Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Gabon    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Face à Face-Gouvernement-CPG: « Il est absolument nécessaire que la signature de l’Etat soit honorée et elle le sera » (Premier ministre)
Publié le vendredi 27 juin 2014   |  Primature


Le
© Autre presse par DR
Le professeur Daniel Ona Ondo,premier ministre.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Lors de la rencontre qui s’est déroulée, le 27 juin 2014 à Libreville entre le Premier ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo et les membres de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG) conduits par leur président, Mme Madeleine Berre, il s’est agi pour le Chef du gouvernement, à travers son adresse ci-dessous en direction des opérateurs économiques, d’appeler à un rétablissement de la confiance entre l’Etat et les chefs d’entreprises.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Madame la Présidente de la Confédération Patronale Gabonaise,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises,

Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterai à l’entame de mon propos, vous présenter les membres du Gouvernement qui m’accompagnent à cette rencontre. Je voudrai aussi vous dire tout le plaisir qui est le mien et celui des Ministres qui m’accompagnent, d’être ici, parmi vous. Le Gouvernement que je dirige accorde, comme vous le savez Madame le Président, une grande importance au dialogue Public-Privé, convaincu de sa nécessité et de son utilité dans la réalisation des objectifs de développement du Gabon. C’est donc avec promptitude que j’ai répondu à votre invitation, à venir échanger avec vous.

Je vous en remercie chaleureusement.

Il ne vous a pas échappé, à l’écoute de ma Déclaration de Politique Générale d’Avril dernier et au vu des initiatives et des actions de mon Gouvernement, que je privilégie aussi la voie de la concertation et du Dialogue, qui me semblent la plus pertinente, non seulement pour asseoir un climat social apaisé, mais aussi pour faire avancer les réformes nécessaires.

Je souhaite que ce soit le point de relance d’une collaboration et d’une coopération plus étroite et plus régulière entre l’Etat et les Chefs d’Entreprises. Car je reste intimement attaché au dialogue et à la concertation avec le monde du travail dans son ensemble, et particulièrement avec les investisseurs. C’est de ces rencontres, occasion d’échanges directs et francs, que déboucheront des solutions à nos problèmes.

Madame la Présidente,

Mesdames, Messieurs,

Vous avez les interrogations. Il s’agit de questions difficiles. Il s’agit parfois des malentendus ou des incompréhensions. Je ne doute pas de leur légitimité. C’est pourquoi je souhaiterais que nous les abordions, sans langue de bois, sans passion, et essayer, ensemble, d’apporter des réponses, clarifier des zones d’ombres et taire des éventuelles inquiétudes.

Vous avez des attentes. Nous en avons aussi. De leur satisfaction dépend celle de nos intérêts respectifs, mais dépend surtout, le bien-être de nos populations, pour lequel chacun dans notre rôle, nous contribuons.

Pour ma part et sans entrer dans les détails, je retiens deux types de préoccupations : les premières sont conjoncturelles, les secondes structurelles.

Au plan conjoncturel, vous attendez principalement de l’Etat l’apurement des arriérés et le remboursement de la TVA.

Au plan structurel, vous souhaitez l’accélération des réformes dans plusieurs domaines, sans être exhaustif, je citerai :

1- La fiscalité, pour la rendre plus incitative, plus efficace et en faveur de l’investissement des entreprises, l’entrepreneuriat et le développement des PME- PMI ; pour faire baisser la pression fiscale sur les entreprises et mieux réguler les contrôles fiscaux.

2- Le cadre des affaires, avec l’amélioration du fonctionnement du guichet unique.

3- L’adoption d’un cadre législatif pour les partenariats publics-privés.

4- L’employabilité de la main-d’œuvre gabonaise et, notamment, des jeunes.

5- Une réforme du dispositif de prévoyance sociale (CNAMGS et CNSS), qu’il s’agisse de la couverture des risques santé, des prestations familiales ou de la retraite.

6- L’amélioration du fonctionnement de l’Administration.

Au final, de l’Etat, vous attendez l’instauration d’une meilleure gouvernance, d’avantage de transparence et plus de performance.

Madame la Présidente,

Ces difficultés ci-dessus énoncées sont liées à plusieurs facteurs cumulés, au rang desquels :

- L’immensité, la multiplicité et l’urgence des indispensables grands travaux d’infrastructure, l’une des fondations de notre Plan Stratégique Gabon Emergent, et qui du coup, pèsent sur le pilotage et la gestion des marchés publics.

