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Condamnation de «BLA» : Et si les juges avaient eu peur de la vérité ?
Publié le jeudi 30 mai 2024  |  Gabon Review
Brice
© Gabon Review par DR
Brice Laccruche Alihanga et Emmanuel Tony Ondo Mba devant la barre, le 24 mai 2024
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En décidant de juger Brice Laccruche Alihanga et son coaccusé Emmanuel Tony Ondo Mba pour des primes qu’ils ont perçues de la part d’Ali Bongo, tout en refusant d’accéder à la demande de l’ancien directeur de cabinet du président déchu de voir son ex-patron déposer devant la barre en tant que témoin, les magistrats ont manqué l’occasion de faire éclater la vérité au grand jour. Sans doute par crainte.

Ils avaient été invités par la défense de Brice Laccruche Alihanga à comparaître comme témoins dans le cadre du procès ayant opposé l’ancien directeur de cabinet du président de la République déchu à l’État gabonais. Le 24 mai dernier, ni Yann Koubdje, ancien directeur du Trésor public, ni Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, ancien directeur général du Budget et des Finances publiques, et encore moins Ali Bongo n’ont daigné répondre à leur convocation au tribunal. Mieux, la Cour criminelle spécialisée, qui a refusé de délivrer un mandat d’amener à leur encontre, a estimé que leur absence n’empêche en rien la tenue du procès.

Pour de nombreux observateurs, ce refus cachait plutôt mal la crainte des magistrats de voir éclater «la vérité» au grand jour. Cette vérité selon laquelle Ali Bongo est seul responsable de la dilapidation des fonds publics ces dernières années, y compris alors qu’il était convalescent à la suite de son AVC survenu en octobre 2018. N’a-t-il d’ailleurs pas reconnu, le 10 mai dernier, à la faveur d’un entretien avec le patron de Jeune Afrique qu’«aucune décision n’a été prise sans [son] aval» ? Jugés et condamnés pour avoir accepté de percevoir des primes décidées par Ali Bongo lui-même, de l’argent tiré du compte réservé à titre personnel au chef de l’État à BGFIbank qui plus est, «BLA» et son coaccusé apparaissent désormais comme des victimes d’une justice peu courageuse, en dépit du contexte de libération actuel. Sinon, comment comprendre que le propriétaire d’un compte bancaire supposément violé n’ait pas été invité à confirmer si oui ou non il a lui-même donné le droit à son collaborateur d’en disposer ?

Du côté de la défense de «BLA», la décision du 25 mai est, en tout cas, perçue comme «un déni de justice» qui devrait conduire à un pourvoi en cassation. Si à l’heure actuelle rien n’est vraiment décidé, certains dans l’entourage de l’ancien Tout-Puissant dircab estiment qu’il a son honneur et sa dignité à défendre. 12 ans de prison, dont 6 avec sursis et plus de 5 milliards de francs CFA à verser à l’État, la sanction serait trop dure pour celui qui assure ne rien avoir à se reprocher, d’autant que les bonus qui lui ont été versés l’ont été parce que son ancien patron l’avait décidé, et que c’est seulement sur ses instructions qu’il avait toujours agi.

Pourquoi ce patron n’a-t-il pas été entendu ? Pourquoi Messieurs Koubdje et Andjoua Bongo Ondimba, qui agissaient également en connaissance de cause, n’ont-ils pas été inquiétés eux aussi ? Ces interrogations demeurent au moment où M. Laccruche Alihanga, à en croire ses proches, n’entend pas se contenter de sa liberté recouvrée pour accepter d’endosser le statut de criminel qui vient de lui être affublé par une cour n’ayant pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de sa logique.
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