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Des journalistes de l’Afrique Centrale préoccupés par l’avenir de leurs médias
Publié le samedi 9 aout 2014   |  PANA


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Des journalistes de l’Afrique Centrale préoccupés par l’avenir de leurs médias


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Une vingtaine de journalistes venus du Tchad, de la République Centrafricaine, du Congo-Brazzaville, de la République démocratique du Congo, du Gabon et du Cameroun, réunis à Douala se préoccupent de la profession et des médias dans la sous-région de l’Afrique Centrale, a constaté sur place la PANA, ce jeudi.

«Nous sommes réunis à Douala dans le cadre d’un séminaire sous régional qu’organise l’Union des syndicats des professionnels de la presse et de la communication d’Afrique Centrale (USYPAC) pour examiner les conditions de travail et de vie des journalistes et des médias qui exercent dans la zone», explique Stanis Nkundiye, président de l’USYPAC.

A l’ouverture de ce séminaire placé sous le thème «L’avenir des journalistes et des médias d’Afrique Centrale en question : Enjeux, défis et perspectives», les délégués ont présenté respectivement l’état de lieux des journalistes et des médias dans leurs pays respectifs.

Au Cameroun par exemple, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a reconnu que, malgré un cadre législatif et règlementaire abondant, l’environnement médiatique est sous une emprise juridique répressive.

«Les délits de presse font donc partie à la fois du champ de la loi sur la communication sociale et du Code pénal, la qualification des infractions étant laissée à l’appréciation du magistrat, avec au fond, une volonté politique manifeste, mais aussi des instructions antérieures de la Chancellerie qui criminalisent à outrance les délits de presse», dénonce le SNJC.

Ce syndicat affilié à la Fédération internationale des journalistes (FIJ) relève qu’«il s’agit donc d’un système autoritaire, antisocial et contreproductif. Les procès pour délits de presse sont essentiellement à charge, et les personnes poursuivies presque toujours condamnées».

A côté de l’arsenal juridique répressif, le SNJC dénonce le fait que le Conseil national de la communication (CNC), qui est passé d’organisme consultatif en 1991 à organe de régulation en 2012 soit placé auprès du Premier ministre, chef du gouvernement» (art. 3).

«Dans la réalité, le régulateur «déontologique» des médias, au Cameroun, c’est le Premier ministre», explique le SNJC qui y trouve «une imposture, un système de contrôle autoritaire et monopolistique, une entrave à la liberté de presse, ainsi qu’à l’indépendance des journalistes».

Face à cette situation qui se greffe au « chantage alimentaire » dont sont l’objet les travailleurs de médias au Cameroun, «52% de journalistes exercent une activité secondaire pour arrondir les fins de mois, 37% de leurs revenus vont aux charges locatives, 25% aux charges de santé, 22% aux charges éducatives », et «6% des journalistes camerounais ont une assurance maladie, 60% recourent à l'automédication, 91% des journalistes sont locataires».

Dans cette étude présentée par le SNJC, « 45% des journalistes veulent quitter le métier».

La situation des journalistes et des médias dans les autres pays de l’Afrique Centrale n’est guère reluisante bien que des avancées remarquables soient relevées. En République démocratique du Congo (RDC), «il ne se passe pas une seule année sans qu’un journaliste ne soit assassiné», a-t-on dénoncé.

L’on a enregistré, ces derniers temps, en RDC, 116 entraves à la liberté de presse et d’expression, soit 20 pressions administratives, 20 entraves à la liberté, 7 journalistes incarcérés, 21 journalistes torturés, 21 menacés, etc.

«Les revendications en République Centrafricaine ont permis la dépénalisation des délits de presse. Depuis lors, les journalistes ne sont plus trop inquiétés, un seul est en liberté provisoire après 72 heures de détention pour outrage au chef de l’Etat», rassure le responsable de l'association des journalistes centrafricains, Jules Gautier Ngabapo Koigomby.

Il précise que les médias centrafricains ont déjà enregistré 3 morts depuis le début des troubles, ainsi que l’assassinat d’une journaliste photographe française par les rebelles.
Au Tchad, « l’environnement juridique et politique est complexe, avec des emprisonnements de journalistes sur des procès d’intention », souligne-t-on.

Toutefois, les participants se sont réjouis de la dépénalisation des délits de presse au Gabon et au Congo-Brazzaville.

Au regard de ces difficultés rencontrées par les journalistes et les médias en Afrique Centrale, le représentant de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), Louis Thomasi «encourage l’Union des Syndicats des Professionnels de la Presse et de la Communication d’Afrique Centrale (USYPAC) à la formation et à la solidarité syndicale».

Déplorant le manque de liberté en Guinée équatoriale, les participants ont invité à la création des associations de défense des droits des journalistes et autres professionnels des métiers connexes.

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