Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Société
Article
Société

Présidentielle 2023 / Candidature unique de l’opposition : Des modalités adaptées au contexte
Publié le jeudi 10 aout 2023  |  Gabon Review
Plusieurs
© Autre presse par DR
Plusieurs opposants gabonais face à Ali Bongo pour la 1ère fois depuis 2016
Comment


Alternance 2023 doit confronter la configuration de l’opposition aux modifications du corpus juridique, analyser les rapports de force internes, s’adapter aux évolutions de terrain et tenir compte des arrangements opérés par les acteurs.

Depuis le début du processus électoral, Alternance 2023 est pressée de toutes parts. Le Consortium des organisations de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (Coted Gabon) tente de lui indiquer la voie voire de lui imposer son rythme, au risque de semer la discorde. Sans se lasser, certains leaders d’opinion interpellent ses membres, leur recommandant de taire leurs égos pour parvenir à une candidature unique. D’autres s’autorisent à lancer des sondages, sans s’assurer de la pertinence de leurs initiatives ni de la crédibilité de leurs résultats. Pendant ce temps, les protagonistes vaquent à leurs occupations, occupant le terrain tout en évitant de se faire concurrence. Récemment, Alexandre Barro Chambrier et Raymond Ndong Sima étaient au contact des Gabonais de France, Thérence Gnembou Moutsona et Albert Ondo Ossa ont multiplié les sorties médiatiques, Mike Jocktane s’est attaqué à l’Ogooué-Ivindo, Paulette Missambo a sillonné la Nyanga et la Ngounié.

Processus particulier

Toute cette activité correspond à une ligne connue de tous : permettre à chacun de faire valoir ses idées, avant de décider. Censée avoir tiré des leçons des expériences de 2009 et 2016, Alternance 2023 devrait fonder son choix sur cinq critères : la capacité à entendre les attentes du peuple et à entrer en résonance avec lui ; la capacité à rassembler, c’est-à-dire à attirer ou s’ouvrir à d’autres forces ; la capacité à incarner et porter un projet ; la capacité d’organisation et ; la crédibilité morale ou professionnelle. Est-ce la raison pour laquelle les candidats ont été invités à se dévoiler, à y aller de façon individuelle dans un premier temps ? On peut le penser. Même si elle ne saurait être tenue pour une assurance tous risques, cette tactique permet à chacun de sentir l’humeur des populations, de sonder leur ressenti, de se faire une idée de leur état d’esprit. Bref, elle offre aux candidats l’opportunité de cerner des détails peu perceptibles au premier abord.

En prévision de la présidentielle à venir, la coalition de l’opposition doit définir des modalités de sélection adaptées au contexte. A cet effet, elle doit confronter la configuration de l’opposition aux modifications du corpus juridique. L’analyse des rapports de force internes ? Cet exercice devrait l’aider à trouver les moyens de contrebalancer la nouvelle composition des bureaux de vote. Le maillage territorial et la répartition des candidats à la députation ? Ces éléments devraient lui permettre de limiter les effets du type de bulletin de suggéré par le Centre gabonais des élections (CGE). Pour toutes ces raisons, le processus en cours pourrait se révéler particulier, différent de ceux ayant abouti à la désignation d’André Mba Obame ou Jean Ping. Si l’objectif reste le même, la loi nouvelle électorale défavorise les candidats indépendants ou ceux affiliés à des partis ne bénéficiant pas de la reconnaissance juridique. Au-delà, la jurisprudence Assélé oblige à se prémunir d’un possible coup de Jarnac. Autrement dit, elle contraint à se pencher sur les parcours des candidats et la situation juridique de leurs formations.

Climat d’incertitude

Ce décryptage du contexte montre combien la désignation du candidat unique pourrait s’avérer complexe. Il commande de ne céder ni aux déductions faciles ni aux parallèles à l’emporte-pièce. Pour ainsi dire, Alternance 2023 doit faire montre de rigueur, de méthode et de prudence. Son chronogramme ? Il doit tenir compte de celui des institutions. Or, à ce jour, ni la liste définitive des candidats à la présidentielle ni celles des postulants à la députation n’ont été publiées. Si de nombreux recours sont pendants devant la Cour constitutionnelle, le décret n° 019/PR/MI du 4 août 2023 fixant les modalités de bulletin de vote y été attaqué. Et d’autres recours pourraient suivre. C’est dire si tout ceci entretient un climat d’incertitude.

Pour autant, la prise en compte des spécificités de l’élection à venir ne doit pas rimer avec passivité. Encore moins avec inertie ou déni de réalité. En ces temps d’incertitude, tirer les leçons du passé c’est se montrer proactif. Cela suppose anticiper certaines décisions ou amener le CGE à s’adapter aux évolutions de terrain. Cela suppose aussi obliger la Cour constitutionnelle à prendre en compte les arrangements opérés par les acteurs politiques. Or, sur ces deux points, la journée de mardi 08 août courant a été marquée par un événement d’importance : le ralliement du parti Les Démocrates de Guy Nzouba-Ndama à Paulette Missambo, candidate de l’Union nationale. Deux des trois principaux partis de l’opposition déjà coalisés autour d’une personnalité ? A Alternance 2023 de l’entendre…
Commentaires


Comment