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[Paru sur le pays] Le Gabon, archétype des dérives du pouvoir en Afrique centrale
Publié le mercredi 3 janvier 2024  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le nombre de transactions par monnaie électronique au Gabon double en quatre ans au Gabon
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Publié le 31 décembre 2023 par le journal panafricain Jeune Afrique, un article de Gilles Olakounlé Yabi (Économiste et analyste politique) fustige, après la pitoyable fin de règne d’Ali Bongo au Gabon, «l’extraordinaire facilité avec laquelle l’appartenance au clan du chef de l’État ouvre la porte à des années de privilèges indus et excessifs». Ce coup d’État révélateur symbolise l’accaparement des élites africaines par la corruption et «l’obsession de l’accumulation». Un signal d’alarme pour les démocraties de façade d’Afrique centrale. La parade ? Des contre-pouvoirs renforcés.

«Faites du bruit !». Tel fut l’appel pathétique lancé par Ali Bongo après son éviction du pouvoir. Mais personne ne protesta, bien au contraire : aucun bruit ne fut fait pour protester contre l’éviction de celui qui, succédant à son père défunt Omar Bongo, avait gouverné le Gabon depuis 2009. Le coup d’État au Gabon révèle, selon l’analyste Gilles Yabi, «l’extraordinaire facilité avec laquelle l’appartenance au clan du chef de l’État ouvre la porte à des années de privilèges indus et excessifs.»

La vidéo du fils d’Ali Bongo entouré de liasses de billets symbolise, selon l’auteur, «l’obsession de l’accumulation » gangrénant les élites du continent. Au Gabon, la corruption et la prédation des ressources publiques ont prospéré sans entraves durant le règne de la dynastie Bongo, au point d’«accaparer l’esprit, le temps et l’intelligence» de l’élite dirigeante sitôt que ses acteurs accédaient à des hautes fonctions publiques..

Les membres de l’élite mettent «leurs compétences et leur créativité au service de la capture de l’État, et d’une large part de l’économie. […] chacun comprend que la proximité avec l’un des cercles du pouvoir peut changer radicalement son confort de vie au quotidien. Par une nomination à une fonction publique, par l’accès réservé à des marchés publics, entre autres.»

Ce pillage détruit «les incitations à l’intégrité, au travail bien fait, à la recherche de savoir-faire et d’excellence», assène l’analyste. Ailleurs en Afrique centrale, où la moyenne d’âge des chefs d’État frise les 80 ans, ce coup de semonce gabonais préfigure d’inéluctables fins de règne «sous une forme ou une autre dans quelques pays de cette région.»

Économiste, analyste politique et fondateur de Wathi, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest, Gilles Yabi appelle ainsi à «changer le rapport entre les gouvernants et les gouvernés» en limitant les pouvoirs discrétionnaires des présidents et en renforçant les contre-pouvoirs. Faute de quoi, prévient-il, «les coups d’État et l’instabilité ne feront que croître sur fond de ras-le-bol populaire».

De la Guinée à la RCA, l’Afrique doit tirer les leçons de trente ans d’échecs et faire du bruit pour exiger de vrais changements. Le message vaut tout particulièrement pour le Gabon, triste archétype des dérives du pouvoir.
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