même temps que l’on travaille pour et avec la jeunesse, il ne faut jamais oublier de consulter la vieille garde.



Ge : Qu’entendez-vous par là ?



WCA : L’erreur que beaucoup de jeunes font, c’est de penser qu’ils peuvent se passer de l’expérience des aînés. Ils croient avoir la science infuse et avancent tête baissée dans des initiatives et des projets sur lesquels l’apport ne serait-ce qu’en conseils, des plus âgés aurait été précieux. Etant de culture africaine, je mesure et respecte l’importance de composer avec les anciens pour avancer.



Ge : Ici à Washington, vous avez également participé au Business Forum. Qu’y avez-vous fait ?

WCA : J’ai eu la chance de prendre à une discussion à laquelle participaient Bill Clinton, ancien président et Barack Obama actuel président des Etats Unis. C’était très enrichissant. C’est une expérience unique. J’espère vraiment pouvoir appliquer au Gabon, tout ce que j’ai appris ici, tout en l’adaptant aux réalités locales.



Ge : Vous utilisez souvent le terme de « démocratie économique ». Une vision que vous avez par ailleurs présentée et défendue lors du African Youth Forum organisé par la Banque Mondiale à Washington il y a quelques temps. De quoi s’agit-il ?



WCA : Il s’agit d’un message qui m’est cher et qui consiste à dire qu’il faut que la jeunesse africaine se prenne en main. Il faut qu’on sorte de la dépendance envers nos gouvernements et nos parents. Il faut que nous-mêmes on pose des actions et qu’on ose.



Au Gabon, je peux dire avec fierté que de nombreux jeunes ont compris et se sont appropriés ce message. C’est le cas par exemple des membres de l’APJA.



Nous sommes aujourd’hui près d’une centaine de jeunes entrepreneurs réunis autour d’un même objectif : le développement de notre pays.



Alors, à chaque fois que j’en ai l’occasion, je porte ce message lors de rencontres internationales.



Ge : Revenons à l’Incubateur d’entreprises. Vous êtes officiellement, lors du New York Forum Africa 2014, passé l’état de projet à celui de réalité. Quels sont les critères requis pour bénéficier de l’accompagnement de cet Incubateur ? Qui y a droit ?



WCA : Il s’agit d’un projet pour tous les Gabonais. Les seuls critères c’est qu’il faut être jeune et avoir un projet viable qui tienne la route. Je tiens par ailleurs à préciser que l’APJA ne gèrera pas l’Incubateur.

Le 25 février 2013, lorsque nous avons soumis ce projet au président de la République, nous avions sollicité la collaboration d’experts. Un expert international au fait du fonctionnement d’un incubateur. Et un expert local qui maîtrise parfaitement les réalités gabonaises et qui a l’expérience du terrain. Nous allons pour cela procéder à un appel d’offres pour choisir ces deux spécialistes. L’idéal serait que le partenaire choisi soit également capable de lever des fonds car on ne va pas toujours compter sur un apport de l’Etat.

Ce sont ces experts qui sélectionneront les projets sur des critères qu’ils auront eux-mêmes définis au préalable.



Ge : Vous avez été reçu, avec d’autres jeunes leaders, par le chef de l’Etat ici à Washington. Qu’est-ce qui s’est dit pendant cette audience ?



WCA : En substance, le président de la République nous a accordé une audience à moi et à Ursula Nname, la deuxième participante gabonaise au programme YALI parce qu’il souhaitait savoir comment les choses se sont passées pour nous pendant ces six dernières semaines.

Nous lui avons fait une restitution sur les travaux du programme. Nous avons également échangé sur nos activités associatives et entrepreneuriales. Il nous a donné des conseils pour la suite. Et il a attiré notre attention sur le fait que nous avons désormais le devoir de mobiliser encore plus de jeunes et les encourager à prendre des initiatives comme nous-mêmes nous l’avons fait. C’était un entretien très enrichissant. J’ai été agréablement surpris de discuter avec l’homme (parce que d’habitude, on le voit de loin lors des Forums !) et avec le grand frère qui donnait des conseils à des jeunes. Ca m’a beaucoup marqué.



Ge : Un dernier mot ?



WCA : Il est important que les jeunes prennent des initiatives. Si nous ne le faisons pas, qui le fera pour nous ? Il faut qu’on apprenne à se concentrer sur l’essentiel plutôt que d’entrer dans des querelles qui ne nous concernent pas.

Nous avons la chance de souvent pouvoir discuter franchement avec notre Président (Forum de la Jeunesse, NYFA, Assises Sociales etc…). Qu’est-ce qu’on attend pour prendre des initiatives ?

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