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Franc-maçonnerie gabonaise : magouilles et luttes de pouvoir dans des coulisses peu fraternelles
Publié le mardi 13 fevrier 2024  |  Gabon News
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© Autre presse par DR
Le compas et l’équerre : deux des symboles de la Franc-maçonnerie
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Intrigues, magouilles et zones d’ombre étaient au rendez-vous de l’intronisation du nouveau Grand Maître de la Franc-maçonnerie gabonaise. Entre règlements de comptes, détournements de fonds présumés et luttes d’influence, la cérémonie a mis au jour les dessous peu reluisants de cette société habituellement enveloppée d’un épais mystère, révélant une lutte de pouvoir et des enjeux qui dépassent les frontières de l’initiatique.

La Grande Loge du Gabon (GLG) a tenu samedi dernier la cérémonie solennelle d’intronisation de son nouveau Grand Maître. Selon l’hebdomadaire L’Aube (n°411 du 12 février 2024), Jacques-Denis Tsanga, actuel gouverneur du Haut-Ogooué, dans le monde profane, après avoir été ministre des Eaux et Forêts, sous le régime déchu, a été intronisé Grand maître de la Grande Loge du Gabon (GLG) en lieu et place d’Ali Bongo, par Jean Pierre Rollet, Grand maître de la Grande Loge nationale française. La cérémonie s’est déroulée à Akanda, salle Marcel Mouloungui à Libreville, en présence de plusieurs Grands Maîtres étrangers venus notamment du Mali, de Côte d’Ivoire, Guinée-Conakry, Burkina Faso, Maroc et Russie.

Nominations et installation des Grands officiers de la GLG

Le Grand Maître de la loge Unie d’Angleterre était absent mais avait donné mandat à Jean Pierre Rollet, Grand Maître de la Grande Loge nationale française, pour procéder à cette installation. Une fois élu, Jacques-Denis Tsanga a nommé Pierre Reteno N’Diaye comme député Grand Maître et constitué la nouvelle équipe dirigeante de la GLG. On y retrouve, selon L’Aube : «Assistants Grand Maître : Léon Paul Ngoulakia (en charge des affaires intérieures) ; Francis Codjie (en charge du Grand secrétariat) ; Yann Franck Koubdje (Grand Chancelier) ; Minko Mi Etoua (Grand Garde des sceaux) ; Jean-François Ndongou, Guy-Bertrand Mapangou et Toussaint Grégoire Moukala (Chargés de Missions).»

Des nominations ont également eu lieu dans les structures provinciales affiliées comme les Grandes Loges Atlantique, Continentale ou Sub-équatoriale : «Grande loge Atlantique, Grand Maître provincial (Jean Martin Kassa) ; Grande loge provinciale continentale, Grand Maître (Martin Mabala) ; Grande loge provinciale Sub équatoriale, Grand Maître provincial (Jean Bruno Lependa) ; Grande loge provinciale Mont de Cristal, Grand Maître (Alix Obiang Ngoua).»

Chahut, mise à l’index, chauvinisme

Mais des tensions sont apparues au cours de cette assemblée. Jean Bambi, secrétaire sortant d’origine congolaise, s’est vu refuser le poste de Chargé des relations Gabon-Russie, en raison de soupçons de détournement, au profit du Congo, d’une conférence maçonnique. L’hebdomadaire L’Aube y va dans des détails aussi étonnants que croustillants : «Jean Bambi a évoqué, avec condescendance, le comportement nauséeux de ses frères de lumière. Une sortie peu honorable ponctuée par des huées et quelques mots méprisants du genre «dégage Congolais !». Il a été sauvé de l’humiliation par respect de la présence des délégations étrangères et, surtout, du Grand Maitre de la Grande loge nationale française. Il a été très vite stoppé par Lin Mombo, qui lui a demandé de faire «uniquement» le bilan de ses 12 ans de secrétariat.»

On lui reproche également d’avoir manipulé la signature de l’ancien grand maître de la GLG. Suite à cela, il a été interrogé pendant une longue période dans les locaux du B2 lors de l’arrestation de Jean Denis Amoussou.

D’autres Grands Maîtres étrangers comme le Béninois Maximilien Attere sont également pointés du doigt pour leur mainmise sur la GLG. «Les maçons gabonais se demandaient comment les rênes de la GLG soient tenues par les étrangers. C’est le cas, entre aussi, de Maximilien Attere, Béninois, grand archiviste depuis plus de 8 ans. Denis Amoussou, au temps d’Ali Bongo, gérait la GLG comme une épicerie de quartier. Arrêté et emprisonné, il a été exfiltré du Gabon, déchu de sa nationalité, et renvoyé dans son Bénin natal avec interdiction d’y revenir pendant 15 ans», indique l’hebdomadaire.

Par ailleurs, la destination inconnue des 150 millions de francs CFA versés par un bienfaiteur pour l’organisation de l’événement intrigue, de même qu’un terrain acheté sous Ali Bongo pour y bâtir des temples maçonniques.

Ces zones d’ombre au sein de cette institution secrète expliqueraient pourquoi «le Gabon nage dans les ténèbres», conclut L’Aube.
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