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Gabon : La CNSS sous assistance respiratoire des banques
Publié le lundi 11 octobre 2021  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)
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Le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a révélé, le 8 octobre à Libreville, que son organisme vit avec le concours des banques face au faible recouvrement des cotisations. Une situation à l’origine des tensions de paiement des pensions des retraités, estimées à 20 milliards de francs par trimestre, quand les recouvrements n’atteignent que 19 milliards sur cette période.

Face aux retraités manifestant à cause du non-paiement des pensions de septembre, le 8 octobre à Libreville, le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) s’est fondu d’un discours à la fois édifiant et alarmiste. Selon Patrick Ossi Okori, la CNSS ne recouvre que 19 milliards de francs CFA de cotisations par trimestre, alors que les pensions sont estimées à 20 milliards sur cette période. «Donc, tout ce qui rentre est dépensé», a regretté le patron de la CNSS.

Face à la rareté des ressources, la CNSS est obligée de recourir à l’emprunt bancaire pour répondre aux attentes des assurés. Ainsi, les retraités bancarisés à Ecobank, UBA, Loxia, Orabank, UGB, Bicig et EDG, percevront leurs pensions par virement à partir du 12 octobre. Les retraités payés en espèces et par chèque, quant à eux, sont contentés depuis le 5 octobre.

«Sur les 19 milliards recouvrés par trimestre, la part réservés au paiement des pensions est de 9,5 milliards de francs CFA, alors qu’elles coûtent 20 milliards. Car il n’y a pas que les pensions, mais également les prestations familiales, risques professionnels, accidents de travail et maladies professionnels. Mais si les pensions consomment à elles seules 19 milliards sur les 20 milliards, les autres assurés on les paye comment ? Sans oublier que beaucoup de sociétés ne versent pas les cotisations à cause de la crise. Aujourd’hui, la CNSS vit à crédit : nous faisons la roue avec les banques», a expliqué Patrick Ossi Okori.

Réformer le régime des pensions

Face à cette situation, la CNSS a informé les entreprises non à jour de leurs cotisations sociales, le 27 septembre, qu’elle va procéder à un recouvrement ‘’forcé’’ jusqu’au au 22 octobre prochain. «Les entreprises qui ne veulent pas payer, nous les traduirons en justice, de la même manière que les retraités initient la même démarche à notre encontre», a affirmé Patrick Ossi Okori. Au-delà de cette opération coup de poing, le directeur de la CNSS a initié une réforme du régime des pensions, vieux d’une quarantaine d’années.

«En 46 ans, ce régime-là n’a jamais été réformé. Les réalités de 1975 ne sont pas celles d’aujourd’hui. Beaucoup de sociétés qui allaitaient la CNSS ont fermé. Beaucoup de salariés ont perdu leur emploi du fait de la crise dans le secteur pétrolier : les cotisations ne rentrent plus. Les recouvrements sont passés de 40 à 19 milliards actuellement», a déclaré Patrick Ossi Okori. Vivement que les plus hautes autorités se penchent sur la situation de la CNSS, qui flirte dangereusement avec la banqueroute.
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