Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Gabon    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Pénurie d’essence à Libreville: des couacs financiers dans le pipeline
Publié le lundi 9 juin 2014   |  Gabon Review


Pénurie
© Autre presse par DR
Pénurie d’essence à Libreville: des couacs financiers dans le pipeline


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La plupart des stations service de Libreville étaient à court d’essence super ces derniers jours, entraînant un certain affolement des automobilistes. Le fait serait dû à un dysfonctionnement de la péréquation à travers laquelle l’Etat gabonais soutient l’activité de la Société gabonaise de raffinage (SOGARA). Un arrangement a été trouvé et l’essence devrait être à nouveau disponible aujourd’hui (9 juin) ou demain.

Une panique s’est emparée des automobilistes de Libreville qui ont constaté, un peu avant le début du week-end écoulé, une pénurie d’essence dans de nombreuses stations-service. L’affolement s’est exacerbé avec la généralisation de cette disette à travers toute la ville. Et, les rares stations signalées pour disposer encore du carburant ont été prises d’assaut, aussi bien par les automobilistes que par des personnes qui y arrivaient avec des bidons. A titre d’exemple, une file d’attente interminable a été observée, durant toute la nuit du 7 au 8 juin, à la station du quartier Beau-Séjour. Un marché noir, consistant à, payer plus cher pour être servi a même été observé dans de nombreuses stations.

Si aucune information officielle à ce sujet n’a été publiée. Des sources de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) ont indiqué qu’un bateau était parti de Port-Gentil, le dimanche 8 juin en fin d’après-midi, et que le carburant devait être disponible à la pompe ce lundi 9 juin. D’autres sources internes de l’unique raffinerie du pays annoncent plutôt que le carburant parviendra aux stations-service de Libreville, le mardi 10 juin.

Si le pire n’est plus à craindre, les déterminismes de cette situation qui confirme l’adage selon lequel «le cordonnier est toujours le plus mal chaussé» sont aussi divers que les sources auprès desquelles une explication a été recherchée. Le quatrième producteur de pétrole du continent africain se serait retrouvé dans cette pénurie du produit pétrolier essentiel du fait d’une «défectuosité technique de l’usine de raffinage de la Sogara. Les techniciens y sont à pied d’œuvre pour résoudre le problème dans les meilleurs délais», a expliqué, laconique et politique, une source proche du sommet de l’Etat.

Pourtant, selon une autre source proche du dossier, cette pénurie ne serait pas due à des failles au niveau de l’usine de Sogara, ni du système d’approvisionnement et de stockage des carburants. «L’Etat doit de la TVA aux compagnies pétrolières qui fournissent la Sogara en brut. Elles ont donc suspendu la livraison du brut à la raffinerie. Mais les choses sont rentrées dans l’ordre et la Sogara a reçu du brut jeudi [5 juin - ndlr] et l’essence devrait être disponible à la pompe mardi [10 juin - ndlr]», assure la source. Une explication corroborée, d’une certaine manière, par un membre de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui explique, en des termes très techniques, que l’activité de raffinage de la Sogara est soutenue par l’Etat gabonais grâce à un système de péréquation. Celle-ci n’ayant pas fonctionné correctement ces derniers temps, la raffinerie n’a pas pu s’acquitter de ses dettes envers ses fournisseurs (Morel & Prom, Addax Petroleum, Total, Shell…). Ce qui a induit le blocage de la situation. «Mais l’Etat a négocié pour la Sogara et s’est porté caution. Les choses sont rentrées dans l’ordre», soutient la source de l’Onep qui, sans doute par lapsus lingua, a lâché le montant de 12 milliards de francs CFA au titre des dettes de la Sogara.

De ce faisceau d’explications presque concordantes se dégage un fait : la pénurie d’essence notée ce week-end à Libreville est la conséquence d’un problème financier. Ce qui amène à se souvenir que, fin avril 201, la lettre confidentielle d’information Africa Energy Intelligence, évoquait déjà un problème au niveau de la rétrocession de taxes entre l’Union pétrolière gabonaise (UPEGA), le syndicat du patronat du secteur pétrolier au Gabon, et l’Etat. «Les pétroliers actifs au Gabon sont en effet exemptés depuis plusieurs années de TVA (20%). Ils versent cependant chaque mois le produit de cette taxe au Trésor public, avant d’être remboursés sous trente jours. Mais, depuis près d’un an, I’Etat gabonais, dans une situation financière précaire, n’a remboursé aucune compagnie pétrolière. La somme ainsi confisquée représenterait déjà plusieurs centaines de millions de dollars. Si les opérateurs ne sont pas menacés financièrement par ce non-remboursement, les sociétés de services sont lourdement handicapées, les montants conservés au Trésor public pouvant représenter jusqu’à plusieurs années de profit», lisait-on dans la fameuse lettre d’information confidentielle.

L’argent, toujours l’argent. Mais on en vient surtout à se demander pourquoi les compagnies pétrolières membres de l’Upega restent-elles exonérées de TVA ad vitam aeternam ? L’exonération devrait, en principe, être interrompue une fois que la compagnie a amorti ses investissements et a commencé à faire du profit. Etienne Dieudonné Ngoubou, ministre du Pétrole, de l’Energie et des Ressources hydrauliques, ne devrait-il pas remettre tout cela à plat ?

 Commentaires