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Comme un jeu de vases communicants
Publié le mardi 24 juin 2014   |  Gabon Review


Jacques
© Autre presse par DR
Jacques Adiahenot et Jean Ping hôtes du directoire de l’Ex Union nationale


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Arrogance, tendance hégémonique, traitement inégal de ses alliés…. Telle semble être la ligne de conduite du PDG, qui ne cesse d’enregistrer des défections depuis 2009. Pendant ce temps, l’opposition s’organise. Une nouvelle plateforme devrait même incessamment voir le jour

«Venez rejoindre la grande famille de la majorité pour la construction d’un large rassemblement pour un Gabon fort et dynamique», lançait Ali Bongo le 31 mai dernier lors de la Convention des partis de la Majorité républicaine. «Dessinons (…) ensemble, les contours de ce que sera notre avenir (…) Ce à quoi, je vous invite tous à travailler ardemment», ajoutait-il le 6 juin dernier lors de la signature du «Pacte social».

Depuis quelques jours, il semble que cet enthousiasme soit découché par les initiatives de l’opposition. Non seulement, une délégation composée de Jean Ping, Jacques Adiahénot, Jean Eyéghé Ndong, Jean Ntoutoume-Ngoua et Joël Nzegouma Ngouenini s’est récemment rendue à Franceville, réputé être le fief naturel d’Ali Bongo, mais en plus de nombreuses dissonances voire des contestations sont apparues au sein des partis signataires du «Pacte social». Plus significatif, des tractations de couloirs ont lieu en ce moment afin de parvenir à la mise en place d’une plateforme de l’opposition. Autrement dit, pendant que le «Pacte social» est chahuté au sein des partis signataires, l’opposition se concerte. Le plus inquiétant pour la majorité est qu’il se murmure qu’il pourrait y avoir de grosses surprises. Autrement dit, certains de ses supposés membres pourraient se retrouver bientôt de l’autre côté. Pour Ali Bongo se pose ici la question du traitement réservé à ses alliés depuis bientôt cinq (5) ans.

Dans un environnement où les alliances sont d’abord affaire d’intérêts, le partage ou tout au moins le traitement des alliés est une question essentielle. Avec la constitution annoncée d’une plateforme de l’opposition, elle devient préoccupante : en quatre (4) gouvernements, Ali Bongo n’a jamais consenti de portefeuilles ministériels qu’au seul Centre des libéraux réformateurs (CLR), ignorant royalement les autres composantes de la majorité présidentielle ; que ce soit lors des législatives de 2011 ou les locales de 2013, le PDG s’est voulu hégémonique, refusant toute concession à ses alliés, quitte à favoriser la naissance de chambres introuvables. Désormais, les conseillers d’Ali Bongo doivent réfléchir aux voies et moyens de rassurer leurs alliés et partenaires.

Une tâche qui s’avère d’autant plus compliquée que les origines du leader du CLR et ses liens avec Ali Bongo tendent à accréditer l’idée d’une «préférence familiale». Comment justifier la non-présence de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) dans le premier gouvernement du septennat en cours quand on sait que son leader naturel, Didjob Divungui Di Dinge, avait, lors de la présidentielle anticipée, observé une «neutralité» bienveillante ? Comment comprendre que le poste de vice-président de la République ait anticonstitutionnellement été gelé alors que son dernier titulaire n’a, jusque-là, rien fait qui puisse contrarier les plans d’Ali Bongo ? Pourquoi le Rassemblement pour le Gabon (RPG) qui apporta un soutien franc au premier gouvernement mis en place sous Ali Bongo n’en n’a jamais bénéficié ? Pourquoi le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) qui sert de rempart à l’avancée de l’opposition dans la province de l’Ogooué-Ivindo et singulièrement en pays Kota n’a jamais été récompensé ? Et comment interpréter le fait que son secrétaire général, Alain-Claude Billié-by-Nzé, fut débauché par le PDG une fois nommé porte-parole de la présidence de la République ?

Errements du passé

De toute évidence, les doutes, suspicions voire ricanements suscités par les appels d’Ali Bongo au rassemblement se justifient par l’expérience du passé. «Le PDG a (…) la présidence du Sénat, de l’Assemblée nationale, de la Primature et de toutes les institutions», dénonçait, du reste, le président du CLR, en décembre dernier, recommandant : «Il est logique et souhaitable de penser aux autres». Bien que Jean-Boniface Assélé soit depuis rentré dans le rang en contrepartie du poste de 1er adjoint au maire de Libreville et d’un maroquin assez inédit, aucun leader de parti membre de la majorité de renierait son constat. Par égoïsme, naïveté politique ou tendance à croire pouvoir réinventer la roue, le PDG abjure le «partage» cher à son fondateur, Omar Bongo. Passé sous l’influence de personnalités à l’ambition dévorante, il s’est jusque-là refusé à tout compromis, y compris en son sein où «on ne fait pas du neuf avec du vieux». Pourquoi le ferait-il maintenant puisque ses idéologues n’ont en rien changé ?

En bientôt cinq (5) ans de présence d’Ali Bongo au pouvoir, l’opposition à plus bénéficié de transfuges du PDG que l’inverse. Récemment encore, les sorties de Jean Ping puis de Jacques Adiahénot, sont venues montrer que le PDG se vide de sa substance, quand il ne perd pas son âme au profit d’une opposition qui se sert de toute opportunité pour se montrer ouverte et tolérante. En accueillant à bras ouverts un des hommes politiques gabonais les plus connus au plan international et un ancien secrétaire général du PDG, l’opposition envoie des signaux aux partenaires du Gabon autant qu’elle joue sur les symboles. Coalition des partis politiques pour l’alternance (CPPA), Union des forces du changement (UFC), Union des forces pour l’alternance (UFA), l’opposition cherche son unité sans parvenir à la trouver jusqu’ici.

Pour autant, elle semble avoir tiré des leçons de ses errements du passé. Les tractations en cours excluraient d’office ceux des leaders qui, dans le passé récent, ont ruiné les tentatives d’unité ou se sont prononcés pour un partage des postes au lieu d’envisager la question sous l’angle programmatique et des principes. Des assises de Mouila en septembre 2012, elle retient les volte-face immédiates de Louis-Gaston Mayila et Séraphin Akouré Davain. Des législatives de novembre 2011 et la lutte pour imposer la biométrie dans le système électoral, elle retient le tango de Séraphin Ndaot Rembogo et Pierre-Claver Mangaga-Moussavou. Construire une plate-forme solide et redonner espoir à ses militants à deux (2) ans de la prochaine présidentielle, telle est le but des tractations actuelles conduites par des personnalités visiblement déterminées à imposer l’alternance.

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