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Marina de Libreville : l’enlisement… d’un éléphant blanc?
Publié le vendredi 8 aout 2014   |  Gabon Review


Le
© Autre presse par DR
Le projet Port-Môle-Champ Triomphal prend corps


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Chantier emblématique de l’Emergence à la gabonaise s’il en est, le projet du Champ Triomphal Port-môle a perdu sa vitesse d’exécution, s’il ne s’est pas arrêté. Les Chinois en ont retiré le gros de leur main-d’œuvre et des sources dignes de foi attestent d’un problème de budget.

Censé être livré en novembre prochain pour ce qui est de la première partie de ses travaux, la construction d’une marina, le fameux «Champ Triomphal Port-Môle» si cher à Ali Bongo s’est arrêtée, faute de budget. En avril dernier, le gestionnaire du projet, Bechtel, entreprise américaine coordonnatrice de l’ANGT, y invitait la presse et estimait que le chantier, démarré en septembre 2013, était à 18% de sa réalisation. Mais cette rodomontade médiatique doit aujourd’hui faire place au pessimisme.

En effet, sur la base ou le QG du chantier, à l’ancien Gabon-Expo dont le portail reste grand ouvert à longueur de journées, les camions sont parqués, bien alignés, tandis que sur certaines des dunes artificielles du sable dragué, l’herbe s’est mise à pousser, signe que les travaux ne se déroulent plus qu’à une vitesse de tortue. Mieux, dans les bistrots et petits restaurants aux alentours de l’ancienne Fondation Jeanne Ebori, des ouvriers qui y travaillent racontent à qui veut l’entendre que le chantier est littéralement bloqué. «C’est le chantier vitrine de l’Emergence et il est situé à un endroit où tout le monde passe et peut en observer l’évolution. On fait le minimum pour ne pas donner l’impression d’un arrêt total des travaux», affirme un ouvrier. Et un autre d’ajouter : «près d’une soixantaine de Chinois qui travaillaient là sont partis». A l’observation en effet, les ouvriers qui s’activent encore sur cette vaste opération de pompage de sable sont des africains, alors qu’il y a deux mois encore on y apercevait que des Asiatiques, hormis le service de gardiennage.

Amené à se prononcer au sujet la rumeur récurrente d’une sécheresse dans les caisses de l’Etat et à expliquer l’immobilisme de nombreux chantiers engagés par l’Etat gabonais, notamment celui de la Marina, un haut fonctionnaire du ministère du Budget et des Compte publics explique : «C’est vrai, les chantiers sont bloqués, pour certains gros projets. Je pense qu’on avait fait une erreur. Nous nous sommes rendu compte que certains gros projets ne pouvaient pas être financés par le budget de l’Etat. Donc pour ces gros projets là, nous avons décidé de trouver une autre source de financement. En attendant qu’on la trouve et qu’on la pérennise, on a un peu freiné. Mais, je peux vous dire que nous avons trouvé et nous sommes en train de finaliser les financements, ce qu’on aurait dû faire dès le départ. Mais ne doutez pas un seul instant de notre volonté de finir ces chantiers, de notre volonté d’éradiquer ce phénomène d’éléphants blancs. Nous avons la volonté de terminer tout ce que nous avons commencé.»

Selon un post noté le 18 juillet dernier mais aujourd’hui retiré du compte Facebook de Marc Ona, éminent membre de la coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP), le Gabon devrait environ 15 milliards de francs CFA à la China Harbour Engineering Company Ltd. (CHEC), société chinoise adjudicataire de ce marché qui consiste, pour la première phase, à gagner 340 000 m² de surface sur les eaux du Komo. Cette rumeur, relayée sous le manteau par bien de personnes bien introduites, pourrait justifier le recul des Chinois sinon leur timidité actuelle sur le chantier dit de la Marina.

On en vient donc à se demander comment dans un pays dont le budget de l’Etat, exercice 2014 revu à la baisse, est de 2 954, 6 milliards francs CFA tandis que celui de 2013 était de 3 141,2 milliards de francs CFA et celui de 2012 de 2 453,1 milliards de francs CFA, un projet ayant fait l’objet d’une étude faisabilité et d’un coût de 58,8 milliards de francs CFA pour sa première phase, en vient à être déclaré non finançable par le budget de l’Etat ?

On est là, véritablement, face à un éléphant blanc, si l’on s’en tient à ce que Wikipedia, l’encyclopédie libre et collaborative, renseigne qu’«un éléphant blanc est une réalisation d’envergure et prestigieuse, souvent d’initiative publique, mais qui s’avère plus coûteuse que bénéfique, et dont l’exploitation ou l’entretien devient un fardeau financier». Ici c’est la réalisation du projet qui semble être devenu un fardeau financier.

Chantier emblématique de l’Emergence à la gabonaise, s’il en est, après celui de la Zone économique spéciale de Nkok, le projet du Champ Triomphal alimente fantasmes et commérages. Si le bureau de la China Harbour Engineering Company Ltd. à Libreville répond téléphoniquement aux abonnés absents, ceux qui détiennent la vérité et savent expliquer les «choses du pays» gagneraient à communiquer sur ce qui se trame réellement sur ce chantier pharaonique dont la maquette géante, sur les murs de l’ancien Gabon-Expo, fait rêver les Gabonais.

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