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Municipalité : Faut-il une délégation spéciale pour gérer Libreville ?
Publié le mardi 22 juin 2021  |  Gabon Review
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© Ogooue Infos par DR
Mairie de Libreville
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Retour sur les derniers jours d’Eugène Mba à la mairie de Libreville. Les bruits de couloirs, les enjeux ayant prévalus à la démission controversée et pour laquelle les conseillers municipaux du groupe politique de l’opposition RPM/UN entendent saisir le Conseil d’Etat… Mais aussi la plausible intervention du chef de l’État pour une délégation spéciale, la short-list comportant le nom du prochain édile et le «bruit de bottes» du côté du syndicat des commerçants de Mont-Bouët.

Comme il fallait s’y attendre, après tout ce qu’il s’est passé lors des semaines précédentes, le Conseil municipal de Libreville, à forte majorité PDG, a finalement avalisé la démission du maire Eugène Mba, à qui il a été donné 30 jours pour assurer les affaires courantes, avant l’élection d’un nouveau maire.

Le coup de gueule de l’opposition, au sortir de ce conseil, était l’expression des conditions dans lesquelles s’est déroulé ce conclave et la preuve que la démarche introduite par le gouverneur de l’Estuaire, Marie-Françoise Dikoumba, n’aura pas fait l’unanimité. La gouverneure, pour se justifier, a expliqué qu’elle avait dû saisir le Conseil, parce qu’Eugène Mba ne voulait pas le faire lui-même. Une démarche que les conseillers de l’opposition ont décidé de battre en brèche, en décidant de saisir le Conseil d’Etat, pour violation de la loi portant décentralisation.

Dans leur déclaration au sortir de ce conclave, les conseillers en ont décrit le scénario : «On nous a lu à distance des lettres dont nous n’avions pas reçu copies et on nous a dit le constat de la démission du maire qui est pourtant le président du Conseil municipal. C’est du jamais vu, alors que le Conseil municipal est une instance délibérante», a dit, en substance le conseiller Billié bi Essone.

On aura appris que la veille de ce 17 juin 2021, date de la tenue dudit Conseil municipal, Eugène Mba avait pris part à une longue réunion au siège du Parti Démocratique gabonais. Des sources indiquent qu’il a dû se résoudre à la discipline du parti. Ce qui expliquerait sa déclaration au sortir de la confirmation de «sa démission» : «Je reste un militant discipliné et fidèle du PDG».

Dans sa livraison du lendemain, le quotidien L’Union titrait dans sa vitrine : «Les internautes manifestent leur soutien à Eugène Mba». Preuve que le quotidien pro-gouvernemental en sait plus que ce qui est dit. Au moins, il est clair que le limogeage du sexagénaire a été acquis. Dit-on qu’on lui a demandé de laisser la place aux plus jeunes. Certains y voient les velléités de l’ancien intérimaire Serge William Akassaga, qui rêverait de revenir aux commandes.

Tout au moins, il est clair que la place de maire de Libreville aiguise des appétits. Eugène Mba y aura laissé sa peau pour avoir voulu bouger certains de leurs postes. On dit, par exemple que la DG fin, par qui la descente aux enfers d’Eugène Mba est arrivée, du haut de sa puissance, se serait taillée un salaire astronomique de 10 briques. Choqué, le maire aurait descendu celui-ci à 7 millions de francs CFA. Et, au vu de la compétence, l’édile aurait entrepris de relever cette dernière de ce poste, au grand dam de ses soutiens. Résultat, au moment où le Conseil municipal se tenait, la dame était toujours aux commandes, faisant la pluie et le beau temps, selon l’expression de certains agents. Eugène Mba n’avait pas réalisé que c’est plutôt lui qui était géré, qu’il n’était qu’un faire-valoir, là où il était perché. Qu’en sera-t-il donc du prochain maire ?

Pour ce poste de prochain premier magistrat de Libreville, des noms circulent déjà et Dieu sait qui acceptera l’affaire, qui représente tout de même un salaire mensuel de 23 millions de francs CFA. Entre Philippe Taye, Annie Christelle Limbourg, épouse Zadi, Raymond-Placide Ndong Meyo, Adrien Nguema Mba ou Calixte Nsi Edang, le Distingué Camarade ou le parti auront à choisir, avant de faire entériner par le Conseil municipal, explique un observateur. Mais la solution serait, aux dires de certains, le recours à la désignation par le président de la République, d’une Délégation spéciale, si l’on veut faire cesser le désordre ambiant, piloté au niveau de certaines sphères bien intéressées.

Pour certains commerçants interrogés, ce qui aiguise ces appétits, ce sont les taxes et amendes prélevées au quotidien. Certaines sources affirment, du côté du syndicat des commerçants, que des mouvements de désobéissance civile se prépareraient pour ne plus payer. Et pour cause ? D’aucuns estiment que la ville ne peut pas constituer un alibi permanent pour garnir les poches de certains, au détriment du bien-être commun. Le départ d’Eugène Mba vient ainsi dévoiler au grand jour une farce dont ces commerçants sont les dindons.

Comme qui dirait, le ver est dans le fruit.
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