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Baccalauréat 2021: quand Mouguiama Daouda viole le principe de «coexistence des libertés et des religions»
Publié le mardi 20 juillet 2021  |  Gabon Media Time
Patrick
© Autre presse
Patrick Mouguiama-Daouda
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En décidant de manière quasi unilatérale, de maintenir le déroulé de la première journée des épreuves du baccalauréat session 2021 au mardi 20 juillet, le ministre de l’Education nationale Patrick Mouguiama Daouda a bafoué un certain nombre de principes. En effet, en plus d’aller à l’encontre de la morale, des droits sociaux des travailleurs, des prescriptions du gouvernement qui a d’ailleurs déclaré cette journée de l’Aid El Kebir ou Fête du Mouton « fériée, chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national », le ministre de l’Education se rend coupable de violation du principe de laïcité qui emporte les principes de « coexistence des libertés, des cultures et des religions ».

Alors que la loi fondamentale encore appelée « La Mère des Lois » ou encore la « Norme Suprême » consacre en son article 2 le principe fondamental de « Laïcité » qui l’emporte sur ceux de « coexistence des libertés, des cultures et des religions », le ministre de l’Education nationale et de la Formation civique, Patrick Mouguiama Daouda, semble bien décidé à les fouler au pied, pis à la désacraliser. Il faut dire qu’en décidant de manière quasi unilatérale, de maintenir le déroulé de la première journée des épreuves du baccalauréat session 2021 au mardi 20 juillet, ce dernier porte sciemment atteinte aux valeurs républicaines.

En effet, en décidant de déclarer « fériée chômée et payée » cette date, le gouvernement par le biais de sa ministre de la fonction publique Madeleine Berre, a tenu non seulement à respecter l’équilibre sociétal et les droits sociaux reconnus aux travailleurs des secteurs privé et public, acquis en vertu des principes républicains relatifs aux fêtes religieuses. Or, pour sa part, le ministre de tutelle s’illustre par une violation manifeste de la constitution en créant un clivage social qui pourrait avoir des effets néfastes sur la cohésion. Toute chose soulignant un manque de discernement de la part d’un Mouguiama Daouda, loin du compte.

Dans ce contexte, comment comprendre que la Direction générale des examens et concours ait pu élaborer un calendrier en omettant de prendre en compte l’Eid El Kebir? Comment comprendre que le ministère ait si peu de considération pour les enseignants et élèves musulmans, qui représentent selon lui une infime « minorité »? Comment appréhender cette violation manifeste des principes fondamentaux de laïcité intrinsèquement liés à ce concept qui fonde le vivre-ensemble et qui est d’ailleurs encadré par la constitution gabonaise en son article 7?

Inconcevable et « liberticide » dans un pays qui a érigé le respect des droits de l’Homme et la promotion de l’équité en pilier du développement, cette décision semble dès lors, « inique ». D’ailleurs, joints par nos soins, de nombreux leaders syndicaux dont Louis Patrick Mombo, délégué général de la Conasysed, le principal syndicat de l’Education, ont déclaré « en empêchant aux enseignants musulmans et aux élèves musulmans de jouir de leur religion, d’exercer leur religion le 20 juillet 2021, jour pourtant férié, le ministère de l’Éducation nationale et ceux qui soutiennent cette décision inique et liberticide, se rendent ainsi coupables de violation des droits de l’Homme ».

Au final, alors que la constitution Gabonaise précise en son article 7, que « tout acte portant atteinte à la forme républicaine, à l’unité, à la laïcité de l’Etat, à la souveraineté et à l’indépendance, constitue un crime de haute trahison », Patrick Mouguiama-Daouda s’illustre en « terroriste de la loi ». Une confiscation voire une prise en otage des libertés fondamentales garanties à tous. Ces mêmes libertés qui fondent pourtant l’exercice de la religion sans risque d’être court-circuitées par l’excès de zèle d’une autorité ministérielle, qui ne semble pas cerner le risque encouru.

De plus, en contraignant les candidats et les administratifs à se rendre dans les centres d’examens un jour férié et sans réel mesure d’accompagnement, le membre du gouvernement crée une atmosphère qui porte les germes d’une désorganisation du baccalauréat sur fond de contestations tous azimuts. Une situation dont on aurait pu se passer après une année académique qui porte les séquelles de la crise sanitaire liée au covid-19, et qui témoigne d’une réelle cacophonie au sein du gouvernement Ossouka, qui peine à s’accorder sur le sens donné à ce jour du sacrifice.
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