Dakar (Sénégal) – L’Afrique peut nourrir bien des regrets à l’issue de la 20-ème édition de la Coupe du monde de football seniors qui a pris fin dimanche au Brésil avec le sacre de l’Allemagne.
Le continent, qui avait l'opportunité de réaliser la performance inédite de qualifier quatre de ses cinq représentants au second tour (seul le Cameroun avait compromis ses chances), s'est finalement contenté de deux qualifiés : l'Algérie et le Nigeria.
Soit une équipe de plus que lors des précédentes éditions. Depuis le Mondial 1986 au Mexique, l'Afrique a toujours placé un représentant en 8es de finale. Avec deux équipes, elle a fait mieux.
En habitués, les Nigérians ont disputé leur troisième 8es de finale en cinq participations après ceux de 1994 et 1998. Alors que les Algériens ont enfin réussi à franchir le 1er tour après trois éliminations prématurées.
Le Ghana, fragilisé par un revers d'entrée concédé face aux Etats-Unis (1-2) et un nul devant l'Allemagne (2-2), futur vainqueur de l'épreuve, s'est raté contre le Portugal (1-2).
Huitième de finaliste en 2006 et quart de finaliste en 2010, le Ghana a été éliminé sans gloire. Tout comme la Côte d'Ivoire. Croyant tenir une historique qualification au second tour, les Ivoiriens ont été crucifiés à l'ultime minute de jeu du temps additionnel par la Grèce (1-2). Soit une troisième élimination de suite au 1er tour.
Une grosse désillusion pour une génération dorée en fin de cycle.
Le désastre camerounais (trois revers en autant de matches avec 9 buts encaissés contre 1 seul marqué) était prévisible au vu des perturbations occasionnées dans la préparation par des problèmes de primes.
C'est au moment où le Ghana et le Nigeria avaient l'opportunité de franchir un palier dans la compétition qu'ils ont sombré dans les problèmes de primes. Le premier avant de livrer son dernier match de poule face au Portugal et le second avant les 8es de finale devant l'opposer à la France.
L'atmosphère polluée par le problème des primes des joueurs dans les sélections du Cameroun, du Nigeria et du Ghana a donné une très mauvaise image du continent et compromis, dans certains cas, ses chances dans la compétition. Sans parler des écarts disciplinaires notés chez les Lions indomptables et les Black Stars, symbolisés par la vive altercation ayant opposé deux joueurs camerounais sur le terrain, en plein match et l'exclusion de deux joueurs ghanéens (Kevin-Prince Boateng et Sulley Muntari).
Le différent supposé entre Didier Drogba et Yaya Touré à propos du brassard de capitaine ne serait, non plus, étranger à la contre-performance ivoirienne en terres brésiliennes.
En fin de compte, seule l'Algérie, une des révélations du tournoi, aura honoré le continent. Insuffisant pour l'Afrique qui nourrissait l'ambition de dépasser enfin le cap des quarts de finale où elle cale depuis vingt-quatre ans.