- Notons ensuite, un léger tassement des activités économiques au cours du premier semestre 2014, avec ses conséquences sur les recettes budgétaires.

- Sont responsables également, les dysfonctionnements dans la gestion de la commande publique et l’exécution de la dépense, liés à nos processus, parfois inadaptés, ou à nos modalités de gouvernance.

- En cause, de même, les retards dans les paiements liés au déroulement de l’audit nécessaire, lancé fin 2013, et qui a permis de relever diverses fraudes, illégalités et dysfonctionnements et à constater que des créances d’un montant de 654 Mds n’étaient pas réellement dus.

- Citons encore la nécessité de préparer une loi de finances rectificatives pour réorienter nos crédits, en vue du financement de la Stratégie d’Investissement Humain, cadre de concertation du nouveau Pacte social, voulu par le Président de la République, Chef de l’Etat. Je rappelle qu’il s’agit de lutter contre la pauvreté, la précarité, l’exclusion et les inégalités, combat pour lequel les entreprises gabonaises ont un rôle majeur à jouer.

Les difficultés que vous évoquez, je l’admets, contrarient de manière significative nos objectifs de croissance et lutte contre la pauvreté.

A l’heure où nous avons plus que jamais besoin d’un secteur privé plus dynamique, plus d’investissements, plus de développement des PME-PMI pour la diversification de notre économie, le Gouvernement ne saurait par conséquent, rester insensible et ne pas en tenir compte, dans ses orientations de politique économique et budgétaire.

Je tiens à vous rassurer, Mesdames, Messieurs les opérateurs économiques de la détermination du Gouvernement à relever ses défis.
Je tiens à vous assurer de ma très ferme volonté et de celle de mon Gouvernement, à assainir, très rapidement et avec votre concours, la situation. Car, nous devons faire en sorte que la confiance mutuelle et la confiance dans l’avenir soient raffermies. Car il est absolument nécessaire que la signature de l’Etat soit honorée et elle le sera. Je puis déjà vous annoncer que dans le cadre de la loi des finances rectificatives, le Gouvernement va entreprendre l’apurement significatif des arriérés de paiement et procéder au remboursement de la TVA.

Madame la Présidente,

Mesdames, Messieurs,

Dans ma déclaration de Politique Générale, j’avais clairement indiqué que le nouveau Pacte social voulu par le Président de la République, n’était ni une alternative, ni encore moins, un reniement à notre volonté réformatrice du pays.

Un tel engagement signifiait clairement que j’inscrivais mon action dans l’accélération du rythme d’exécution du Plan Stratégique Gabon Emergent, en vue de booster la croissance économique, déterminante pour la réduction de la pauvreté.

La mise en œuvre du Pacte social et plus généralement de notre stratégie d’investissement humain, ne se fera pas au détriment de la sauvegarde de nos équilibres macro-économiques, conformément à la vision que porte le Président de la République, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA.

Mesdames et Messieurs les entrepreneurs,

Comme nous l’avons fait ces dernières années, nous accélérons les reformes, tout en veillant au renforcement des fondamentaux de gestion des finances publiques. Nous privilégions désormais la « bonne dépense » en matière d’investissement, en veillant toutefois à les rendre compatibles avec nos capacités administratives de gestion et de suivi, qu’ils seront mieux développées.

Nous le ferons dans les domaines des infrastructures et de l’industrie dont les résultats commencent à être visibles ; nous le feront aussi dans l’investissement humain.

A cet égard, l’exigence d’accélération de projets du PSGE avec l’implication plus marquée du secteur privé, commande la mise en place d’un cadre général légal dédié aux Partenariats Public Privé (PPP). Le Gouvernement s’y attèle et je demande au Ministre en change de la Promotion de l’investissement, d’en accélérer le processus en vue de son examen et son adoption par le Gouvernement dans un avenir proche.

Parce qu’il nous faut toujours veiller à la bonne tenue de nos principaux indicateurs macroéconomiques, nous nous emploierons à concentrer nos efforts en matière d’amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, en passant par la modernisation de l’administration. Celle-ci doit, plus que jamais, jouer le rôle de facilitateur et de garant de la compétitivité et du développement des activités des entreprises.

