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Mondial-2014: l’Afrique incitée à saisir l’opportunité pour renforcer sa coopération avec le Brésil
Publié le vendredi 13 juin 2014   |  Xinhua


Mondial
© aLibreville.com par Atapointe
Mondial 2014/ Croatie-Brésil (1-3): l`ambiance hors du stade
Jeudi 12 Juin 2014. Sao Paolo. L`ambiance avec supporteurs durant le match d`ouverture du Mondial 2014, qui a vu la victoire du Brésil sur la Croatie (3-1).


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YAOUNDÉ - Pour la 6e fois depuis 1994 grâce à l’exploit camerounais en 1990 en Italie, l’Afrique prend part à la 20e édition de la Coupe du monde de football qui s’ouvre jeudi jusqu’au 13 juillet au Brésil avec 5 représentants, Cameroun, Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire et Algérie, incités à s’en servir comme une opportunité pour le renforcement des liens avec le géant sud-américain.

"L’Afrique pourrait renforcer sa collaboration Sud-Sud avec le Brésil. La Banque mondiale elle aussi recommande que l’Afrique puisse tirer le plus grand profit de cette relation particulière", suggère le Pr. Charles Binam Bikoï, secrétaire exécutif du Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (CERDOTOLA), organisme sous-régional basé à Yaoundé.

Invité de l’Observatoire de la presse étrangère et nationale (Open) pour une conférence-débat mardi à Yaoundé sur "Les relations entre l’Afrique et le Brésil", l’anthropologue camerounais a invité le continent noir à réactiver en marge du Mondial-2014 le canal d’expériences culturelles ayant nourri dans un passé lointain l’histoire commune de ces pôles de l’Atlantique Sud au sein d’une même entité.

S’appuyant sur des études, le Pr. Binam Bikoï rappelle que, avant la dérive des continents, "il y a environ 200 millions d’années, selon les spécialistes, l’Afrique et le Brésil étaient réunis au sein du supercontinent connu sous le nom de Gondouana".

Selon des informations, sur une population estimée à 202 millions d’habitants en 2012, près de 90 millions de Brésiliens se réclament d’origine africaine.

Depuis le tournant du 20e siècle, un nouveau souffle caractérise les deux parties, puisque, souligne le diplomate-chercheur, "l’Afrique est devenue l’un des grands thèmes de l’agenda international du Brésil". Surtout, "les relations afro-brésiliennes se sont considérablement développées au cours des dix dernières années", avec l’arrivée au pouvoir de l’ex-président Lula en 2003 jusqu’en 2011.

"En plus des liens culturels et historiques, la technologie brésilienne semble être facilement adaptable à de nombreux pays africains (...) La technologie brésilienne est tout à fait disponible, avec peu de modifications, pour l’Afrique", assure Charles Binam Bikoï.

Pourtant, déficit d’informations, barrière de la langue, faible liaison aérienne et lourdeurs bureaucratiques empêche encore, regrette-t-il cependant, les deux régions de tirer un meilleur parti du potentiel de développement de leur coopération.

Pour l’heure, celle-ci se vit dans cinq domaines : agriculture tropicale, médecine tropicale, formation professionnelle, énergie et protection sociale. Et puis accessoirement enseignement supérieur et sports. Le Pr. Binan Bikoï relève des opportunités dans les domaines maritime et aérien, car, précise-t-il, "le Brésil fabrique des avions, des locomotives et des bateaux".

De 2002 à 2008, les échanges commerciaux du Brésil en direction de l’Afrique ont accru de 5 à plus de 26 milliards de dollars. Alors que les exportations africaines vers le géant sud-américain se sont établies de 3 à 18,5 milliards de dollars, soit une balance commerciale déficitaire pour l’Afrique.

Pour cela, le secrétaire exécutif du CERDOTOLA estime que "les interactions commerciales restent assez limitées, quand on les compare à la relation sino-africaine".

Les perspectives semblent toutefois prometteuses, car, depuis 2011, le Brésil a conclu 53 accords bilatéraux avec 21 pays africains, note le chercheur. Ses principaux partenaires sur le continent sont l’Angola, le Nigeria et l’Algérie, pour l’approvisionnement en hydrocarbures.

"Le Brésil appelle l’Afrique. L’Afrique a besoin du Brésil", conclut Binam Bikoï. C’est un commentaire qui reflète les opérations de séduction élaborées par les délégations officielles africaines constituées autour des équipes nationales à l’instar du Cameroun lors de la 20e Coupe du monde de football Brésil-2014. Au menu en effet, diplomatie et business.



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