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Affaire BLA et cie : le Gabon, ce drôle de membre du CDH de l’ONU
Publié le samedi 7 mai 2022  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Affaire BLA et cie : le Gabon, ce drôle de membre du CDH de l’ONU
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Bien que membre du Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’Organisation des Nations unies, le Gabon n’entend visiblement pas se plier à la demande de libération émise en décembre 2020 par le Groupe de travail de l’ONU (GTDA) au sujet des cas Brice Laccruche Alihanga et ses compagnons, dont la plupart sont détenus à Libreville sans jugement depuis près de 3 ans, accusés, entre autres, de détournements de fonds publics.

16 mois après avoir été sommé par le Groupe de travail de l’ONU (GTDA) de libérer les différentes personnes incarcérées dès novembre 2019 dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée «Scorpion», le Gabon ne s’est toujours pas exécuté. En décembre 2020, l’organe des Nations unies avait pourtant assuré avoir procédé à un examen minutieux du dossier et même d’avoir satisfait à une procédure contradictoire avec le gouvernement gabonais, ce qui lui avait permis de juger que la détention à la prison centrale de Libreville de Brice et Gregory Laccruche Alihanga, Patrichi Tanasa et d’autres était «arbitraire».

Mieux, le GTDA avait justifié sa demande par le fait qu’«un ensemble important de preuves [avait] été développé sur les conditions de détention extrêmement mauvaises au Gabon», particulièrement au sujet de cinq des prévenus faisant partie de l’entourage de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo. À l’époque déjà, le GTDA avait exigé aux autorités gabonaises de veiller à ce qu’elles reçoivent le traitement médical nécessaire. Plus d’un an après, l’organe onusien n’a pas réussi à se faire entendre, y compris au sujet de la situation sanitaire de Brice et Gregory Laccruche Alihanga qui est jugée critique, à en croire leur avocat Me Anges Kevin Nzigou.

Le 13 octobre 2020 pourtant, le Gabon a été élu membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU aux côtés de la France dont certains journaux n’hésitent plus à considérer Brice et Gregory Laccruche Alihanga comme des prisonniers politiques. C’est le cas du Canard Enchaîné qui a souhaité rappeler à l’opinion internationale la situation des Français «arbitrairement séquestrés» dans le monde, sans manquer de s’interroger sur l’inaction du Quai d’Orsay dont le représentant au Gabon «se borne à des visites minimales».

Si la plupart des prévenus dans le dossier «Scorpion» n’ont pas encore été jugés depuis plus de deux ans, Brice Laccruche Alihanga a lui été condamné à 5 ans de prison fermes le 29 octobre 2021, mais pour des chefs d’accusation qui n’ont rien à voir avec ceux pour lesquels il a été placé en détention préventive en fin novembre 2019 : obtention frauduleuse de documents administratifs. Ses avocats estiment qu’il s’agit d’une façon pour les autorités gabonaises de justifier sa détention actuelle. Qu’à cela ne tienne, dans le cadre des accusations initiales, le GTDA a fait savoir que les actes rapportés par les avocats et les conditions de détention auxquelles sont soumis leurs clients sont d’une telle gravité que tout procès qui viendrait à être organisé à Libreville ne serait pas équitable.
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