Il nous faut aussi veiller à l’efficacité et à l’équité de notre système fiscal.

De ce point de vue, je voudrais vous rassurer sur le but visé par les réformes en cours.

Celles-ci ne visent nullement à encourager, ce qui serait une aberration économique, un quelconque harcèlement fiscal. La parafiscalité sans fondement économique et juridique, doit absolument être bannie. Tout comme je demande au Ministre de l’Economie, de s’assurer d’un meilleur encadrement des contrôles fiscaux.

Les réformes fiscales ne tendent pas à accroitre la pression fiscale. Elles visent au contraire à faire en sorte que l’impôt soit mieux payé et ceci, selon des normes et des critères de rationalité connus, acceptés et parfaitement établis. L’accord de service pour le renforcement de notre système fiscalo-douanier, que nous venons de signer avec la Banque Mondiale, s’inscrit dans cette logique.

Ce souci de construire un environnement juridique, propice à la bonne pratique des affaires guide également notre action dans le domaine de l’emploi, de la législation du travail et de la formation.

En recevant le 9 mars dernier l’ensemble des regroupements des organisations professionnelles des travailleurs, je les ai invités à co-animer avec le Gouvernement, un dialogue social permanent et exclusif. Un dialogue social qui privilège l’échange à l’affrontement, les propositions de bon sens à la surenchère, l’anticipation au règlement des conflits.

Je profite de cette tribune pour vous inviter également, dans le cadre du tribalisme, au même dialogue.

Le Ministère en charge du travail est activement engagé sur la mise en œuvre de différents chantiers dont l’objet est de corriger certaines rigidités du marché et de la légalisation du travail, sans que cela nuise à la formation, l’employabilité et la sécurité des travailleurs au Gabon.

§ Ainsi, nous allons nous atteler, avec vous, à la modification substantielle du code du travail dont l’anachronisme et la caducité de certaines dispositions semblent clairement établis.

§ Nous avons également, à ouvrir ensemble, le chantier de la révision, dans certains cas et de la négociation, dans d’autres cas, des conventions collectives. Le Gouvernement est prêt à jouer le rôle d’arbitrage impartial qui est le sein dans ce cadre.

De ces réformes auxquelles je souscris, nous escomptons une amélioration de l’environnement des affaires, un renforcement de la confiance, la création d’activités et de richesses, la baisse du chômage, la baisse de la pauvreté et de la précarité et la réduction des inégalités.

Mesdames et Messieurs les entrepreneurs du Gabon,

Je voudrais vous persuader que le développement du secteur privé est au cœur des préoccupations des Plus Hautes Autorités de notre pays.

Parce ce que c’est à lui de prendre progressivement le relais de l’Etat, dans la production de richesse et l’emploi. Parce que c’est lui qui rendra possible l’indispensable restauration de notre économie, pour une croissance et un développement durables.

De même que l’ambition du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo ONDIMBA, celle de faire du Gabon un pays émergent ne saurait se réaliser en dehors du socle économique naturel de l’entreprise gabonaise qui forme, recrute et réinvestit ; de même, nos entreprises ne peuvent survivre et prospérer sans l’accompagnement et la protection bienveillante de l’Etat.

Nous avons besoin des chefs d’entreprises pour relever les défis du Gabon. Les chefs d’entreprises ont besoin, quant à eux, du soutien et de l’accompagnement de l’Etat. Ils l’auront.

Nous devons nous inscrire dans un partenariat « gagnant gagnant » car c’est ensemble, que nous restaurerons la confiance réciproque, garante d’un avenir prospère et solidaire.

C’est pourquoi mon Gouvernement est disposé et vous invite, pour qu’ensemble, nous mettions en place cadre de concertation bipartie (Etat-Entreprises) pour traiter des questions de croissance, d’environnement des affaires, de commande publique ou de fonctionnement de l’administration.

Nous pourrions de même envisager, ce qui est souhaitable, l’instauration de cadre de concertation tripartite (Etat, patronat, partenaires sociaux), lorsqu’il s’agira d’aborder les questions sociales : conventions collectives, droit du travail, prévoyance sociale, formation…

C’est à la mise en harmonie de nos intérêts réciproques au service du Gabon et des Gabonais que je vous invite tous, Madame le Président, Mesdames, Messieurs les opérateurs économiques, à travailler ensemble.

Je vous remercie.

Junior MBOULET

 Commentaires