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Remaniement ministériel : Coupé du réel
Publié le jeudi 10 mars 2022  |  Gabon Review
Financement
© Présidence par DR
Financement des projets de développement : Le Gabon veut mobiliser les ressources
Lundi 10 Janvier 2022. Libreville. le Président de la République, S. E. Ali Bongo Ondimba, a reçu en audience le Premier Ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, accompagné du ministre de l`Économie et de la Relance, Mme Nicole Janine Lydie Roboty Ep.Mbou, ainsi qu`une équipe de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor. L’équipe gouvernementale est venue faire, au chef de l’État, un point de la situation de la mobilisation des ressources financières nécessaires pour mener à bien les projets d’envergure de 2022 initiés par le Gouvernement aux bénéfices des populations.
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Si l’on reconnaît au président de la République le pouvoir d’ordonner un remaniement ministériel, on doit pouvoir en saisir la portée. Pourquoi ne pas avoir fait écho au mal-être des populations ? Par souci de protéger le Premier ministre ?

Rendu public le 08 mars courant, le nouveau gouvernement portera-il des réponses aux défis de l’heure ? Ou restera-t-il dans les annales comme un banale jeu de chaises musicales ? Avant même son entrée en fonction, d’aucuns y voient une scorie d’une époque marquée par les incertitudes nées de la pandémie à coronavirus et de l’état de santé du président de la République. D’autres le décrivent comme un remake des équipes jadis conçues à l’inspiration de Brice Laccruche-Alihanga, c’est-à-dire une manœuvre politicienne destinée à confirmer l’emprise d’un clan sur les affaires publiques. Au total, six départs pour 12 entrées. Outre l’arrivée de deux élus du parti Les Démocrates, la nomination de Félicité Ongouori Ngoubili à la Défense nationale et le retour d’Yves-Fernand Manfoumbi au Commerce sont les principales caractéristiques de cette équipe. Ni encourageant ni engageant à première vue. En tout cas, on peine à en saisir la portée politique. Surtout, à la lumière des derniers événements,

Un acte politique

Certes, comme le dit l’adage, «c’est au pied du mur que l’on voit le maçon.» Certes, le président de la République jouit du pouvoir discrétionnaire. Il est tout autant seul juge de l’opportunité. Mais, la modification de la liste des membres d’un gouvernement fait toujours suite à l’une ou l’autre des deux situations ci-après : soit un ou plusieurs ministres souhaitent s’en aller pour des mobiles politiques ou pour convenances personnelles ; soit le président de la République décide de les révoquer pour diverses raisons. Sommes-nous dans l’un ou l’autre de ces cas de figure ? On peut en douter. Quel sens donner alors ce remaniement ministériel ? Un changement de gouvernement n’eût-il pas été plus conforme à l’ère du temps ? Dans une telle perspective, la Première ministre aurait été amenée à démissionner, quitte à être reconduite.

Comme le changement de gouvernement, le remaniement ministériel est un acte politique. Peu importe le sort du Premier ministre, l’option arrêtée doit tenir compte de deux éléments : l’état de l’opinion et, les résultats. Sur ces deux points, chaque jour apporte son lot d’arguments, de certitudes et d’angoisses. Le dernier remaniement peut-il être compris comme la réponse voire la solution à cette ambiance anxiogène ? On peine à le croire. Déjà, les interrogations fusent. Fallait-il changer de ministre des Affaires étrangères en pleine crise diplomatique internationale, au moment où le Gabon siège au Conseil des droits de l’homme des Nations-unies ? Fallait-il confirmer le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et celui de la Santé sans attendre leurs propositions d’allègement du dispositif de lutte contre la covid-19 ? Est-ce une réaction aux récentes déclarations de Jean Ping ? Ou la conséquence de la nomination du Haut-commissariat de la République ? À y perdre son latin.

Un changement de gouvernement ? Plus opportun

Si l’on reconnaît au président de la République le pouvoir d’ordonner un remaniement ministériel, on doit pouvoir en saisir la portée ou, tout au moins, en percevoir la ligne directrice. Pourquoi ne pas avoir fait écho au mal-être des populations ? Par crainte de leur donner raison ? Ou par souci de protéger le Premier ministre et certains ministres ? Mais le peuple reste le seul souverain, l’unique délégant du pouvoir d’Etat. Pis, durant les deux dernières années, il a été éreinté, essoré par des restrictions pas toujours proportionnées. Encore moins pertinentes. Remaniement ministériel ou changement de gouvernement ? Quels ministres changer ? Par qui les remplacer ? Avant de trancher, il eut été utile de se pencher sur les deux années écoulées. Avec froideur et recul.

Si un remaniement avait été nécessaire, on aurait entendu parler de couac au sein du gouvernement, de faute commise par un quelconque ministre. Or rien de tel n’a transpiré. Au contraire, l’équipe sortante a donné l’impression d’agir en rangs serrés. En modifiant sa composition, le président de la République a implicitement affirmé ne pas être satisfait de ses résultats. De ce point de vue, un changement de gouvernement aurait sans doute été plus opportun. Mais, il aurait fallu attendre la remise du rapport sur la «stratégie permettant d’alléger considérablement ou lever certaines mesures barrières telles que le couvre-feu ou la limitation du nombre de personnes participant aux cérémonies.» Une fois de plus, le Gabon devra se coltiner un gouvernement coupé du réel, peu en phase avec les défis de l’époque et attentes de son peuple. Il était pourtant possible de faire autrement…
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