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Afrique: la tentation de plus en plus répandue du troisième mandat présidentiel
Publié le mardi 4 juillet 2023  |  RFI
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© Autre presse par DR
Afrique: la tentation de plus en plus répandue du troisième mandat présidentiel
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Le président Macky Sall a annoncé qu'il ne briguera de troisième mandat à la présidentielle de février 2024, alors que le Sénégal retenait son souffle après les violentes manifestations du mois de juin 2023. Une décision qui intervient, alors que, ces dernières années, plusieurs dirigeants africains ont cédé à la tentation de faire sauter la limitation du nombre de mandats présidentiels.

« Il est malheureux que la Constitution, qui devrait être le texte sacré des citoyens, soit réduite à une loi électorale ». déplorait en 2020 l'historien ivoirien Moritié Camara. Quelques semaines plus tôt, à la veille de la fête nationale du 7 août, son président Alassane Ouattara profitait de la traditionnelle allocution télévisée pour annoncer sa candidature à un troisième mandat. « J’avais fait part à toute la nation de ma volonté de ne pas faire acte de candidature et de passer la main à une nouvelle génération. J’avais commencé à organiser mon départ, planifier ma vie après la présidence, relancer les activités de ma fondation », avait déclaré le président sortant. Mais, des complications cardiaques ayant brutalement emporté son dauphin officiellement désigné, l'ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le chef de l'État ivoirien est revenu sur sa parole en répondant « favorablement à l'appel de [ses] concitoyens [...] dans l'intérêt supérieur de la nation ». La décision avait provoqué un vent de panique au sein de la population, grandement traumatisée par la guerre civile de 2010-2011 et ses 3 000 morts selon l'ONU, et qui opposait déjà Alassane Ouattara à son prédécesseur Laurent Gbagbo.

C'est sur la base d'une nouvelle Constitution adoptée en 2016 que le président ivoirien a justifié son droit de se présenter une nouvelle fois à la fonction suprême, ses partisans allant même jusqu'à réfuter l'expression « troisième mandat », lui préférant « premier mandat de la nouvelle République ». L'annonce a très vite conduit à des violences à Abidjan et à travers le pays, causant la mort d'une centaine de personnes et une grave crise politique. Si un dialogue politique a permis de faire tomber la tension, il n'a pas clairement tranché sur la question qu'une éventuelle future réforme pourrait soulever : la modification ou la révision de la loi fondamentale remettent-elles le compteur du nombre de mandats présidentiels à zéro ? Les réponses, beaucoup plus politiques que juridiques, s'opposent en fonction du bord sur lequel on se tient.

En Guinée et en Centrafrique, une Constitution dépassée
Garantir la paix et la stabilité du pays, l'intérêt supranational, l'appel du peuple souverain… Les arguments avancés par les chefs d'États pour toucher à la loi fondamentale sont généralement les mêmes. En Guinée, le président Alpha Condé a justifié l'adoption du nouveau texte, arguant que l'ancien en vigueur avait été rédigé en 2011 par une Assemblée de transition, et non par des députés élus : « La Guinée a besoin d’une nouvelle Constitution, parce que l'actuelle n’est pas bonne, tout le monde le sait. On a été obligé de faire des accords politiques violant la Constitution », avait-il déclaré.
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