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Gabon : Interview de François Ondo Edou Sécrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale
Publié le mercredi 6 aout 2014   |  Gabon libre


François
© Autre presse par DR
François Ondo Edou Sécrétaire exécutif adjoint de l`Union nationale


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Un seul moyen pour forcer l'alternance démocratique: fédérer les énergies et les forces de tous les patriotes gabonais. Le grand public le connaît. Il a pris part à tous les combats que mène l'opposition depuis 1981. Comme journaliste engagé, mais aussi homme politique. Nous lui devons la création du journal Le Bûcheron, la mise en place du Conseil National de la Communication dont il fut le porte-parole entre 1992 et 1997. Ce proche d'André Mba Obame, M. François Ondo Edou, qui vient d'être promu Secrétaire Exécutif Adjoint de l'ex Union Nationale, chargé de la Formation du militant, de l'Information et la Communication répond à nos questions.

NLM: François Ondo Edou, vous êtes une figure de proue de l'opposition gabonaise depuis de nombreuses années. L'Union Nationale votre parti est déclaré dissout depuis 3 ans. Cela ne semble pourtant pas vous émouvoir d'autant qu'on vous voit intervenir sur les médias au nom de ce parti. Qu'est-ce qui vous motive tant ?

FOE: L'Union Nationale est avant tout un acte de foi. Aucune loi, aucun décret ne saurait le dissoudre, c'est une évidence. Il est très difficile de jouer avec la foi. Imaginez que le pouvoir prenne la décision d'interdire toutes les religions chrétiennes du Gabon. Ceux qui ont foi en Jésus cesseront-ils pour autant de faire le signe de croix ou de croire en lui ? L'exemple des chrétiens d'Irak est là pour nous édifier.

Les patriotes gabonais qui souhaitent véritablement l'alternance savent qu'il y a un seul moyen pour y arriver, c'est fédérer toutes les forces, toutes les énergies en ignorant leurs petites contradictions pour combattre ensemble un seul adversaire: le système Bongo et sa légion étrangère. La création de l'Union Nationale est un grand pas sur la voie de l'unité des forces du changement. Le Front Uni pour l'Alternance en est un autre. L'accueil réservé par le peuple gabonais à ces deux initiatives et à toutes celles qui vont dans le sens de créer un grand bloc de l'opposition sont à la hauteur de cette espérance de changement.

NLM: Vos détracteurs, parfois même au sein de votre propre formation politique, disent beaucoup de choses sur le président Myboto, André Mba Obame et la structuration récente du parti. D'aucuns auraient souhaité la convocation d'un congrès.

FOE: L'Union Nationale est une oeuvre humaine, ce qui signifie qu'elle ne peut pas être parfaite. Pour ma part je ne me tromperai pas d'adversaire en taclant inutilement des compagnons de lutte qui, eux aussi, ne sont pas parfaits. Je sais donc de quel côté orienter mes flèches. Cela doit être clair. Pour revenir à votre question les critiques émises par certains militants sont une preuve de vitalité du parti. Une formation politique d'envergure comme la nôtre ne peut faire fi du débat contradictoire. L'essentiel est de ne pas transformer cette contradiction secondaire en contradiction principale.

Les faits reprochés au président Myboto ou au secrétaire exécutif André Mba Obame ne sont rien par rapport à la contradiction principale qu'est le système Bongo avec sa légion étrangère. C'est lui qui empêche l'alternance. C'est lui qui dilapide les ressources du Gabon. C'est lui que nous devons combattre ensemble. Tous ceux qui ne l'ont pas compris doivent absolument revoir leur schéma tactique. S'agissant du bien fondé de la mise en place des organes provisoires, nous sommes astreints à le faire parce que c'est une exigence de nos statuts ( article 44). Il n'est pas inutile de rappeler que les militants du Mouvement Africain de Développement (MAD), du Rassemblement National des Républicains (RNR) et de l'Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement (UGDD), réunis en congrès les 8 et 9 janvier 2010, ont décidé de faire fusion pour créer un seul et même parti politique, l'Union Nationale.

