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Gabon : Le contrôle du gouvernement par le Parlement est une belle illusion, selon Akure-Davain
Publié le jeudi 5 aout 2021  |  Gabon Review
Séraphin
© Autre presse par DR
Séraphin Akure-Davain, président de l’ONG Groupe Espoir
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Au Gabon où le Parlement est acquis au parti au pouvoir, le député de l’opposition Séraphin Akure-Davain estime que le contrôle du gouvernement par cette institution n’est qu’une illusion. «Il n’y a pas possibilité de contrôler ce gouvernement» a-t-il affirmé, regrettant à demi-mot les appels aux boycotts d’élection de l’opposition gabonaise.

Au Gabon, les députés mettent plus l’accent sur leur rôle social que sur le contrôle de l’action gouvernementale, a affirmé le député du 2e arrondissement de Lambaréné face à la presse le 3 août. Si le contrôle de l’action gouvernementale est perçu comme l’un des piliers de l’Etat de droit, le pouvoir exécutif étant soumis à la censure du « peuple » pour éviter le despotisme, la configuration de l’Assemblée nationale ne le permet pas.

Sur 143 députés, 16 seulement sont de l’opposition. Les autres sont issus soit du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), soit de ses alliés. Le gouvernement étant un gouvernement PDG, l’Assemblée nationale étant acquise au PDG, «il n’y a pas possibilité de contrôler ce gouvernement», a tranché Séraphin Akure-Davain du parti Les Démocrates (LD).

Ce député de l’opposition rappelle à juste titre que c’est l’Assemblée nationale qui désigne le Premier ministre d’autant plus que, bien qu’étant nommé par le président de la République, son entrée en fonction est conditionnée par le vote de confiance du Parlement. «Donc si le Premier ministre n’a pas la confiance du Parlement, il ne peut pas entrer en fonction». Séraphin Akure-Davain regrette la petite représentativité de son bord politique au Parlement. An en croire son propos, le rôle de contrôle devrait se déployer dans un espace de liberté mais les contrôleurs, seraient enserrés dans une gamme de contraintes qui les empêcheraient d’agir en leur qualité de contrôleurs. «C’est pour moi l’occasion de dire aux Gabonais que nous ne devons pas prôner le boycott des élections», a-t-il lâché.

Une opposition accessoire ?

S’il est vrai qu’à l’Assemblée nationale et même hors du Parlement, l’opposition anime le jeu politique en s’exprimant en toute liberté, Séraphin Akure-Davain confesse l’inanité de cette liberté. «S’exprimer c’est bien mais ça ne nous amène nulle part parce que quand les 127 députés du PDG votent, les 16 voix de l’opposition ne font pas le poids». Une opposition finalement accessoire dont le seul rôle serait de participer au jeu démocratique pour sans doute, crédibiliser un pouvoir qui ne se ménage pas pour garder le contrôle de tout.

Certains députés du PDG, a souligné le député LD, veulent exercer leur libre arbitre «mais ne peuvent pas le faire puisque la plupart des décisions sont prises le vote à main levée, les caméras sont là et ceux qui prennent le risque de ne pas aller dans le sens qui est dicté par la base du parti, ils se sont fait exclure». L’opposant a encore en mémoire l’épisode de la dépénalisation de l’homosexualité où, certains députés PDGistes ont été sanctionnés pour avoir voté contre. Une démarche qui ne convenait pas au parti d’Ali Bongo.

«Il est particulièrement difficile aujourd’hui au Gabon, d’attendre quelque chose de l’opposition qui donne de la voix, c’est sûr, mais qui n’est pas suffisamment importante sur le plan numérique pour faire le contrepoids», a clairement dit Séraphin Akure-Davain. Au-delà, a-t-il expliqué, le Parlement a des contraintes politiques qui limitent la liberté d’expression des députés. «Nous avons de moins en moins des directs», a-t-il fait remarquer soulignant que le direct proscrit la censure. Ce qui gênerait. «Lorsque les émissions sont enregistrées, elles peuvent être modifiées, le message peut être déformé», a-t-il commenté. «Mais de plus en plus, les députés sortiront de l’hémicycle pour aller s’exprimer à l’extérieur pour qu’au moins, leurs voix ne soient pas bridées». Sa prise de parole devant la presse s’inscrit dans cette logique.
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