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L’acte héroïque et salutaire ayant conduit à la libération du Gabon doit être soutenu
Publié le mardi 28 novembre 2023  |  InfosGabon
Alfred
© Autre presse par DR
Alfred Nguia Banda
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Libreville – C’est la conclusion d’Alfred Nguia Banda qui, dans une analyse la semaine dernière, a fait le tour de la transition politique et d’une gouvernance démocratique.

Une Transition politique est-elle la panacée d’une gouvernance démocratique ? S’interroge Alfred Nguia Banda dans sa contribution. Le juriste et politologue explique les mobiles de la résurgence des transitions à caractère militaire en Afrique. dans son analyse, le politicien gabonais exilé en France aborde les aspects tels que l’état-pré transition, la gestion de la transition elle même et l’état post-transition des pays concernés. Il explore des éléments comme la durée de la transition politique, ses acteurs, sa typologie et ses enjeux. Il met également en exergue la différence entre les transitions politiques inclusives et les transitions politiques exclusives. Avant de saluer la politique et la stratégie mises en place par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI. Les détails…

“Les transitions politiques qui ont fait florès en 1990 avec l’organisation des conférences nationales en Afrique refont surface dans certains pays du continent dont le Gabon. Les mobiles de cette résurgence des transitions à caractère militaire peuvent elles être salutaires pour une instauration des gouvernances viables et respectueuses des Valeurs républicaines et démocratiques.

Pour aborder cette thématique, une réflexion diachronique m’imposerait intellectuellement une analyse de l’état-pré transition, de la gestion de la transition elle même voire de l’état post-transition des pays concernés.
Il faut relever que l’état des pays pré-transition revêtant un caractère baroque et ubuesque, notre production portera exclusivement sur la gestion de la transition et subsidiairement sur la période pré-transitionnelle.

Comme d’habitude, ma probité intellectuelle exige que cette analyse ne pourrait en aucun cas constituer une vérité pontificale ni une satire contre les transactions politiques ; elle est susceptible d’être contestée ou complétée par des personnes mieux qualifiées que moi. Aussi, pour analyser l’impact des transitions politiques dans les processus des gouvernances démocratiques, nous définitions d’abord le concept de transition, ensuite nous aborderons successivement sa durée, ses acteurs, la typologie et les enjeux.

Définition d’une transition politique.

Le terme de transition politique revêt un caractère polysémique. En effet, si de nos jours on parle abondamment de transition écologique, urbaine, démographique, énergétique, territoriale, notre réflexion porte sur la transition politique. Ainsi nous pouvons définir la transition politique comme une phase intermédiaire qui consacre le passage d’un pouvoir dictatorial ou autocratique à un pouvoir démocratique.

Parler de la transition politique, c’est donc parler de changement radical ou de rupture avec un pouvoir déchu. Mme Fabienne Marion l’écrit clairement : « La transition n’est pas un simple ajustement de système mais une reconfiguration fondamentale du fonctionnement de l’organisation d’un système ». Nous devons cependant nous abstenir de confondre la transition politique et la Transitologie qui est l’étude de processus de changement d’un régime politique à un autre, en l’occurrence d’un régime autoritaire vers un régime démocratique. La transitologie correspond au logos, à la doctrine et la transition politique à la praxis.

La durée d’une transition politique.

La Valeur temporelle est un facteur déterminant dans le processus des transitions politiques. Elle est souvent sujette à l’élaboration d’un projet de société novateur et à son applicabilité. En général, si la durée d’une transition politique s’étale dans le temps, elle ne doit pas cependant dépasser la durée d’un mandat politique électif. De façon empirique, une transition politique se situe entre un (1) et deux (2) ans.

A titre d’exemple, les transitions politiques mises en place lors des conférences nationales en Afrique, pour mettre fin aux régimes monolithiques, ont duré moins de deux ans.

Au Ghana, les deux transitions politiques animées par le Capitaine Jerry Rollings qui ont sonné le glas de l’autoritarisme et au Mali avec Colonel Amadou Toumani Touré n’ont pas excédé deux ans.

Au Gabon, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compagnons d’arme ont arrêté, bien qu’à titre indicatif, le délai de deux ans. Avec un détail bien agencé du chronogramme. C’est un délai très raisonnable qui ne peut susciter de polémiques inutiles. La norme temporelle étant respectée.

La typologie des transactions politiques.

Les transitions politiques peuvent revêtir deux formations.

La forme inclusive

C’est une transition politique appelée aussi transition pacte, compromis d’opportunité, attrape tout ou multilatérale. Cette forme de transition assure une ouverture aux diverses Formations politiques, à la Société civile, aux Associations et à des personnalités indépendantes.

