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Élections : la proposition de revenir aux scrutins à un tour fait débat
Publié le mardi 28 fevrier 2023  |  Le Nouveau Gabon
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© Autre presse par DR
Centre gabonais des élections:L’élection du nouveau président ce vendredi
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Le Gabon ne devrait pas vivre des élections à deux tours cette année. Lors de la concertation politique majorité-opposition qui s’est achevée le 23 février 2023, les participants ont proposé la modification de l’article 4 de Constitution afin de revenir à des élections présidentielles et parlementaires à un tour. Cette demande figure dont dans la liste des propositions issues de ces assises que le président de la République, Ali Bongo, s’est engagé de traduire dans le droit positif du pays.

Aux yeux de certains gabonais, cette perspective apparait comme un recul démocratique. Mais pour les partis présents lors de la concertation politique, il s’agit plutôt d’une proposition responsable et réaliste qui vient répondre à l’ambition des autorités de réduire les couts des élections au Gabon. « Une élection à deux tours coute cher, il faut le reconnaitre », indique Théophile Makita Niembo, président du Rassemblement pour l’alternance pacifique et l’indépendance démocratique (Rapid).

Réductions des couts et des délais

En effet, selon les projections officielles, sans cette réforme, les trois élections (présidentielle, législatives et locales) prévues cette année devraient couter une centaine de milliards de FCFA au pays. Dans un contexte de crise, les autorités estiment que les économies induites par le retour aux élections présidentielles et parlementaires à un tour devraient permettre de réaliser des projets pour le pays.

La réduction du temps consacré à l’organisation des élections est aussi évoquée. « Il y a des pays où il s’est écoulé plusieurs mois entre le premier et le second tour. Et pendant toute cette période, le pays est crispé, cristallisé et la crise s’installe. Tout ceci a conduit à des affrontements y compris armés. Or notre pays n’en a pas besoin. Nous avons donc fait le choix responsable de revenir à une élection à un tour », a affirmé le Premier ministre, Alain Claude Bilie By Nze, au cours d’une rencontre avec la presse le 24 février dernier.

Par ailleurs, d’après le chef du gouvernement, il est difficile dans une élection à deux tours de tout organiser en 10 jours après les résultats du premier tour comme prévu par les textes. Notamment, remobiliser l’administration, les électeurs, redéployer les urnes, retourner les bulletins, redéployer les enveloppes sur le territoire et mener la campagne. « Au Gabon, 9 provinces à parcourir en 10 jours ce n’est pas possible. Donc, nous avons pensé qu’il n’était pas indispensable, de fixer dans le texte des éléments qui pouvaient être porteurs de distraction et de difficultés », explique le chef du gouvernement. Et de poursuivre : « dans les pays où les élections sont à deux tours, 80% de ceux qui sont élus sont ceux qui sont arrivés en tête au premier tour. Car, au premier tour on choisit et au second tour, on élimine ». Un avis également partagé par Théophile Makita Niembo.

Questions

Cependant, pour une partie de l’opposition gabonaise et de la société civile, ces raisons ne sont pas convaincantes. « À qui veut-on faire croire que la question budgétaire justifie le recul de la démocratie qui caractérise cette décision ? Les motivations sont ailleurs. Le Gabon n’a-t-il pas organisé une CAN en 2017 alors le Gabon n’était pas programmé pour ? Combien de stades ont été construits pour deux CAN en 5 ans d’intervalle qui croupissent dans la misère ? Quel est le rythme d’emprunts pour des projets moins importants que l’instauration d’une réelle démocratie qui va assainir le climat social délétère même pour les investissements ? La majorité redoute juste la défaite de leur champion et évite les recours », soutient par exemple Marc Ona, un acteur de la société civile.

La décision de passer des élections présidentielles et parlementaires à deux tours avait été prise lors du dialogue politique d’Angondje en 2017, puis traduit en texte dans la constitution du pays.
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