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Sexualité : Le Gabon veut mieux éduquer ses enfants
Publié le vendredi 25 mars 2022  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Des parents présents à la campagne de sensibilisation sur l’éducation sexuelle à l’école publique d’Akébé 2, le 24 mars 2022 à Libreville
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Dans le cadre de la stratégie Gabon-Egalité, le ministère de l’Education nationale a lancé, le 19 mars à Libreville, une campagne de sensibilisation des parents d’élèves sur la thématique de l’éducation sexuelle. Rencontré le 24 mars à l’école publique d’Akébé 2, dans le 3e arrondissement de Libreville, le Chef de projet du Groupe éducation sexuel dans le cadre de la stratégie Gabon-Egalité, revient dans cette interview, sur la pertinence de cette sensibilisation. Celle-ci vise, à terme, à «trouver une stratégie commune parents-Education nationale, pour essayer de combattre tous les fléaux qui minent nos adolescents en matière d’éducation sexuelle», a déclaré Marie Laure Eliwa.

Gabonreview : Pourquoi initiez-vous cette sensibilisation ?

Marie Laure Eliwa : Notre présence dans cet établissement primaire fait suite à toutes nos activités dans le cadre de la stratégie Gabon-Egalité et son projet Education sexuelle, dont l’objet est l’intervention dans les établissements scolaires. Nous avons commencé par la formation des membres des ONG et associations, qui sont les animateurs de ces activités que nous allons mener au sein des établissements scolaires. Il était question pour nous de recadrer ces derniers afin que tout le monde soit au même niveau des aptitudes d’un bon animateur. Ces animateurs ont ensuite été déployés au sein des établissements scolaires pilotes, où chaque groupe est parti sensibiliser les élèves, adolescents et jeunes. Au sortir de ces différentes activités, nous avons sillonné les établissements pour évaluer l’impact de nos échanges avec les élèves, au sujet de la sensibilisation concernant la santé sexuelle des adolescents et jeunes. Nous avons terminé cette évaluation le 23 mars, bien que les équipes soient en plein dépouillement.

Depuis le 19 mars, nous avons démarré avec la sensibilisation des parents d’élèves. Celle-ci, démarre avec un questionnaire anonyme : chaque parent le rempli en fonction de ce qu’il connait et comprend des items en rapport avec la thématique éducation à la santé sexuelle de nos enfants. Tout simplement parce que nous voulons écouter les parents. Après ce questionnaire, nous allons échanger avec eux, les écouter, parce que nous voulons les aider à répondre aux questions auxquelles ils n’ont pas de réponses vis-à-vis des enfants. Nous voulons les aider à avoir la réponse scientifique, objective, qu’il faut donner à l’enfant en fonction de son âge. Parce que nous pensons éduquer nos enfants tous au même niveau, oubliant que les uns et les autres évoluent et grandissent : il y en qui se développent, leurs corps changent, et donc, ils deviennent des adolescents et passent par cette puberté qui les rend turbulents. Et si on ne les accompagne pas, si on ne les encadre pas, ils vont dans tous les sens. C’est pourquoi, la responsabilité de l’Education nationale c’est d’accompagner ces enfants, prévenir tous ces fléaux qui les minent, afin de voir avec les parents comment ils communiquent avec les enfants. Car à l’issue de tout ceci, nous souhaitons trouver une stratégie commune parents-Education nationale, pour essayer de combattre tous les fléaux qui minent nos adolescents en matière d’éducation sexuelle, afin qu’ils puissent vivre une santé sexuelle épanouie et responsable.

A quels fléaux faites-vous allusion ?

Il s’agit de tout le package qui concerne la thématique éducation sexuelle. A savoir les Infections sexuellement transmissibles, dont le VIH Sida. Il ne faut pas arrêter d’en parler parce que nos adolescents de 15 à 24 ans sont toujours sur prévalence de 1,5%. Et, pire encore, nos adolescents de 15 à 19 ans. Et dans cette tranche d’âge, les filles sont cinq fois plus contaminées que les garçons. Nous parlons également des grossesses précoces : dans tout le Gabon, nous sommes à un taux de 80% en matière de grossesses précoces, malgré tout ce qui se fait. Et donc, aujourd’hui, l’Education nationale a un regard. En plus de ce projet Education sexuelle, il y en un autre que le ministère appuie dans le cadre de l’accompagnement des jeunes filles enceintes et mères. Ce projet inclut non seulement l’Education nationale, en tant que porteur, mais également le ministère de la Santé et celui des Affaires sociales. Tout le monde est impliqué dans ce que nous faisons. Nous avons également comme fléau, les violences à la maison, dans la rue, en milieu scolaire et les violences institutionnelles. Autant les enfants ont des obligations, mais ils ont également des droits. Qu’est-ce que nous leur disons, comment nous leur parlons ? A ces fléaux s’ajoutent la consommation de l’alcool et substances additives, ainsi que celle du tabac. Et donc, nous d’aborder tous ces phénomènes, pour qu’ensemble avec les parents, nous puissions trouver des solutions pour combattre ces fléaux.

Quid de l’intérieur du pays ?

Ce qui se fait actuellement à Libreville, se fait simultanément à Port-Gentil. Nous sommes en fin de trimestre, et les enfants vont aller en vacances pour deux semaines. Là, nous sommes avec les parents, et ce jusqu’au 25 mars. A la fin des vacances du 2e trimestre, nous allons intégrer d’autres provinces. Nous avons déjà ciblé le Moyen-Ogooué, la Ngounié et la Nyanga. Nous aurons déjà élargi la sensibilisation à cinq provinces. Et les quatre autres provinces, pour couvrir tout le Gabon, nous allons les attaquer au retour des grandes vacances, à la nouvelle rentrée scolaire. Nous irons dans le Haut-Ogooué, l’Ogooué-Ivindo, l’Ogooué-Lolo et le Woleu-Ntem.

La sensibilisation touche les établissements primaires et secondaires…

Nous étions ce matin dans un établissement secondaire, et là nous sommes dans une école primaire. Les activités se font aussi bien au primaire qu’au secondaire.

Quel est votre constat depuis le début de cette caravane ?

Les enfants réclament autant de sensibilisation. Lorsque nous sommes arrivés sur l’évaluation de ce que nous faisons ensemble, les enfants réclament beaucoup de communication avec les parents. Les enfants et les parents ne communiquent pas suffisamment, et surtout dans le cadre de la thématique. C’est pourquoi nous avons dit tantôt que sans les parents nous ne pouvons pas réussir. Parce ce l’école est un réceptacle : il reçoit les enfants qui ont déjà au préalable une éducation à la maison (…) Beaucoup de parents n’ont pas toujours le temps de prendre part à ce type d’activités. Mais cette fois-ci, nous faisons tout pour les emmener à s’intéresser à ce que nous faisons. Parce ce qu’il faut leur implication, sans quoi ce que nous faisons est voué à l’échec. Et là, les parents adhèrent et souhaitent une véritable implication de l’Education nationale et cela nous réjouit.
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