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Retraite : Jusqu’à quand magistrats et enseignants du supérieur seront-ils les seuls à raccrocher à 65 ans ?
Publié le vendredi 22 juillet 2022  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
La CNSS
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Si le billet Makaya du quotidien L’Union suggérait au gouvernement, il y a quelques jours, de porter l’âge de la retraite à 65 ans, il est temps en effet d’harmoniser l’âge de mise à la retraite pour toutes les corporations. Il se trouve que, pour le moment, l’administration publique gabonaise compte à ce sujet des castes ou des corps intouchables.

Si en Inde, la catégorie des intouchables ou Harijans est constituée d’individus classés hors castes et affectés à des fonctions ou métiers jugés impurs, au Gabon une classe d’intouchables existe constituée, dans l’administration publique, de ceux qui exercent dans des sortes de métiers nobles ou absurdement ennoblis. C’est le cas des inspecteurs généraux des Finances, des inspecteurs principaux du Travail, des magistrats et des enseignants du supérieur qui partent à la retraite à 65 ans. Dans ce dernier corps, les professeurs titulaires partent même à la retraite à 70 ans. Jusqu’à quand cette situation «discriminatoire» contraire au principe d’égalité des chances décrété par le chef de l’Etat va-t-elle perdurer ?

Esperance de vie

Ne devrait-on pas, comme le suggère le billet Makaya et comme l’avaient proposé des experts réunis à la Chambre de Commerce en 2016, passer l’âge de la retraite à 65 ans pour tous les corps de l’administration ? «Aux grands maux les grands remèdes», rappelle Makaya. Pouvoirs publics et partenaires sociaux proposent tout, sauf une solution concrète.

Dans la modernité et avec les modes de vie inspirés ou imposés par l’Occident, l’espérance de vie de vie au Gabon est passée de 39 ans en 1960 à 67 ans en 2020 (chiffres CountryEconomy). Et, 67 ans n’est qu’une moyenne. L’Africain meurt donc désormais vieux, très vieux même. Pourquoi donc ne pas porter l’âge de la retraite à 65 ans ? En tout cas, ce serait l’idéal.

Comment éviter un remake de la CNSS dans le secteur public ?

Le propos de Makaya repose sans doute sur la certitude que ce qui se passe à la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) au sujet des retraités gérés pourrait finir par arriver au sein de l’administration publique.

Aller à la retraite à 65 ans aujourd’hui ne serait pas une décision hâtive, de nombreux experts s’étant déjà penchés sur ce dossier. Le dernier en date est le cabinet Finactu qui proposait ce départ à 62 ans. Et, comme indiqué plus haut, en 2016 à la Chambre de Commerce de Libreville une réunion d’experts ayant planché sur le sujet avait proposé de passer à 63 ans.

En réalité, au-delà des propositions d’âge ici et là, c’est l’ensemble de l’édifice social qui verrait sa façade ravalée.

Ravaler l’ensemble de l’édifice social par l’harmonisation des départs à la retraite

Avec la crise des retraités à la CNSS, le besoin d’immédiateté s’accroît pour une réforme des retraites dans le secteur public. L’accélération de la transformation à laquelle chacun est sensible est espérée, voire attendue, dans ce secteur des retraites aussi.

Selon un ancien conseiller du ministre de la Fonction publique, «on peut comprendre que cette réforme n’ait pas pu se faire récemment. Car, pendant les deux dernières années, le Covid-19, la crise sanitaire, et ses conséquences économiques et sociales, monopolisaient l’attention de l’équipe gouvernementale. Maintenant ce dossier devrait constituer une des priorités absolues du gouvernement». Et le même expert et ancien conseiller ministériel d’ajouter : «La pénibilité et l’usure professionnelle pourraient permettre un départ anticipé à 62-63 ans pour ceux qui le voudraient, le cas échéant».

Dans la même veine, l’ancienne directrice générale des Affaires sociales estime pour sa part que «réformer les retraites, porter l’âge de départ à 65 ans, c’est préserver des marges de manœuvre pour le gouvernement qui pourrait ainsi agir dans d’autres secteurs essentiels».

En fait, le souhait de voir la retraite passer à 65 ans traverse toutes les classes sociales, tous les milieux, toutes les sensibilités. Ainsi que le suggèrent certains spécialistes, il est temps que le gouvernement sache anticiper en prenant ce problème à bras-le-corps.
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