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Le Drian en complice, Ali Bongo en chef barbare, transition et élections : ce que Ping a dit à Paris
Publié le lundi 3 juillet 2023  |  Gabon Review
Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping, le samedi 3 novembre 2018, à sa résidence des Charbonnages (Libreville).
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Jean-Yves Le Drian aurait supervisé l’attaque du QG de Jean Ping en 2016, selon les affirmations de ce dernier. Ali Bongo aurait demandé à lui trancher la tête à la hache. Lors d’un tout récent discours à Paris, Jean Ping a exprimé des doutes sur l’utilité des prochaines élections au Gabon. Évoquant l’idée si courue d’une transition dont il n’est pas le promoteur, il a souligné qu’il n’est qu’un passeur entre deux mondes, cherchant à contribuer à la solution.

Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France, aurait supervisé, aux côtés d’Ali Bongo, l’attaque du QG de Jean Ping dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016, à en croire l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 affirmant encore aujourd’hui avoir gagné contre Ali Bongo.

La tête tranchée de Ping sur un piquet et Jean-Yves Le Drian en binôme coercitif d’Ali Bongo

«Vous savez, Ali est venu dans un hélicoptère. J’ai appris ça la nuit des longs couteaux (…) Au cours de cette nuit, il est venu lui-même dans un hélicoptère Puma, avec un bazooka, assisté à l’époque par son fidèle compagnon de l’époque. Et ils ont tiré à la mitrailleuse lourde au QG, dans mon QG. Vous allez peut-être être surpris, mais il était avec Le Drian. (sic)». Gravissimes, prononcés le 1er juillet 2023 à Paris, ces mots sont de Jean Ping. S’il était moins évanescent et encore au-devant de l’opposition gabonaise, la déclaration n’allait pas manquer de provoquer le tollé et défrayer la chronique.

Clôturant vraisemblablement son séjour en France, le leader de l’opposition et militant de base du Parti gabonais du progrès (PGP) a prononcé, devant une cinquantaine d’afficionados, un discours dans un hôtel parisien. Revenant à l’occasion sur les violences postélectorales de 2016, il a raconté : «Il y a eu tant de morts, ils ont même percé les faux plafonds en pensant que j’y étais. Parce que Ali avait instruit les gens de me trancher le cou à la hache et de lester ma tête sur un piquet. Vous pensez vraiment là qu’il s’agit d’un être humain, d’un homme normal ?»

«Des élections, pour quoi faire ?»

Plus de la moitié de son discours de 15 minutes était consacrée à féliciter la diaspora pour son engagement depuis 2016, l’encourageant à continuer le combat et à rester unie. Jean Ping ne s’est pas moins prononcé sur les élections tout prochainement organisées au Gabon.

«À propos des élections annoncées, je voudrais partir de la question préjudicielle suivante. Dans le contexte sociopolitique qui est celui du Gabon d’aujourd’hui, des élections, pour quoi faire ? Des élections pour qu’il y ait encore des tueries pour paralyser davantage le pays, pour combien de morts encore ? Vous savez bien que s’ils programment les élections, ce n’est pas pour les perdre. Même s’ils les perdre, comme ça a toujours été le cas, les vainqueurs sont déclarés vaincus et les vaincus sont déclarés vainqueurs. La question des élections programmées divise aujourd’hui les Gabonais. C’est sur la base de ce clivage compréhensible qu’est certainement née l’idée d’une indispensable transition», a-t-il laissé entendre.

La transition en question

Ainsi, a-t-il également été amené à aborder la question de la transition, insinuée ces derniers temps par certains médias et hommes politiques gabonais. «Si la transition a pour objectif de refaire le Gabon et de pacifier le pays, je dirais oui, je suis prêt. Allons-y avec tous les Gabonais de bonne volonté, les PDGistes patriotes y compris. (…) Moi, je ne souscrirais pas à une transition. Je ne souscrirais à une transition que si celle-ci a pour objectif central de refaire le Gabon, réconcilier les Gabonais et jeter les bases d’une nouvelle République assise sur des valeurs universellement partagées et donc acceptables par les Gabonais», a expliqué l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine.

Précisant qu’il n’était pas à l’origine de cette idée de transition, Ping a spécifié : «Vous comprenez donc que n’étant pas le promoteur de cette idée a priori séduisante, je ne puis ici et maintenant m’étendre outre mesure.»

Passeur entre deux mondes. Pas du tout homme providentiel

Comme lassé et ne laissant rien entrevoir sur l’avenir, Jean Ping a souligné que tout ce qu’il souhaite, c’est de voir son pays se reconstruire et redevenir digne d’envie. «C’est la mission que je me suis assignée depuis 2016, lorsque je m’étais présenté à l’élection présidentielle pour laquelle vous m’avez majoritairement élu. Je ne suis pas un homme providentiel. En tout cas, ce n’est pas comme cela que je souhaite être perçu.»

Presque messianique, avec un air d’au revoir, un peu avant le chant de l’hymne national ayant clôturé le petit meeting, le leader de ce qu’il reste de la Coalition pour la nouvelle république (CNR – regroupement des personnalités et partis politiques de l’opposition dirigé par Jean Ping), il a lancé : «Je ne suis qu’un passeur entre deux mondes. Un passeur entre deux mondes. Le monde d’hier que nous souhaitons tous dépasser, et le monde de demain que nous souhaitons construire ensemble. J’estime que si quelque part j’ai été le problème, je vais aussi être la solution, contribuer à la solution.»
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