La transition politique mise en place par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compagnons d’arme du CTRI en est la parfaite illustration. Concrètement, elle s’est manifestée par la participation des membres du Parti démocratique gabonais et ses appendices au Gouvernement et à toutes les institutions de la transition (Parlement, Cour constitutionnelle, Conseil économique, social et environnemental et dans la haute administration). Politiquement et stratégiquement, l’objectif du Général et du CTRI était de parvenir à un plébiscite, à une légitimation, à une adhésion et à un adoubement du changement aussi bien par la population que par l’élite et les partis politiques. Cet objectif a été largement atteint. Eu égard à la liesse populaire observée dans tout le pays et dans les diasporas gabonaises.

Une analyse de Sociologie politique m’invite à penser que même si le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI ne tirent pas véritablement leur LÉGITIMITÉ d’une élection, il est de bon aloi de préciser qu’ils bénéficient de ce que j’appelle une INVESTITURE populaire de fait. Par conséquent, ils disposent d’une légitimité politique qui leur confère une LÉGALITÉ juridique incontestable.

Il faut souligner que si les transitions politiques inclusives visent à rassembler le plus grand nombre, elles présentent cependant des conséquences incalculables. En effet, les transitions politiques inclusives peuvent obérer ou délester le capital de confiance accordé aux nouveaux gouvernants par les populations du simple fait de la présence des anciens responsables dans les sphères étatiques décisionnelles.

A tort ou à raison, les populations estiment que les nouveaux maîtres, en collaborant avec les anciens doivent assumer l’héritage calamiteux, les pratiques obscènes et les turpitudes de l’ancien régime. On parlerait, dans ce cas de figure, du changement dans la continuité. C’est bien dans cette situation quasi énigmatique que naissent les difficultés de cette forme de transition.

Les nouveaux maîtres doivent donc faire preuve de subtilité et de pouvoir naviguer entre les vagues politiques et politiciennes. Le Professeur Thierry Vircoulon l’écrivait à juste titre : « L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et d’espoir d’une amélioration des conditions socio-économiques, le désenchantement peut se transformer en mobilisations contestataires ».

Les transitions politiques exclusives.

Ce sont de transitions politiques à caractère militaire. Elles écartent tous les partis politiques et les acteurs civils. Très exceptionnellement, les militaires peuvent attribuer certains Ministères techniques à la technostructure notamment l’économie et les finances et aussi les Affaires étrangères pour adoucir la colère de la communauté internationale.

Cette forme de transition politique était pratiquée en Amérique latine. A titre d’exemple, au Chili sous le règne d’Augusto Pinochet après le coup d’État du 11 Septembre 1973 qui avait renversé le Président socialiste Salvador Allende ; en Argentine avec le coup d’État du 24 Mars 1976 du Général Jorge Rafael Videla qui avait destitué Mme Isabel Peron ;
Par cette forme de transition politique, toutes les institutions sont occupées par les militaires.

Les acteurs de la transition.

Le choix des Hommes, pour la réussite d’une transition politique, est un critère très déterminant. Je reprendrai à mon compte ce que disait Verdaly Mintsa Ango : « La réussite du CTRI au Gabon passe nécessairement par une volonté politique affirmée, un patriotisme avéré et surtout par la franchise, la vérité et la sincérité des Hommes et des Femmes au Président de la Transition, car c’est une période historique pour le Gabon ».

Le pilotage d’une transition politique est souvent l’oeuvre des militaires qui s’assignent comme mission fondamentale la Restauration de l’ordre et la mise en place des institutions républicaines crédibles, d’une Démocratie apaisée et d’une gouvernance viable. Les militaires peuvent jeter leur dévolu sur :

Des Hommes politiques pétris d’expérience, animés par la défense de l’intérêt général, le patriotisme et l’humilité et l’intégrité morale ; Des experts nationaux qui maîtrisent, avec érudition, le formalisme juridique, la sémantique constitutionnelle, l’Histoire, l’économie, les Finances publiques, la Sociologie politique ; Les experts internationaux. Dans les processus de transition politique, il n’est pas exclu de faire appel à des experts internationaux outillés en Droit constitutionnel. Ils travailleront avec leurs collègues nationaux.

Les enjeux des transitions politiques.

Dans les processus des transitions politiques, les enjeux reposent fondamentalement sur la future gestion de l’État et la modernisation des Institutions, notamment la mise en œuvre d’une nouvelle Constitution et d’un code électoral crédible. La mise en place d’un code électoral est aussi important que la constitution car il mentionne les outils de la transparence électorale, définit les conditions d’éligibilité, les opérations électorales, le déroulement de la campagne électorale, la constitution de bureaux de vote, le dépouillement des bulletins de vote et les résultats.

L’article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dispose : « Quand un Gouvernement viole les droits d’un peuple, l’insurrection est, pour ce peuple ou pour une portion de ce peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

A défaut de l’insurrection qui est très souvent réprimée par des régimes oppressifs, corrompus et despotiques, la puissance militaire rétablit l’ordre républicain. D’où la justification des coups d’État.

Dans le cas spécifique du Gabon, la décrépitude politique et l’autoritarisme de l’ancien régime est à reprouver avec énergie. Raison pour laquelle l’acte héroïque et salutaire ayant conduit à la libération du Gabon doit être soutenu”.
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