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Une pétition pour la mort de la Françafrique
Publié le jeudi 26 juin 2014   |  Gabon Review




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Le père Ludovic Lado, Jésuite et panafricaniste, initie une pétition pour la fin des réseaux affairistes et mafieux qui, trop souvent, dictent les relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique noire : la Françafrique.

Si certains dirigeants des anciennes colonies françaises d’Afrique clament tirer leur pouvoir du soutien de Paris et particulièrement de certains réseaux affairistes, le père Ludovic Lado entend mettre fin à cet état de fait. Il vient d’initier une pétition pour sortir son peuple de cette situation asphyxiante.

La pétition

Destinée aux chefs d’État et Parlements des anciennes colonies françaises, aux organisations sous-régionales (UEMOA et CEMAC), aux ambassades françaises installées dans ces pays et au chef de l’État français, cette invite qui fait suite aux promesses grandiloquentes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, contribuera selon son instigateur, «à la résignation d’un système perfide qui depuis des décennies torpille les aspirations légitimes à la liberté et à la prospérité des Africains francophones». «La France fait ce qu’elle veut dans ses anciennes colonies à cause de notre indifférence inconsciente et de nos divisions. Elle sait qu’elle trouvera toujours quelques nègres prêts à trahir la cause africaine pour quelques avantages égoïstes. Ainsi se perpétue notre servitude. Les Africains doivent encore faire des sacrifices pour mériter la liberté et la justice», a déclaré le père Jésuite Ludovic Lado, sur le site des pétitions citoyennes www.secure.avaaz.org/fr/petition.

«Nous devons l’y contraindre. C’est aux Africains qu’il revient d’abolir la Françafrique une fois pour toutes à travers un mouvement d’ensemble aux dimensions régionale et continentale. Les anciennes colonies de la France peuvent et doivent se passer de la France pour accéder à la vraie indépendance, s’ils veulent qu’un jour leurs enfants goutent à la liberté et à la justice. Vous êtes invité à signer cette pétition pour que les pays concernés initient le processus qui mettra un terme à toute coopération entre la France et ses anciennes colonies, le temps que ces dernières reprennent leur destin en main», a-t-il poursuivi avant de préciser ne rien avoir contre la France et d’inviter les Français qui partagent ce combat à signer cette pétition pour dire non à une prospérité faite avec le sang des Africains. «C’est un combat pour le droit des peuples africains à la souveraineté politique et économique, condition de leur liberté et de leur prospérité. Le premier pas vers cette souveraineté est l’abolition du FCFA, ce simulacre de monnaie qui est l’incarnation par excellence de notre servitude», a conclu Ludovic Lado.

Le concept

Détournement de l’expression France-Afrique inventée en 1955 par le premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, pour définir les bonnes relations qu’il entendait établir avec la France, le vocable Françafrique a été forgé et vulgarisé par l’un des fondateurs de l’association Survie, François-Xavier Verschave, auteur de plusieurs livres sur le sujet. Celui-ci décrivait la Françafrique comme «une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisé sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d’interdire l’initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie». Pour François-Xavier Verschave, aujourd’hui décédé, les origines de ce système politico-mafieux remontent aux indépendances accordées, en 1960, aux colonies françaises d’Afrique noire par le général De Gaulle, non sans créer les «réseaux Foccart» pour la préservation des intérêts de la France dans les pays «libérés».

Au Gabon, l’opinion publique, et même une bonne frange de la classe politique, est persuadée que ce lobby est à l’origine du maintient au pouvoir d’Omar Bongo pendant plus de quarante ans et que son fils et successeur, Ali Bongo, en a bénéficié, par l’entremise de Nicolas Sarkozy, Robert Bourgi et autres, pour accéder au pouvoir. Une idée confortée d’une certaine manière par le film documentaire du réalisateur Patrick Benquet «Françafrique, 50 années sous le sceau du secret» dans lequel «des hommes en charge des plus hautes responsabilités officielles ou officieuses durant ces cinquante dernières années, révèlent l’histoire tumultueuse d’un monde secret, où en dehors de tout contrôle parlementaire ou gouvernemental, tous les coups sont permis.»

L’on note que l’expression Françafrique s’applique avant tout aux anciennes colonies de la France situées au sud du Sahara et ne concerne pas les anciennes possessions françaises du Maghreb.

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