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Kako Nubukpo : « Je suis candidat à la succession de Vera Songwe à la tête de la CEA »
Publié le dimanche 19 mars 2023  |  Jeune Afrique
L`économiste
© Autre presse par DR
L`économiste Kako Nubukpo
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Franc CFA, crise bancaire, urgence climatique, Zlecaf… L’économiste et ex-ministre togolais, actuel commissaire de l’Uemoa, livre son analyse sur les grands dossiers économiques du moment. Et annonce au passage sa candidature à la succession de la Camerounaise Vera Songwe à la tête de la Commission économique pour l’Afrique.

À 54 ans, le Togolais Kako Nubukpo est l’un des économistes africains les plus connus du grand public. Il le doit avant tout à ses prises de position, qui depuis une dizaine d’années, ont relancé le débat sur la réforme du franc CFA. Après avoir été ministre de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques au début des années 2010, puis responsable de l’économie numérique au sein de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), il est actuellement Commissaire de l’Uemoa chargé de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement.

Mais cet infatigable défenseur de la souveraineté du continent voit plus grand, et ambitionne désormais de succéder à la Camerounaise Vera Songwe à la tête de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies. Une candidature que le président Faure Essozimna Gnassingbé a décidé de soutenir officiellement auprès des Nations unies. Grand invité de l’économie RFI-Jeune Afrique de ce mois de mars, il revient sur les grands dossiers des dernières semaines, dans des analyses toujours teintées d’une vision politique.

Jeune Afrique : Après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), la 16e banque américaine, faut-il craindre une crise financière mondiale ?

Kako Nubukpo : Cette crise financière qui commence pourrait nous ramener en 2008. C’est inquiétant parce que nous n’avons jamais été aussi faibles puisque nous avons dépensé toutes les ressources pour faire face à la pandémie de Covid. Donc, il y a certainement de l’incertitude, y compris pour l’Afrique.

La hausse des taux d’intérêt pour juguler l’inflation, est-elle aussi une menace pour les économies africaines ?

Clairement, car c’est un renchérissement du coût du financement. Dès qu’il y a une montée des taux, mécaniquement, il y a une réduction des demandes de crédit et, comme nous vivons une période où l’économie est convalescente, ce n’est pas simple. Avec ce qu’il se passe, les banques centrales pourraient être amenées à revoir leur politique de hausse des taux.

Est-ce que le franc CFA est un rempart contre l’inflation ?

Oui, car quand on a des francs CFA dans son porte-monnaie, on a en fait de l’euro, du fait de la parité fixe entre les deux monnaies. Mais je crois qu’il faut regarder la trajectoire des pays dans la durée, et je n’ai pas l’impression que les Ghanéens ou les Bissau-Guinéens, qui n’utilisent pas le franc CFA pour leurs échanges, vivent moins bien que les Togolais.

Pourquoi la réforme du franc CFA n’avance-t-elle pas en Afrique de l’Ouest ?

Parce qu’il y a deux approches. Celle portée par le CFA − l’Uemoa −, qui dit que la monnaie est neutre, qu’elle n’a pas d’impact sur l’activité et prône une gestion monétariste. Le seul objectif de cette politique est la lutte contre l’inflation. Et puis, il y a la tradition des pays anglophones comme le Ghana et le Nigeria, qui se laissent la possibilité d’utiliser la planche à billets pour activer l’économie. Il n’y a donc pas de convergence autour de ce que pourrait être une monnaie pour la Cedeao. Et on ne pose pas la question de fond : que veut-on faire en termes de solidarité entre les États de la zone ?
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