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Justice : des mises en liberté qui interrogent
Publié le vendredi 15 septembre 2023  |  Gabon Review
prison
© Gaboneco par dr
prison centrale de libreville
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Depuis le discours prononcé par le président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, en lien avec les prisonniers d’opinion, l’on assiste à des mises en liberté de personnes en détention provisoire et même déjà condamnées. De Léandre Nzué à Renaud Allogho Akoué, ces mises en liberté interrogent.

Si elles sont applaudies par leurs proches, les récentes sorties des geôles de Jean Rémi Yama, Léandre Nzué et Renaud Allogho Akoué suscitent néanmoins des questionnements. L’on pourrait dire à juste titre, d’autant que tous les trois anciens taulards étaient derrière les barreaux pour des faits de droit commun. C’est-à-dire pour des délits ou crimes soumis à des règles applicables à toutes les situations qui ne sont pas concernées par des règles spéciales ou particulières. Le leader de la coalition syndicale Dynamique unitaire, Jean Rémy Yama était-il poursuivi pour «escroquerie, abus de confiance et détournement de fonds». Des faits liés à un projet immobilier qui n’aurait jamais été réalisé, malgré d’importantes ressources financières décaissées.

De son côté, l’ex-maire de Libreville, Léandre Nzué, a eu maille à partir avec la justice pour présomption d’association de malfaiteurs, de détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux, d’extorsion de fonds, de concussion, corruption passive, de chantage, de faux, d’usage de faux et de complicité de faux. Le point commun de ces détenus est qu’ils étaient en attente de leur jugement. Particulièrement Léandre Nzué dont le dossier est pendant devant la Cour criminelle spécialisée. En ce qui le concerne, Renaud Allogho Akoué, qui menace d’ester en justice ceux qu’ils accusent de l’avoir «injustement dénoncé», était poursuivi pour détournement de fonds publics, concussion, usage de faux et blanchiment de capitaux.

Des faits pour lesquels il avait été condamné le 5 août 2022 par la Cour criminelle, réunie en session spécialisée, à 8 ans de réclusion criminelle assortis d’un an de sursis et à une amende de 10 millions de francs CFA. Mais aussi à payer une somme de 4 milliards de FCFA à l’Agence judiciaire de l’État (AJE) constituée partie civile. En détention depuis 2019, il lui restait encore 3 ans à passer derrière les barreaux. Alors que d’autres sorties des personnes poursuivies pour les mêmes faits ou presque sont annoncées, l’on pourrait se demander quelles seraient aujourd’hui la position et la situation des victimes de ces personnes. Particulièrement l’État qui a esté en justice via l’Agence judiciaire de l’État (AJE).

Si les deux premiers faisaient déjà l’objet d’une procédure de mise en liberté provisoire sollicitée par leurs conseils respectifs, il règne un flou total par rapport aux conditions de libération de Renaud Allogho Akoué, l’ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). D’autant que, du point de vue du droit, seul un décret du président du CTRI pouvait le gracier. Si tel est le cas, quand ce décret a-t-il été pris ? Alors qu’il avait lui-même annoncé l’amnistie des prisonniers d’opinion, d’aucuns se demandent s’ils en font partie. Fondamentales, ces interrogations devraient interpeller les nouvelles autorités dont les mesures prises sont scrutées par la population au nom de laquelle les décisions de justice sont rendues.
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