Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Économie
Article
Économie

Visite controversée de Tidjane Thiam à Libreville : Enjeux, perceptions et réactions
Publié le jeudi 5 octobre 2023  |  Gabon Review
À
© Gabon Review par DR
À la sortie de l’audience avec le Premier ministre gabonais, Tidjane Thiam [2è à partir de la droite] avec quelques autorités gabonaises en charge de l’économie
Comment


La récente visite de Tidjane Thiam, banquier franco-ivoirien de renom et ancien directeur de Prudential, à Libreville, a été accueillie avec scepticisme. Alors que certains y voient une opportunité de renouveau économique, d’autres y perçoivent le fantôme de la dépendance passée à l’expertise étrangère. Plongée au cœur d’une controverse qui révèle autant sur l’avenir économique que sur la perception du rôle de l’étranger au Gabon.

Il n’en fallait pas plus pour susciter des interrogations au Gabon, notamment concernant le recours à une expertise étrangère. Alors que le banquier de renom, le franco-ivoirien Tidjane Thiam, ancien directeur général de la compagnie d’assurances britannique Prudential, a séjourné les 1er et 2 octobre à Libreville, des réactions se sont fait entendre pour dénoncer ce que certains qualifient de «début de la légion étrangère de la transition». Plusieurs médias gabonais et de nombreux posts sur les réseaux sociaux ont en effet laissé entendre que ce magnat des finances était au Gabon, sollicité par les nouvelles autorités de la Transition, pour relancer l’économie.

La polémique a d’autant été plus vive que plusieurs journaux d’Afrique de l’Ouest, repris par leurs confrères gabonais, ont indiqué que «l’expert ivoirien est à Libreville pour sortir «rapidement ce pays des difficultés qu’il connaît et travailler à sa relance économique», «à la demande des nouvelles autorités du Gabon».

«L’une des raisons du rejet du régime d’Ali Bongo par les Gabonais, rappelle la blogueuse Anne Marie Dworaczek-Bendome, était sa préférence marquée pour les compétences étrangères». «À peine un mois après le renversement de l’ancien système, poursuit-elle, sous la transition du général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, le Gabon semble reproduire les schémas du passé». Un reproche fait au Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) par des internautes gabonais qui, visiblement, ont «mal interprété» et «apprécié» la présence de l’Ivoiro-français en terre gabonaise.

Des allégations réfutées par des sources autorisées au ministère de l’Économie et des Participations. Arrivé à Libreville le 1er octobre, le financier franco-ivoirien a rencontré le lendemain le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avant de s’entretenir avec plusieurs membres du gouvernement. «Rien n’a été acté. Rien n’a été signé. Rien n’a été projeté» a laissé entendre une source haut placée du ministère.

«Il n’a pas été invité par le ministère de l’Économie», a rapidement réagi une source du ministère, précisant : «C’était la visite d’un investisseur potentiel. Rien n’a été acté. Rien n’a été signé. Rien n’a été projeté».

Bien que le banquier ait rencontré plusieurs personnalités du Gabon, dont le Premier ministre, le ministre de l’Économie et le ministre des Comptes publics, rien de précis ni d’officiel n’a été décidé ou annoncé à l’issue de ces discussions.

Au ministère de l’Économie, on indique que la rencontre avec M. Thiam s’est tenue à sa demande. Les tenant du ragot d’un appel au secours de Tidjane Thiam ont évoqué «l’expérience ivoirienne après le coup d’État de Robert Gueï» et «ses réussites professionnelles». Ils ont aussi argué de «la volonté du ministre gabonais de numériser les paiements pour élargir l’assiette fiscale».

Des reproches également balayés par des sources sûres de la Primature gabonaise, soulignant que Tidjane Thiam est venu à Libreville en consultant et investisseur, et non pour «gérer l’économie gabonaise».

S’il suscite des interrogations, le passage de M. Thiam à Libreville n’a, en réalité, donné lieu à aucun mandat officiel. Une source du ministère de l’Économie l’a d’ailleurs clairement indiqué : «Il n’y a aucun mandat de la République gabonaise désignant Tidjane Thiam comme Conseiller».
Commentaires


Comment