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Vincent Hugeux et la dérive dynastique du Gabon
Publié le vendredi 4 juillet 2014   |  Gabon Review




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Revenant sur la présidentielle anticipée de 2009, le célèbre journaliste français affirme que la dévolution dynastique du pouvoir visant à faire d’Ali Bongo le successeur d’Omar Bongo a été envisagée et préparée depuis les années 80. Retour sur une lecture passée inapeçue.


Entre témoignage et interview, les révélations du reporter du journal français l’Express, Vincent Hugeux, à l’Institut des relations internationales et stratégiques de France (IRIS), sur les conditions de l’arrivée d’Ali Bongo à la tête du Gabon détonnent. Evoquant ce qu’il qualifie d’ «imposture», il parle de coup monté, supercherie, mise en scène des autorités françaises…. «Le recours à la fraude électorale, qu’il s’agisse de procès-verbaux trafiqués, de listes électorales bidons et le recours à l’achat de vote appartiennent au patrimoine génétique et politique du Gabon», lance-t-il d’emblée, poursuivant : «Toutes les élections notamment depuis la Conférence nationale de 1990 ont été entachées de fraudes systématiques massives. Et celle de 2009 n’a évidemment pas échappé à la règle».

Se voulant factuel, il souligne : «J’avais prédit quarante-huit heures qu’Ali Bongo Ondimba sera proclamé vainqueur avec entre 40 et 45% des suffrages. C’était d’une certaine manière écrit. Il était exclu que le ministre de l’Intérieur annonce un autre résultat que celui-là car Ali Bongo Ondimba candidat du Parti démocratique gabonais, (parti au pouvoir), fils de son père évidemment bénéficiait d’une part des dix ans qu’il a passés à la tête du ministère de la Défense, il bénéficiait également d’une fortune colossale personnelle et familiale qui lui permettait de disposer de moyens sans commune mesure avec ceux de ses rivaux». Pour lui, en plus de son long passage à la tête du ministère de la Défense et du soutien de certains lobbies français, Ali Bongo Ondimba avait bénéficié de l’appui et de la connivence des présidents d’institutions gabonaises, notamment de la Commission électorale nationale autonome et permanente, la Cour constitutionnelle.

Pour autant, Vincent Hugeux estime que ce scénario participe d’une dérive monarchique entamée depuis des décennies. «L’idée monarchique ou dynastique vient de très loin. Il est toujours utile de revenir à des écrits fondamentaux comme les mémoires du fameux Jacques Foccart, le sorcier africain du gaullisme, qui sévira sous le général mais aussi sur Pompidou, moins sur Giscard, mais de nouveau sur Jacques Chirac, qui racontent qu’en 1985-86, un certain Ali Bongo demande avec beaucoup d’insistance un rendez-vous avec Jacques Chirac qui est à l’époque Premier ministre de cohabitation et il obtient ledit rendez-vous avec la solennité protocolaire demandée. En fait, il vient tester Jacques Chirac sur l’idée d’une réforme institutionnelle qui ferait du Gabon une forme de monarchie dont il serait bien sûr le bénéficiaire en tant que dauphin de son père», révèle-t-il, soulignant ; «(Son) père avait lui aussi caressé ce projet sur un angle plus traditionnel. Il avait été envisagé un temps qu’il se fit couronner roi des Tékés, (ethnie minoritaire) à la faveur de l’inauguration du chemin de fer Transgabonais, et cela lui aurait permis de glisser vers un système monarchique». «Oui il y a là, avec la victoire d’Ali Bongo Ondimba, quelque chose qui ressemble à une dérive dynastique profondément refusée par la majorité des Gabonais, ce qui jette un voile supplémentaire sur la crédibilité de ces résultats (ceux de la présidentielle de 2009 – ndlr)», conclut-il non sans souligner que le «stratagème consistant à imposer Ali Bongo comme successeur de son père a fonctionné. A quel prix ? On le verra très vite.»

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