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Construction de la Transgabonaise : des inquiétudes quant à la qualité des travaux
Publié le jeudi 2 decembre 2021  |  Gabon Review
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© Gabon Review par DR
Le 1er tronçon de 81 km de la Transgabonaise sera livré avec 4 mois de retard, en juillet 2022
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À peine commencés, les travaux du projet routier de la Transgabonaise suscitent des inquiétudes quant à la durabilité de l’ouvrage en construction. En cause, la qualité des matériaux utilisés par l’entreprise adjudicataire. Si celle-ci n’en faisait qu’à sa tête malgré les alertes du ministère des TP et des laboratoires compétents, elle vient tout juste de se raviser.

Figurant parmi les principaux projets du second mandat d’Ali Bongo, «La Transgabonaise» est présentée par comme «la colonne vertébrale qui va impulser le développement harmonieux du Gabon». Pour donner à l’infrastructure projetée des dimensions autoroutières, il a été retenu un élargissement de part et d’autre de la chaussée actuelle. En pratique, la chaussée définitive doit avoir une structure homogène (couche par couche), de la couche de forme à la couche de roulement en passant par la couche de fondation. Cela, sur toute la largeur circulable.

L’adjudicataire n’en fait qu’à sa tête

L’entreprise adjudicataire devait, sur les élargissements, rattraper le niveau de la route existante, en utilisant la grave concassée, un matériau d’excellente qualité et insensible à l’eau, dans cette zone fortement inondable en saison des pluies.

À en croire les techniciens du maître d’ouvrage et de la mission de contrôle, «au lieu de cela, la société Afcons, recrutée par la Société autoroutière du Gabon (SAG), utilise une latérite en sous-valeur mélangée à un sable argileux comme couche de fondation, notamment sur la section PK 50-PK 58». Un constat effectué lors des différentes visites régulières du chantier. Au cours de la deuxième semaine de novembre dernier, l’administration des Travaux publics avait instruit, lors d’une réunion d’éclaircissement avec la SAG et Afcons, la société adjudicataire de rectifier le tir. De son côté, l’expert géotechnicien de l’ingénieur indépendant en charge du contrôle et de la surveillance des travaux a déjà donné un avis défavorable pour l’usage de ces matériaux, à l’allure plastique.

Malgré ces rappels à l’ordre, la société adjudicataire ne s’exécutait pas. Elle a déjà même réalisé les travaux de couche de fondation sur une dizaine de kilomètres environ, y compris la planche d’essai n’ayant pas encore été validée par l’administration. Il y a donc lieu de s’inquiéter par rapport à la durabilité de cette route. D’autant qu’à cette allure, Afcons et la SAG pourraient livrer une infrastructure couverte d’une couche d’enrobé directement posée sur ce matériau composite dont les caractéristiques mécaniques de résistance sont largement inférieures aux valeurs obtenues dans les calculs de dimensionnement.

Laboratoire national du bâtiment et des TP du Gabon et du laboratoire de GERI

La conséquence est que la route pourrait ne pas résister à l’important trafic escompté et projeté au fil des années sur une route nationale déjà très sollicitée. Et qui devrait l’être davantage avec le développement des zones économiques à l’intérieur du pays. Forte des résultats de l’essai réalisé par le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics du Gabon et le laboratoire de GERI, l’administration des Travaux publics a réitéré ses recommandations quant à la reprise de la couche de fondation entre les points kilométriques 50 et 58, entre autres.

Or, en tenant compte de tous les paramètres conventionnels de calcul d’une chaussée, d’une durée de vie de 15 ans, la composition de celle-ci se décline en une couche de fondation en GNT (grave non traitée) de 20 centimètres (cm), une couche de base en EME (enrobé à module élevé) de 12 cm et une couche de roulement de 6 cm en BBME (béton bitumineux à module élevé).

La SAG et son sous-traitant Afcons avaient reçu, il y a quelques mois, une délégation du ministère des Travaux publics. Celle-ci avait été conduite sur le site de Makora où ils possèdent deux carrières de roche massive de bonne qualité et un concasseur. Un grand stock de matériaux concassés y est déjà disponible. Aux toutes dernières nouvelles, du fait des rappels à l’ordre, la société adjudicataire a arrêté le déploiement du mélange querellé, latérite-sable plastique. De même, les sections défectueuses ont été traitées avec de la GNT en amélioration partielle, ou en substitution totale selon les endroits.
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