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Accord de prêt : Ce qui coince entre le FMI et le Gabon
Publié le mercredi 9 juin 2021  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Siège du FMI à Washington (Etats-Unis)
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En négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) autour d’un nouvel accord de prêt, l’État gabonais, jugé peu respectueux de l’orthodoxie financière, de l’éthique et de la déontologie professionnelle ne parvient toujours pas à rassurer et à convaincre sur sa volonté à respecter les conditions de prêt plus contraignantes et plus restrictives, l’institution de Bretton Woods. Expert-financier financier en banque et marchés de capitaux, ancien de BGFI et ancien directeur général de la BVMAC, Willy Ontsia avance son explication.

En dépit du langage diplomatique teinté de satisfécits tenu en public par le Fonds monétaire international au Gabon pour les ambitions affichées dans ses différents programmes, à savoir le PSGE (Plan stratégique Gabon émergent), le P.R.E (Plan de relance économique) ou, dernièrement, le PAT (Plan d’accélération de la transformation), les gérants de l’institution de Bretton Woods ne font plus confiance au gouvernement gabonais, car lassés par le manque de sincérité et de rigueur de l’État gabonais dans l’exécution du Programme d’ajustement structurel signé avec le FMI. Telle est l’idée générale d’une interview accordée à Gabonclic par Willy Ontsia.

En effet, selon l’expert-financier et ancien directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), Willy Ontsia, il est reproché à l’État gabonais la mauvaise gestion des finances publiques, du risque d’insoutenabilité de la dette extérieure de l’État, de la problématique de la dette intérieure persistante, des dégrèvements fiscaux nuisant à l’optimisation des recettes publiques. Mais aussi la prolifération, dans le pays, des marchés de gré à gré en violation du Code des marchés publics, l’importance des opérations financières hors budget, l’accroissement des aléas budgétaires liés aux établissements publics, etc.

«Primo, l’État gabonais reçoit les financements du FMI, mais il ne respecte que très partiellement les engagements pris en contrepartie. Deuxio, le FMI constate que l’État gabonais n’affecte pas toujours les fonds alloués, tels que prévu, dans le plan de financement initial, c’est-à-dire le cadrage macro-économique et budgétaire. Tertio, lorsque le FMI identifie des cas flagrants de dysfonctionnement, de non-conformité ou de mal-gouvernance dans la conduite des affaires publiques, et qu’il propose des mesures curatives, l’État gabonais fait souvent la sourde d’oreille ou botte en touche. Quarto, les données et informations transmises par le gouvernement gabonais au FMI sont parfois erronées par rapport à la réalité observée lors des missions de contrôle du FMI au Gabon», a relève Willy Ontsia, dans les colonnes du journal, Gabonclic.

Au regard de cette situation peu confortable pour le Gabon, le FMI compte exercer une pression sur le gouvernement gabonais. Le but étant de l’amener à accepter des conditions de prêt plus contraignantes et plus restrictives. D’où l’enlisement des négociations actuelles. Or, pour éviter un risque de défaut sur son eurobond (ou euro-obligations : titre permettant à un gouvernement de s’endetter sur les marchés internationaux en dollars) à l’international, le gouvernement gabonais a absolument besoin de passer un accord de prêt avec le FMI, dont la signature agira également comme une garantie de «prêteur en dernier» sur le marché financier international. Cette signature permettra d’améliorer la solvabilité budgétaire du trésor public, mais également servir « d’assurance tous risques » pour rassurer les investisseurs internationaux sur le marché financier international.

«Pour éviter de se retrouver dans une telle impasse financière, le gouvernement gabonais devrait constituer des réserves financières en période de croissance, pour stabiliser ses finances publiques en période de crise. In fine, le gouvernement gabonais doit mener une lutte efficace contre la mal-gouvernance, la corruption et les détournements des deniers publics, et ceci dans le cadre d’un assainissement du climat des affaires, d’une optimisation de la chaîne des dépenses publiques et d’une gestion financière orthodoxe et innovante, en exploitant par exemple les marchés des contrats à terme et des produits optionnels pour couvrir ses différents risques ou pour maximiser ses revenus futurs», conseille l’expert financier en banque et marchés de capitaux, également connu comme ancien du Groupe BGFI.
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