Ils ont donné mandat au directoire du parti naissant pour effectuer les formalités administratives relatives à la nouvelle entité politique et bénéficiant de la reconnaissance de plein droit, conformément à l'article 17 de la loi 24/96 du 6 juin 1996 relative aux partis politiques, ainsi qu'à la mise en place des organes provisoires du parti. L'esprit et la lettre de cette résolution du congrès sont réaffirmés à l'article 44 des statuts du parti: " les militants mandatés par le MAD, le RNR et l'UGDD qui fusionnent, se réuniront en assemblée générale constitutive et procéderont à la mise en place des organes nationaux, des organes locaux et des organismes spécialisés du parti à titre provisoire." Le débat est clos. Les militants désignés peuvent maintenant s'attaquer à toutes les questions liées à la mobilisation, la formation du militant et le financement du parti. A 2 ans de l'élection présidentielle, le temps est compté.

NLM: Le PDG ne rate jamais une occasion pour envahir les médias de service public après chaque sortie de l'opposition. Ainsi, le jour de la création du Front Uni pour l'Alternance, Gabon Tv a organisé une table ronde partisane pour parler de l'unité de l'oppsition sans inviter un seul membre de ce camp politique. Après le passage de M. Jean Ping sur France 24, M. Faustin Boukoubi a occupé une pleine page dans l'Union pour lui répondre. Comment appréciez-vous cette situation ?

FOE: C'est la manifestation de la panique qui s'empare des émergents. Quand le chef est aux abonnés absents, la troupe qui pressent la défaite ne se contrôle plus. De manière ehontée, la "télévision de service" vole à son secours. Et l'organe de régulation que nous avons pourtant mis sur les bons rails de 1992 à 1997 observe avec complaisance cette dérive. M. Boukoubi et ses amis prennent les Gabonais pour de grands enfants.

Ils se trompent en distillant des contre vérités ça et là, en pensant manipuler l'opinion. Malgré l'usage des instruments de communication de service public par les hommes et femmes d'un même camp, le peuple gabonais n'accepte toujours pas ceux qui se sont installés par la force à la tête du pays. Les spécialistes de la com recrutés à grands frais dans l'hexagone ou ailleurs ne peuvent rien changer car le mal a atteint des proportions insoupçonnables. Je voudrais cependant relever cette propension de M. Boukoubi à parler au nom des Gabonais.

En effet, il affirme, s'agissant de la création du Front Uni pour l'Alternance, "qu'à part cette fraction de l'opposition, les Gabonais l'ont accueillie au mieux dans l'indifférence, au pire avec scepticisme." A quel titre le secrétaire général du PDG peut-il parler au nom des Gabonais ? Il n'a aucun mandat pour le faire, aucune légitimité. Le candidat de son parti à la dernière élection présidentielle n'a obtenu que - chiffre officiel après tripatouillage - 41 pour cent des suffrages ce qui est une minorité par rapport aux 59 pour cent de l'opposition. Qu'il arrête la manipulation !


Lors de la cérémonie du lancement du Front


NLM: Selon M. Faustin Boukoubi, l'opposition vise à créer la psychose dans la conscience collective. Qu'en est-il exactement ?

FOE: Nous n'avons pas besoin de créer une quelconque psychose. Elle existe en permanence depuis le coup d'Etat électoral de 2009 et les massacres de Port Gentil. Elle est entretenue par la persistance des crimes rituels, les violences de toutes sortes faites à de paisibles citoyens, la baisse substantielle du pouvoir d'achat des Gabonais. Ceux qui, dans le camp de M. Boukoubi, ont créé cette psychose ont des raisons de s'en inquiéter, l'orgue commence à devorer ses propres créateurs.

Mais de grâce, qu'ils ne nous refilent pas le bébé. Avons-nous besoin d'utiliser de telles méthodes avec un pouvoir qui détruit tous les symboles liés à sa propre existence, un chef qui s'attaque à ceux qui l'ont fait roi et qui n'hésite pas à lâcher les vieux compagnons de lutte ? Avec une démarche tactique aussi hasardeuse, l'échec des émergents est assuré.

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