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Pont sur la Banio : des questions en suspens
Publié le mardi 24 juin 2014   |  Gabon Review


Le
© Autre presse par DR
Le pont sur la Banio, au jour de son ouverture au trafic.


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D’un coût de 82,73 milliards de francs CFA pour une longueur de 520 mètres et un tablier de 20 mètres de large ne permettant que le croisement de deux automobiles, le pont sur la Banio, inauguré le 20 juin dernier, n’en finit plus de susciter des commentaires. Considéré comme l’une de trois composantes d’un projet intégré et articulé comprenant également un port en eau profonde et une autoroute, cet ouvrage fut évoqué pour la première fois en en 1958. La première étude préliminaire de faisabilité fut réalisée en 1976 puis remise à jour en 1984 et plus récemment en juin 2003.

C’est donc un pan d’un vieux projet, tenu pour le potentiel second vecteur de développement et d’intégration national après le chemin de fer Transgabonais qui vient de devenir réalité. Construite de façon isolée sans les deux autres composantes du projet initial, cette infrastructure est diversement appréciée. Certains observateurs estiment que son coût est trop élevé sinon exagéré pour ses caractéristiques.

En effet, dans un document officiel publié, en PDF, par icafrica.org et daté de 2007, on note que ce pont devait initialement mesurer «300 mètres de long et comprendrait 2 ou 4 voies. Selon l’option retenue, le Consultant estime que les coûts varieront entre 5 et 10 millions d’euros», soit près de 3,25 milliards de francs pour l’option à deux voies et le double (6,5 milliards de francs CFA) pour quatre voies. Si la longueur du pont a presque doublé entretemps, on ne comprend pas très bien qu’en sept ans son coût ait été multiplié par 25 pour l’option retenue portant sur deux voies. Ce qui renvoie à un texte publié en juillet 2013 dans le magazine Nouvelle Afrique Economie, signé par un certain Mulund Wane Issangue de Divoku qui parle de «surfacturation» au sujet de cet ouvrage. Rappelant que les grands travaux lancés par Ali Bongo le 16 juillet 2010 à Mayumba comprenaient «le bitumage de la route Tchibanga-Mayumba, longue de 106 kms, projetée à l’origine à 2×2 voies ; la réhabilitation de l’aéroport de Mayumba et sa mise aux standards internationaux ; la construction du pont sur la Banio ; et la construction d’un port en eaux profondes : projet qui apparaît aujourd’hui comme un leurre, une entourloupe politique de plus», l’auteur se demande comment comprendre que «Monsieur Ali Bongo ait détourné, en plus de ce qu’ils ont déjà sa famille et lui, plus 700 milliards de Francs CFA, représentant plus que la somme de 232 milliards de Francs CFA (466 millions de dollars US) utiles au financement des travaux du port en eaux profondes de Mayumba. Comment comprendre que le ‘’gouvernement de Libreville’’ peine à trouver 232 milliards de Francs pour un projet aussi utile au pays, alors qu’il existe des mécanismes de financement favorables au Gabon, au regard de ses richesses ? Est-il sincère le ‘’gouvernement de Libreville’’ ?»

Dans un autre ordre d’idées, parmi les différents commentaires enregistrés çà et là après l’ouverture du pont, on note, récurrent : «Cette passerelle (…) est trop basique par rapport au rôle qu’elle est appelée à jouer dans le futur, à savoir valoriser les potentialités de la région». D’autres affirment que la construction de ce pont n’a nullement tenu compte des contraintes de demain, notamment les fréquences d’exploitation avec des camions poids lourds remorquant des grumiers, des portes containers, des portes-voitures et autres charges en partance pour ou en provenance du futur port. «Les dirigeants du Gabon au-delà de fredonner émergence ici et là, continuent à voir et à penser petit pour le pays alors qu’ils devaient penser grand et se projeter dans 50 ans. Car comment comprendre qu’on puisse se satisfaire d’un tel ouvrage malgré le lourd et intense trafic qu’il attend accueillir dans le cadre de l’exploitation du port de Mayumba», s’interroge Laure Patricia Manevy, journaliste au mensuel la «Nouvelle République».

A sa suite de cette jeune journaliste, d’autres interrogations fusent : le port en eau profonde Mayumba est-il toujours d’actualité quand on sait que cette zone a été classée en parc national ? Si non, le pont sur la Banio revêt-il toujours la même importance économique ? Qu’en est-il de l’autoroute prévue dans le projet initial ? A quoi serviront les rails qui longent le pont ? Et pourquoi le projet initial n’a jamais vu le jour ? Autant de questions qui méritent d’être examinées….

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